Слике страница
PDF
ePub

sation partielle de l'armée, je me suis préoccupé de vérifier l'exactitude de ces informations et j'ai acquis la certitude qu'elles n'étaient pas fondées.

Le Cabinet Zinzar Markovitch a cru devoir, d'ailleurs, les démentir formellemént, et il a fait publier une note officieuse ainsi conçue :

« La déclaration faite au nom des Puissances a produit ici une excellente impression. La Serbie ne pourrait être ébranlée de son attitude essentiellement pacifique que si d'autres parties venaient troubler dans les Balkans la tranquillité et la paix, au maintien desquelles elle a aujourd'hui un intérêt de tout premier ordre. Le Gouvernement Serbe est exclusivement partisan de réformes pacifiques d'administration en Macédoine, telles qu'elles sont projetées par la Russie et l'Autriche-Hongrie.

« On est heureux à Belgrade de se voir en communicaiion si intime avec le Gouvernement du pays voisin, en ce qui regarde le maintien de la paix en Macédoine. Et c'est pour cela qu'on dément si énergiquement ici, dans les sphères officielles, les bruits d'armements serbes. Certes, la Serbie doit veiller, en ce qui concerne les préparatifs militaires, à ne pas être prise au dépourvu; mais à l'heure actuelle, elle n'a aucun motif d'y songer, c'est la paix qu'elle veut, c'est la paix dont elle a besoin. »

N° 5

M. Delcassé, Ministre des Affaires étrangères,

BENOIT.

à M. Constans, Ambassadeur de la République française, à Constantinople.

Paris, le 10 février 1903.

Le Chargé d'affaires de Turquie vient, l'ordre de son Gouvernement, d'appeler de nouveau notre attention sur les préparatifs des Comités bulgares en nous demandant de renouveler nos sages avis auprès du Gouvernement princier pour qu'il s'oppose à la formation de bandes révolutionnaires.

Je signale cette démarche avec les avertissements utiles à Sofia. Veuillez, de votre côté, faire comprendre à la Porte tout l'intérêt qu'elle a à procéder à de sages réformes plutôt qu'à des démonstrations militaires.

6

M. Delcassé, Ministre des Affaires étrangères,

DELCASSÉ.

à M. Bourgarel, Ministre plénipotentiaire, Chargé de l'Agence et Consulat général de France à Sofia.

[ocr errors]

Paris, le 10 février 1903.

L'Agent diplomatique de Bulgarie m'a affirmé de nouveau, de la part de M. Daneff, les résolutions du Gouvernement bulgare de prêter, de toutes manières, son concours le plus efficace pour le maintien de la paix.

D'autre part, lé Chargé d'affaires de Turquie vient, d'ordre de son Gouvernement d'appelér de nouveau notre attention sur les préparatifs des comités

1

bulgares en nous demandant de renouveler nos conseils au Gouvernement princier pour qu'il s'oppose à la formation des bandes révolutionnaires.

Veuillez recommander la plus grande prudence au Gouvernement bulgare, qui n'ignore pas, d'ailleurs, les préparatifs militaires des Turcs J'invite M. Constans à signaler de son côté à la Porte tous les dangers de mesures de ce genre et l'intérêt qu'il y aurait à mettre immédiatement en pratique les réformes dont l'urgence devient chaque jour plus pressante.

DELCASSÉ.

No ny

M. Bourgarel, Ministre plénipotentiaire, Chargé de l'Agence et Consulat général de France à Sofia,

à M. Delcassé, Ministre des Affaires étrangères.

Sofia, le 10 Février 1903.

La publication du Livre jaune sur les affaires de Macédoine a produit ici une excellente impression dont je recueille chaque jour d'agréables témoi gnages. On voit, dans les efforts du Gouvernement de la République pour tenter d'arriver à un règlement équitable et pacifique de la question macédonienne, une nouvelle preuve de la générosité traditionnelle de la France envers les opprimés et de l'intérêt qu'elle n'a cessé de porter aux peuples balkaniques; on espère que ses efforts ne demeureront pas stériles et que sa parole réussira à entraîner les Puissances et à triompher de leurs hésitations.

[merged small][ocr errors]

Le Comte d'Ormesson, Ministre de France à Athènes,

à M. Delcassé, Ministre des Affaires étrangères.

Athènes, le 11 février 1903.

