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Le commerce général des colonies, l'Algérie et la Tunisie non comprises, s'est élevé en 1901 à 839.129.459 francs, dont 474.610.977 franes aux importations et 364.518.482 francs aux exportations. Le gain total, par rapport à 1900 est de 58.719.747 francs dans lesquels les importations entrent pour 38 millions 586 mille 837 francs et les exportations pour 20.132.910 francs.

La plus value constatée pour 1900 avait été d'environ 124 millions; les résultats de l'année 1901 sont moins favorables, en ce sens que l'accroissement a été moins accentué au cours de cette dernière année. Cela provient pour une partie d'un ralentissement général des échanges et surtout de l'état de crises passagères où se sont trouvées certaines colonies de la Côte occidentale d'Afrique.

En effet, ainsi que le démontre le tableau que nous publions en annexe et qui est le résumé des statistiques recueillies par l'Office colonial, nous constatons que toutes les colonies sont en progrės, sauf la Côte-d'Ivoire, le Dahomey, le Congo, la Guinée, Saint-Pierre-et-Miquelon et la Martinique, qui, à elles seules, présentent en 1901, une moins-value de 27 millions, tandis qu'en 1900, les trois premières avaient donné une plus-value importante. Nous dirons plus loin à quelles circonstances est dû le fléchissement des affaires dans ces diverses parties de notre empire d'outre-mer.

D'ailleurs il faut se garder d'attacher une trop grande importance aux variations qu'on peut observer d'une année à une autre : elles n'indiquent pas toujours soit un appauvrissement ou un recul si elles accusent une diminution du chiffre des affaires; soit un accroissement durable de prospérité si elles marquent une augmentation. Dans presque toutes nos possessions en effet l'industrie fait défaut; la seule ressource consiste dans les produits naturels du sol; il en résulte que le commerce subit nécessairement le contrecoup des récoltes et que le mouvement des importations est dans une relation étroite avec celui des exportations.

Que si l'on considère non plus le commerce général des colonies, mais leurs relations commerciales avec la France, on a lieu d'être satisfait des résultats de l'année 1901. C'est le commerce avec la métropole qui en effet a bénéficié exclusivement de l'augmentation constatée plus haut. En 1900 il s'élevaient élevé à 206 millions aux importations et à 159 millions aux exportations; au total à 365 millions. En 1901 il a atteint 249 millions aux importations et 178 millions aux exportations; ensemble 427 millions; soit un accroissement d'environ 62 millions. En revanche, le commerce avec l'étranger: de 392 millions en 1900 il est passé à 388 millions en 1901; la perte est de 4 millions.

Ainsi la France a vendu à ses colonies en 1901 pour 249 millions de produits, tandis qu'elles n'en ont acheté à l'étranger que pour 209 millions. En d'autres termes la part de la France dont les importations aux colonies est de 52,4 0/0, celle des colonies françaises de 3,8 0/0, et celle de l'étranger de 43,8 0/0.

Examinons maintenant les résultats particuliers de chacune de nos colonies.

Au Sénégal les importations ont augmenté de 17 millions et les exportations de 5 millions. L'augmentation considérable des importations provient pour une part, de l'extension du commerce vers l'intérieur, où de nouveaux comptoirs ont été créés, mais elle a surtout pour cause le trouble que l'épidémie de fièvre jaune avait jeté en 1900 dans les transactions : à l'arrêt brusque qui en avait été la conséquence a succédé, en 1901, un surcroit d'activité. En outre la perspective d'une récolte d'arachides fort abondante a incité les commerçants à faire de nombreux achats de marchandises.

Le mouvement des exportations est inférieur de plus de 5 millions à celui de 1900. Mais, si on décompose les exportations, on constate qu'elles comprennent, outre les productions locales, des marchandises françaises et étrangères réexportées : or, si les réexportations sont en augmentation d'environ 9 millions par rapport à 1900, les exportations des produits de la colonie sont en diminution de 3.600.000 francs. Il faut en chercher la cause dans la sécheresse qui a nui à la récolte des arachides, dans la mévente qui sévit sur le caoutchouc.

C'est la métropole qui occupe le premier rang dans le commerce de la colonie 61 0/0 aux importations, 82,6 0/0 aux exportations.

