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point de vue suivant: f importe de considérer l'état de rébellion dans lequel ce bateau se trouvait à ce moment-là et aussi le fait que ce sloop naviguait sans pavillon vénézuélien.

Donc à première vue, et même après mûrc réflexion, l'affaire semble révéler un aspect qui l'écarte de tout mode d'investigation autre que ceux relevant du droit international dans ses rapports avec la loi municipale. En conséquence, mon département juge indispensable de se borner à envoyer des copies de votre note aux ministères de l'Intérieur, de la Guerre, de la Marine et des Financos afin que chacun de cès départements puisse exiger et obtenir un rapport qui soit de nature à me mettre à même de déterminer si l'acte du Miranda a été caractérisé par la violence ou s'il a été imposé par les nécessités des circonstances et si par conséquent il est justifiable.

Comme ce mode de procéder est par le fait celui même que vous indiquez par votre courtoise note à laquelle je réponds, j'ai le grand plaisir de vous en aviser et, en même temps,

J'ai l'honneur, etc.

Signé: EDUARDO Blanco.

N° 15

M. Grant-Duff au Marquis de Lansdowne..

MONSEIGNEUR,

Caracas, le 19 avril 1901.

Me référant à ma dépêche du 17 courant, j'ai l'honneur de transmettre ci-joint à votre Seigneurie la traduction d'une note par laquelle le Gouvernement Vénézuélien m'informe que les ministères des Finances et de l'Intérieur ont reçu l'ordre de rechercher dans quelles circonstances John Craig et Simon Revera ont été dépouillés de leurs bateaux le Sea - Horse et · Buena - Fé par des hommes armés débarqués dans l'île de Patos par un garde-côte vénézuélien non dénommé, dans le courant de février dernier. J'ai l'honneur, etc.

Signé A.-C. GRANT DUFF.

Annexe du no 15.

M. Blanco à M. Grant Duff.

(Traduction.)

MONSIEUR,

Caracas, le 17 avril 1901.

1

J'ai l'honneur de répondre à vos deux communications relatives à la plainte du pêcheur John Craig au sujet des violences commises sur lui par le capitaine du garde-côte vénézuélien vers la fin de février dernier. J'ai déjà communiqué aux ministères de l'Intérieur et des Finances le récit que vous me communiquez dans la première de vos deux notes, afin que ces ministères se livrent à des enquêtes sur la nature de ces actes.

Comme la seconde note reçue postérieurement traite d'une déclaration de Simon Revera dans laquelle se trouvent mentionnées les mêmes circons

tances déjà rapportées par Craig, les enquêtes qui se poursuivent éclairciront aussi l'objet de ladite note:

En ce qui concerne l'opinion que vous exprimez que le débarquement des forces du'garde-côte a été opéré sur le territoire d'une puissance amie (celui de l'île de Patos), je dois appeler votre attention sur la circonstance que le Vénézuéla considère ce territoire comme lui appartenant pour les raisons énumérées dans la correspondance, dont j'ai donné le sommaire dans ma note du 13 courant.

Jusqu'à ce que je sois en mesure de vous aviser des résultats de l'enquête ordonnée par la plainte Craig, j'ai l'honneur, etc.

Signé : EDUARDO BLANCO.

N° 16.

M. Haggard au Marquis de Lansdowne.

MONSEIGNEUR,

Caracas, le 13 juin 1901 (reçue le 3 juillet.)

Me référant à la dépêche de M. Grant-Duff du 19 avril courant, j'ai l'honneur de vous remettre ci-joint une traduction de la réponse du Gouvernement Vénézuélien aux représentations de M. Grant-Duff au sujet de la confiscation d'un bateau appartenant à John Craig et des mauvais traitements infligés à l'équipage dudit bateau par l'officier vénézuélien.

D'après le rapport même de cet officier, il semble y avoir eu là un acte indigne de violence et d'arbitraire, et j'ai l'honneur de vous adresser aussi une copie de la note que j'ai adressée au gouvernement vénézuélien, dans laquelle je fais ressortir ce point et j'exige qu'une enquête plus approfondie soit faite sur la conduite dudit officier. ·

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J'ai l'honneur de vous remettre ci-joint la copie certifiée de l'information fournie à Son Excellence le Ministre des Finances par la douane de Guiria au sujet de la plainte faite par M. John Craig et envoyée à ce département par M. Grant Duff les 9 et 10 avril dernier.