Je viens d'avoir aujourd'hui avec le Ministre des Affaires etrangères une conversation au cours de laquelle il m'a soumisen termes très mesurés d'ailleurs, les doléances du Gouvernement grec au sujet de notre Livre jaune.

M. Skousès a constaté avec inquiétude qu'il n'est fait mention, dans le document publié, que des populations bulgares de Macedoine et aucunement de l'élément grec qui semble oublié; il redoute que celui-ci ne soit sacrifié aux slaves plus remuants.

J'ai répondu, à titre tout personnel, que je ne comprenais pas ces inquiétudes, ne voyant rien dans le Livre jaune de nature à les justifier; qu'il ne s'agissait pas de modifier le statu quo territorial, ou d'organiser un régime nouveau au bénéfice d'une race et au détriment des autres; que l'élément hellénique étant au dire de mon interlocuteur, le plus nombreux, devra bénéficier des réformes dans une mesure encore plus large que les autres; que je ne pensais pas que les Grecs puissent s'inscrire eh faux contre les abus dénoncés; que s'il n'était pas question dans le Livre jaune des populations grecques de la Macédoine, c'était sans doute parce que celui-ci visait

surtout une action à exercer à Constantinople ou à Sofia, mais que la France ne les, oublierait pas et leur savait gré de leur attitude pacifique; que des articles comme ceux de certains journaux grecs étaient injustes et maladroits et que j'espérais, dans l'intérêt de la Grèce, que l'opinion, mieux renseignée, se calmerait et attendrait pour connaître les intentions de l'Europe qui certainement ne sauraient être préjudiciables à l'élément hellénique, l'Europe en ayant souci comme des autres éléments chrétiens.

N° 9

M. Delcassé, Ministre des Affaires étrangères,

D'ORMESSON.

au Comte d'Ormesson, Ministre de France à Athènes.

Paris, le 12 février 1903.

Vous avez été bien inspiré en répondant à M. Skousės. et j'approuve entièrement votre langage. Nous ne demandons de privilège pour personne en Macédoine, mais une condition tolérable pour tous, à quelque race qu'ils appartiennent.

N° 10

DELCASSÉ.

M. Bourgarel, Ministre plénipotentiaire, Chargé de l'Agence et Consulat général de France à Sofia,

à M. Delcassé, Ministre des Affaires étrangères.

Sofia, le 14 février 1903.

La déclaration suivante a été faite ce matin par le Président du Conseil aux chefs de mission accrédités à Sofia :

[ocr errors]

« A la suite de renseignements rapportés par le Ministre de l'intérieur qui vient d'accomplir sur la frontière un voyage d'inspection, le Gouvernement a décidé : 1o de procéder administrativement à la suppression des Comités par la fermeture de leurs locaux, tant à Sofia qu'en province, la saisie de leurs papiers, l'interdiction rigoureuse de toute propagande; 2° d'interner ceux des meneurs auxquels sont imputés des faits délictueux, en attendant leur remise entre les mains de la justice; 3o de renforcer le cordon militaire de la frontière par l'adjonction de patrouilles volantes composées de gendarmes à cheval ».

Dans un entretien que j'ai eu ensuite avec lui, M. Daneff m'a exprimé l'espoir que les Puissances qui s'intéressent au sort des populations macédoniennes s'employeraient à rendre efficaces les réformes promises, ayant dans l'énergie des nouvelles mesures prises par la Bulgarie une preuve de ses intentions pacifiques.

BOURGAREL.

N° 11

M. Bourgarel, Ministre plénipotentiaire, Chargé de l'Agence et Consulat général de France à Sofia.

à M. Delcassé, Ministre des Affaires étrangères.

Sofia, le 15 février 1903.

On a commencé à exécuter les mesures de répression que je vous ai signalées hier. Les sièges des Comités ont été fermés et les scellés apposés sur les archives et papiers. Les principaux chefs, au nombre desquels se trouvent Mikailowski, Zontcheff et Slanicheff, ont été mis en état d'arrestation préventive et seront remis demain entre les mains de la justice.

Ces mesures sont appliquées avec la même rigueur à l'égard des Comités provinciaux. Ainsi ce matin, à Varna, on a arrêté le colonel Yankof.

BOURGAREL.