L'année 1901 n'a pas été bonne pour la Guinée. « Les transactions, dit le rapport d'ensemble sur la situation de la colonie, ont subi une diminution qui les a ramenées au chiffre de 1898, ce qui implique un recul de trois années dans la marche des affaires. » Une crise commerciale très intense s'est produite, en effet, en 1900 et a subsisté durant une grande partie de 1901. On en connaît les principales causes la hausse du caoutchouc, principal objet de trafic pour les indigènes, qui s'était maintenue pendant plusieurs années, avait donné au commerce de traite une impulsion très vive: de nouvelles maisons se sont fondées à Konakry, des approvisionnements de marchandises d'Europe, qui dépassaient de beaucoup la faculté d'achat et les besoins de la population, s'y sont accumulés; puis est survenue en Europe la baisse du caoutchouc qui amena une diminution sensible des achats dans la colonie ; les noirs ayant moins de ressources consommèrent moins d'articles européens et plusieurs comptoirs ne trouvant-plus à écouler facilement leurs approvisionnements durent les vendre à perte et se mettre en liquidation. Au commencement de 1901, le marché était encombré de marchandises invendues; il en résulta un ralentissement considérable dans les importations qui baissèrent de 50 0/0 dans le cours de cette même année. La diminution fut moins forte sur les exportations. Mais à la fin de l'exercice la situation commençait à se relever.

Il est intéressant de constater que, malgré la crise, les transactions avec la France se sont développées, suivant en cela la progression qui s'était manifestée depuis plusieurs années. La part du commerce métropolitain, qui n'était que de 11 0/0 en 1896 et de 16 0/0 en 1897 et 1898, s'est élevée successivement à 26 0/0 en 1899, à 30 0/0 en 1900 et 40 0/0 en 1901. Il est vrai que dans les importations figurent pour une sonime appréciable les achats de matériel faits en France pour les travaux publics de la colonie.

La Côte d'Ivoire accuse égalemont une diminution dans le chiffre des affaires.

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La valeur totale des importations a été en 1901 de 7.285.993 fr. contré 9.080.873 francs en 1900; celle des exportations de 6.542.703 fr. contre 8.074.589 francs en 1900. La diminution pour l'ensemble des opérations est de 3.326.766 francs.

D'après le rapport du Gouverneur, ce mouvement de recul n'indique pas un fléchissement dans la production du sol ou une tendance des indigènes à restreindre leurs relations avec nous. La pénétration commerciale s'avance de plus en plus, mais la production en 1900 avait été surexcitée par suite des offres avantageuses d'achat; elle est redevenue normale en 1901; d'autre part la surabondance des produits exportés dans les ports d'Europe a amené un ralentissement dans les demandes de ces produits.

La participation de la métropole au mouvement commercial de la colonie n'est que de 30 0/0. C'est de l'Angleterre et de ses colonies que provient la majeure partie des produits importés de l'étranger.

Le Dahomey a vu ses importations légèrement augmenter; mais ses exportations ont diminué de 2.276.278 francs, soit d'un peu plus d'un sixième. Ce résultat est dû principalement à une diminution dans l'exportation du caoutchouc.

Tout porte à croire que l'année 1902 sera meilleure ; les résultats des deux premiers trimestres accusent la reprise du mouvement ascensionnel.

Le commerce de Mayotte est faible. Il n'atteint pas un million et demi et la France n'importe presque rien dans cette colonie.

A Madagascar, le commerce total a atteint 55 millions, dépassant de près de 4 millions les opérations de 1900. Si les importations ont augmenté de 5 millions et demi, les exportations ont diminué de 1.648.000 francs. La production orifère, celle du caoutchouc ont été moindres que précédemment. C'est la France qui, grâce au tarif protecteur qui favorise ses produits, importe le plus et de beaucoup à Madagascar: sa part s'élève à 77 0/0 ; celle de nos colonies qui est de 15 0/0, est représentée principalement par le riz importé de Cochinchine. La moins-value constatée dans les exportations, et surtout l'écart énorme existant entre celle-ci et les importations, est l'indice d'une situation fàcheuse, à savoir l'insuffisance des productions de l'île. Celle-ci a acheté au dehors cinq fois plus qu'elle n'y a vendu en 1901. C'est la présence du corps d'occupation et l'exécution des travaux publics dans la colonie qui fournissent le principal élément aux importations.

La Côte des Somalis accuse une augmentation de près de 6 millions. Le commerce de la colonie avec la France en particulier s'est élevé à 3.443.161 fr. tandis que son commerce avec l'étranger atteignait 10.606.442 francs.

L'augmentation de 6 millions provient en grande partie des marchandises à destination de l'Abyssinie qui sont entrées par le port de Djibouti pour prendre ensuite la voic ferrée. A mesure que celle-ci avance, le détournement à notre profit du trafic qui passait par le port anglais de Zélah s'accentue; les résultats de 1901 on sont une preuve convaincante.

Les importations de l'Inde n'accussent pas de changement appréciable. Mais les exportations ont plus que doublé : elles sont passées de 10.700.000 fr. à 22 millions. L'augmentation porte principalement sur les arachides qui accusent une plus-value de 7 millions et demi et sur les tissus.