Dans le rapport en question, Votre Excellence trouvera le récit de la véritable conduite suivie par le bateau de la douane auquel le plaignant attribue les faits et actes sur lesquels votre honorable légation base son enquête.

Vous verrez par cette pièce qu'il s'agissait d'une opération de contrebande qui a été heureusement arrêtée par l'officier vénézuélien dans l'exercice de son devoir. Agréez, etc.

Signé : EDUARDO-BLANCO.

(Traduction.)

Etats-Unis du Venézuéla.
(Douanes de Guiria.)

AU MINISTRE DES FINANCES,

Guiria, le 8 mai 1901.

En exécution des instructions contenues dans votre note du 13 avril dernier (direction des Douanes, no 546), j'accomplis mon devoir en vous communiquant les détails que j'ai recueillis sur les faits qui se sont passés avec le sujet britannique John Craig.

Le colonel Agripino Lairet informe le bureau douanier qu'en croisant le long de la côte orientale, qui rentre dans la juridiction de notre douane, par ordre du général Mendès, chef d'expédition du Gouvernement, il aperçut, étant sur la côte à Caraquito, un bateau qui s'approchait de la rive. Soupçonnant qu'il se trouvait peut-être en présence d'un bateau contrebandier, il se mit à sa poursuite avec le bateau qu'il commandait. Le contrebandier fit tous ses efforts pour lui échapper, se dirigeant sur Patos. Ce bateau était manœuvré par deux Anglais et le patron était de Margarita. Ils venaient de Trinidad, dans le but de transporter du cacao sur les côtes de Vénézuéla. Ceci est démontré par le fait qu'ils avaient vingt-cinq sacs de cacao brut (1) à bord; le bateau n'avait pas de permis légal. Quand l'officier déclara aux hommes de l'équipage du bateau contrebandier qu'il les prenait sous sa direction, ils demandèrent à être laissés à Patos, ce qui fut fait sans qu'on les ait molestés ni par paroles ni par action.

Cette déclaration a été faite par le sus-mentionnés dans le bureau dont j'ai la direction.

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J'ai l'honneur de vous accuser réception de la note de votre Excellence, du 8 courant, transmellant l'information fournie à son Excellence le Ministre des Finances, par la Douane de Guiria, se rapportant à la plainte faite par Monsieur John Craig, au sujet de la capture de son bateau et des mauvais traitements qu'il a subis lui-même de la part d'un officier vénézuélien, sur l'ile anglaise de Patos.

Votre Excellence conclut que ce rapport montre que le bateau s'occupait de contrebande, mais je ne vois rien dans ce rapport qui puisse justifier cette

Voir n° 17

assertion. C'est la simple déclaration de l'homme qui est lui-même accusé de l'attentat, déclaration que rien ne corrobore et qui se trouve absolument contredite par le témoignage sous serment de M. John Craig. Mais quand même il ne se trouverait pas contredit de la sorte, il ne se trouve dans la déclaration du colonel Lairet lui-même rien qui soit de nature à justifier l'accusation de contrebande et par conséquent la confiscation du bateau. De plus ce rapport ne mérite aucune créance, car il se contredit lui-même. Le Colonel Lairet dit que lorsqu'il se trouvait sur la côte à Caraquita il vit un bateau s'avançant vers la «terre» et qu'il le suspecta d'être un contrébandier; il lui donna la chasse et le captura; l'équipage lui déclara qu'il venait de Trinidad pour transporter du cacao de la côte vénézuélienne, ce qui fut démontré par le fait qu'il se trouvait 25 sacs de cacao (1) brut à bord.

Ici le rapport du colonel Agripino Lairet confirme celui de l'équipage. Il dit : « Ils se dirigeaient vers la terre », c'est-à-dire la terre ferme. Ils disent, d'après lui, qu'ils venaient de « Trinidad » pour transporter du cacao du Vénézuéla. Il est certain que s'ils importaient en contrebande du cacao du Vénézuéla, le bateau aurait dû revenir de la côte Vénézuélienne et non se diriger vers elle. Cette affirmation semble tout à fait suspecte.