N° 12

M. Zolotovitz, Agent diplomatique de Bulgarie à Paris, à M. Delcassé, Ministre des Affaires étrangères.

Paris, le 15 février 1903. D'ordre du Ministre princier des Affaires étrangères, je suis chargé d'avoir l'honneur de remettre â Votre Excellence la communication suivante :

<< Le Conseil des Ministres, dans sa dernière séance, a pris la décision da dissoudre définitivement les comités macédoniens existant en Bulgarie. En prenant cette mesure, le Gouvernement se rend parfaitement compte des difficultés contre lesquelles il aura à lutter pour la mettre en exécution. Considérant que l'existence de ces comités a été largement tolérée, que leur activité, par suite du but patriotique qu'ils poursuivent, leur a gagné la sympathie entière de toutes les classes de la société, le Gouvernement princier, avoc leur dissolution, non seulement va s'attirer l'hostilité de ces comités, mais encore il risque de perdre sa popularité dans le pays. Cependant, malgré ces considérations d'un caractère si sérieux, le Gouvernement princier n'a pas hésité à donner aux grandes puissances une nouvelle preuve de sa loyauté, comptaut sur les grandos puissances pour, en échange, lui faciliter sa tâche par l'application la plus rapide des réformes projetées. »

En portant ce qui précède à la connaissance de Votre Excellence, je dois encore ajouter, d'après mes instructions, que le Gouvernement princier estime qu'il est de toute nécessité et de toute urgence d'introduire sans retard en Macédoine des réformes efficaces, seules capables de pacifier les esprits des deux côtés de la frontière et de rendre aux malheureuses populations de la Macédoine la confiance en un avenir meilleur, susceptible de leur garantir d'une manière sûre et permanente et leur sécurité personnelle, et leur vie et leurs biens.

ZOLOTOVITZ.

N° 13

M. Delcassé, Ministre des Affaires étrangères,

à M. Bourgarel, Chargé de l'Agence et Consulat général de France, à Sofia.

Paris, le 16 février 1903.

L'Agent diplomatique de Bulgarie vient de me remettre d'ordre de son Gouvernement une note contenant en substance les informations que vous m'avez transmises au sujet des mesures prises par le Gouvernement bulgare pour dissoudre les comités macédoniens.

M. Zolotovitz a ajouté que le Gouvernement princier estime qu'il est de toute nécessité et de toute urgence d'introduire sans retard en Macédoine des réformes efficaces, seules capables de pacifier les esprits des deux côtés de la frontière et de rendre aux malheureuses populations de la Macédoine la confiance en un avenir meilleur susceptible de leur garantir d'une manière sûre et permanente leur sécurité personnelle, leur vie et leurs biens. L'Agent diplomatique de Bulgarie a d'ailleurs déclaré que, jusqu'à présent, son Gouvernement n'avait pas pris de mesures militaires, bien que les Turcs arment en Macédoine et sur toutes les frontières de Bulgarie.

J'ai dit à M. Zolotovitz que j'avais appris avec satisfaction les dispositions énergiques arrêtées par le Gouvernement princier pour dissoudre les comités ma cédoniens.

DELCASSÉ.

N° 14

M. Delcassé, Ministre des Affaires étrangères,

aux Ambassadeurs de la République française à Constantinople, Saint-Pétersbourg, Londres, Berlin, près S. M. le Roi d'Italie;

aux Ministres de France à Athènes, Sofia, Belgrade et Bucarest.

Paris, le 16 février 1903.

Le Ministre de Grèce a donné communication à mon Département de deux télégrammes de son Gouvernement qui se plaint de l'agitation causée par les Comités bulgares en Macédoine. Le Gouvernement hellénique qui prétend d'ailleurs que les Grecs sont plus nombreux que les Bulgares en Macédoine, demande des réformes dans l'ordre administratif, et exprime le désir que les grandes Puissances fassent des représentations à Sofia.

Il a été répondu à M. Delyanni que nous n'épargnions les conseils de modération ni à Sofia, ni à Constantinople et que nos efforts tendaient à ce que les chrétiens, entre lesquels nous ne voulons faire aucune distinction, jouissent d'une administration plus régulière de façon à ce que leur sort étant plus supportable, ils ne soient pas tentés de se révolter.

Quelques jours avant cette démarche de M. Delyanni, notre Représentant à Athènes m'avait fait savoir que le Gouvernement hellénique s'était plaint de

« ПретходнаНастави »