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En Indo-Chine l'ensemble des opérations s'est élevé à 363 millions dont 202 millions et demi pour les importations et 160 millions et demi pour les exportations. Le progrès est moins marqué que l'année précédente : 21 millions contre 90 en 1900. C'est le commerce avec la France qui a presque seul bénéficié de l'augmentation. La France et ses colonies unt importé 100 milllons, l'étranger 102 millions, tandis qu'en 1900 elles n'avaient importé que 74 millions de marchandises, alors que l'étranger en avait importé près de 112 millions. On voit qu'en 1901 les importations de la France ont continué de progresser et que celles de l'étranger ont fléchi de près de 10 millions.

Le commerce de la Nouvelle-Calédonie est en progrès de 3.705.844 fr. dont 1.519.688 francs aux importations et 2.186.156 fr. aux exportations. L'industrie minière a fourni un appoint important à ces dernières. En 1901, il a été exporté 153.368 tonnes de minerais dont 132.814 tonnes de nickel, 17.451 de chrome et 3.123 de cobalt.

A Tahiti, la situation est à peu près la même que précédemment. Si les importations ont un peu augmenté, les exportations en revanche ont légèrement fléchi. La part de la France dans le commerce de cette colonie reste très faible : elle ne dépasse pas 15 0/0 aux importations et 26 0/0 aux exportations. Les importations de Saint-Pierre-et-Miquelon l'emportent de 500.000 francs sur les résultats de 1900. Mais les exportations sont en baisse de 1.700 000 fr. La campagno de pêche de 1900 n'avait pas été bonne; celle de 1901 n'a pas été meilleure.

En Guyane, les importations accusent une plus-value de 2.462.296 francs et les exportations de 2.192.125 fr., ensemble: 4.654.421 francs. La France figure pour 69 0/0 dans les premières et pour 92 0/0 dans les secondes. Elle absorbe ainsi les 4/5 du commerce de la colonie. L'augmentation constatée en 1901 est due pour les importations à l'impulsion donnée aux affaires par le développement de l'industrie aurifère, à l'introduction d'une quantité plus considérable de marchandises pour les services publics et en particulier pour l'administration pénitentiaire; dans les exportations c'est l'or qui fournit la plus forte part de l'accroissement.

Nous terminons cette revue sommaire par nos vieilles colonies de la Réunion et des Antilles.

Pour la Réunion, le commerce général s'est élevé à 41.976.469 fr. dépassant de 2 millions et demi le chiffre de 1900. Il y aurait là l'indication d'une tendance à une situation meilleure. Il convient toutefois de remarquer que ce sont les importations, et en particulier celles de denrées alimentaires, notamment du riz, qui ont fourni le plus fort contingent dans l'augmentation constalée. C'est a la France et à nos colonies que la Réunion achète les 3/5 de ses produits importés.

Les Antilles se ressentent toujours de la crise économique occasionnec par l'avilissement de leurs principaux produits, le sucre et le rhum qui sont concurrencés sur les marchés français par des produits similaires.

La Martinique a importé pour 2 millions de plus, mais en revanche elle a exporté pour 3 millions de moins qu'en 1900. La diminution porte en totalité sur les eaux-de-vie de mélasse.

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A la Guadeloupe un résultat inverse s'est produit : il y a un gain léger aux exportations.

En regard du mouvement des échanges il serait intéressant de placer celui de la colonisation proprement dite. Mais, ainsi que nous le constations déjà avec regret l'an dernier, les renseignements font à peu près défaut sur ce point cependant important. Quand les gouverneurs de nos colonies se décideront-ils à faire une enquête sérieuse sur le nombre et la nature des établissements ou des exploitations fondés sur leur territoire? On ignore même, pour la plupart d'entre elles, le chiffre de leurs habitants et leur répartition en indigènes, colons et fonctionnaires.

Il serait nécessaire que tous les ans un rapport d'ensemble sur sa situation fùt publié dans chaque colonie et inséré au Journal Officiel. La France qui a fait tant de sacrifices pour conquérir son domaine colonial et qui s'impose encore chaque année de si lourdes charges pour le conserver a le droit de savoir si l'on travaille activement à le mettre en valeur et dans quelle mesure les résultats obtenus répondent à ses coûteux efforts.

Ce que nous demandons et nous ne sommes pas les premiers à l'avoir fait existe déjà dans certaines de nos colonies. La Guinée française et la Côte d'Ivoire ont publié cette année un rapport où se trouvent des indications fort utiles; le rapport de la Guinée est particulièrement remarquable. M. le général Galliéni a présenté également un rapport très complet sur la situation économique de Madagascar, pendant l'année 1901; il fournit un tableau très instructif de l'état actuel et des progrès réalisés en ce qui touche le com· merce, l'industrie l'agriculture, la colonisation.

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