Quant à l'absence d'un permis légal, je voudrais demander quel permis pourrait bien avoir un bateau pêcheur anglais se trouvant près d'une île qui depuis un siècle au moins est considérée comme Anglaise? De plus, le colonel Agripino Lairet dit que le patron, John Craig, était natif de Margarita, c'est à dire qu'il est Vénézuélien. John Craig, lui même, affirme sous serment dans sa déclaration du 7 mars de cette année qu'il est natif de Saint-Vincent et qu'il réside à Trinidad depuis 15 ans. C'est en sa qualité de sujet Britannique qu'il a fait appel au Gouverneur de Trinidad, et c'est parcequ'il s'agissait d'un sujet britannique que M. Grant Duff a porté cette requête devant votre Excellence. Il ne saurait y avoir aucune difficulté dans le règlement de ce point. Permettez-moi de vous indiquer en même temps que John Craig est un nom Anglais et non Vénézuélien.

Dans ces circonstances je tiens à inviter votre Excellence à prendre des mesures, afin qu'une enquête minutieuse soit faite à nouveau au sujet de la conduite de cet officier dans cette affaire, afin qu'il soit puni et qu'on indemnise John Craig pour sa perte et les traitements qu'il a subis.

Il est clair que la capture a été opérée sur l'île anglaise de Patos; mais comme cette question doit être traitée séparément je n'y insisterai pas pour le moment.

J'ai l'honneur, etc.

P. S.

Signé: W. H. D. HAGGARd.

Je vois que le Receveur des Douanes, dans son rapport au Ministre des Finances, parlant de l'homme que le colonel Agripino Lairet appelle un margaritien, le désigne « le sujet Britannique John Craig »; il contredit ainsi la déclaration de son subordonné dans la dépêche même par laquelle il l'envoie. W. H. D. H.

(1) Voir n° 17.

N° 19

Monsieur Haggard au Marquis de Lansdowne.

(Extrait).

Caracas, le 22 Juin (reçue le 18 Juillet 1901).

Dans ma dépêche du 13 courant, j'ai eu l'honneur de vous transmettre la traduction d'une note du Gouvernement Vénézuélien au sujet de la saisie du bateau de John Craig à l'île de Patos, ainsi qu'une copie de ma réponse à cette note. Dans cette réponse, j'avais traduit Sacos de crudo nuevo par les mots sacs de cacao brut. J'étais très embarassé par l'expression de crudo d'autant plus qu'elle était mal écrite et que je n'étais pas tout à fait sur du mot, cependant le dictionnaire donnait une des significations de crudo comme : fruit non mûr. Monsieur le Consul titulaire Andral, qui réside depuis 50 ans dans ce pays et qui est un lettré Espagnol de premier ordre à qui j'ai demandé la signification de ce mot, me dit que c'était du bas Espagnol, mais que cela ne pouvait signifier que des sacs de cacao brut.

Toutefois, quand je vis le Ministre des affaires Etrangères au cours de sa réception du 18 courant, il me dit que j'avais commis une erreur de traduction, attendu que crudo est le terme technique désignant la matière brute employée pour fabriquer les sacs.

Son Excellence ajouta qu'il avait répondu à ma note en élucidant ce point dans une note qui était en route, et il semblait croire que ceci réfutait complètement mon argument d'après lequel le colonel Agripino Lairet était convaincu d'un acte de violence injustifiable.

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· Cependant je montrai à son Excellence que bien loin d'être le cas, le fait qu'il n'y avait pas de cacao à bord ajoutait au caractère injustifiable de la conduite de l'officier Vénézuélien. Que même d'après son propre rapport il avait confisqué un bateau pour des motifs tout à fait insuffisants: d'abord parce qu'il allait dans la direction du Vénézuéla et ensuite parce qu'il avait quelques sacs à son bord.

J'ai attendu pendant 4 jours la note que son Excellence m'avait dit être en route et comme elle n'est pas arrivée, j'ai incorporé cet argument dans une autre note, dont j'ai l'honneur de vous remettre copie.

Annexe du no 17

Monsieur Haggard à M. Blanco.

MONSIEUR LE MINISTRE,

Caracas, le 21 Juin 1901.

Au cours de notre conversation du 18 courant, au sujet de la capture à l'île de Patos du bateau de John Craig par un officier Vénézuélien, vous avez eu la bonté de me faire remarquer que ma traduction de "veinte y cinco sacos de crudo nuevos" par "25 sacs de cacao brut” était inexacte et que le mot crudo ne s'appliquait pas au cacao, mais était le mot technique et local de la matière dont on faisait les sacs. Je regrette infiniment cette méprise, d'autant plus que la conduite du colonel Agripino Lairet semblerait d'après la traduction exacte « 25 sacs de tissu brut », encore plus illégale d'après

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