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Les résultats de cette journée glorieuse ne sont pas encore parvenus, parce que la cavalerie poursuit encore l'ennemi. Jusqu'à présent il est tombé entre nos mains beaucoup de prisonniers, plusieurs canons et un grand nombre de fusils (1).

No XXX.

Proclamation du général Woronzoff, datée du quartier-général de Réthel le 27 février 1814.

FRANÇOIS, habitans des Ardennes, de l'Aisne et de la Marne, j'apprends avec regret, en parcourant votre pays avec un corps de troupes faisant partie de l'armée du Prince-Royal de Suède, qu'à l'instigation des commandans de quelques petites places dans le voisinage, et par suite de leurs rapports mensongers, plusieurs de vos

communes se sont armées contre nous. D'habitans paisibles vous devenez des brigands; car chaque habitant qui a pris les armes, ne pouvant

(1) A ce rapport un bulletin officiel, daté de Colombé le premier mars, ajoute quelques détails : le nombre des prisonniers se montoit, au premier mars, à huit cents, et parmi eux se trouvoit le colonel Moncey, frère du maréchal. Le Prince de Schwarzenberg et le Comte de Wittgenstein y furent légèrement blessés.

combattre les troupes, attaque les voyageurs, les traîneurs, et, refusant d'obéir aux autorités militaires, doit être traité en voleur.

François, écoutez la voix de ceux qui ne veu lent que votre bien. L'illustre chef de l'armée à laquelle nous appartenons est Francois comme vous; il vous est garant de notre sincérité. Ce n'est pas contre vous qu'il a pris les armes, mais contre votre Empereur qui, en vous sacrifiant, vouloit réduire toute l'Europe en servitude. Les Russes ne seroient pas ici, si une ambition foile et abominable n'avoit conduit vos frères à Moscou. Maintenant que nous sommes ici, nous ferons tout ce qui sera possible pour diminuer chez vous les maux inséparables de la guerre.

Habitans, je suis toujours là pour vous aider, pour vous protéger, pour punir ceux qui voudroient vous maltraiter. Venez avec confiance auprès de moi et auprès de chaque commandant. russe, on aura égard à toutes vos plaintes; mais d'un autre côté conduisez-vous aussi comme de paisibles sujets soumis aux lois; cela sera le meilleur moyen pour assurer votre bien-être. Chaque commune, chaque village qui, après avoir reçu cette proclamation, sera encore rebelle et s'armera contre les troupes, sera détruit

de fond en comble: les maisons seront brûlées, et les habitans traités en brigands.

Signé Le Comte DE WORONZÓFF, lieutenant-général commandant un corps russe.

No XXXI.

Rapport du Comte de Wittgenstein sur le combat de la Ferté du 27 février 1814, daté de Barsur-Aube'le 28 du même mois.

D'APRÈS les premières dispositions, le général Wrede devoit attaquer l'ennemi; le Prince Eugène de Wurtemberg forma la première ligne, et le Prince Gortschakoff conserva sa position sur les hauteurs de Lignot. Le Comte de Wittgenstein proposa de tourner par Arçonval l'aile gauche de l'ennemi, afin de menacer le pont de Doulencourt par lequel l'ennemi avoit débouché le 26 pour attaquer le général Wrede. Le Prince de Schwarzenberg adopta ce plan. Pendant que les Bavarois commencèrent leur attaque sur Bar-surAube, le Comte de Wittgenstein marcha en trois colonnes par les hauteurs vers Bar et Arentière. Le Comte de Pahlen avec toute la cavalerie et quelques bataillons d'infanterie se dirigea par Vernonfait et le moulin de Levigui vers Arçon

TOME IV.

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val. Le Prince Eugène se plaça devant le bois de Levigni, appuyant son aile droite sur Vernonfait; le Prince Gortschakoff, également destiné à servir de réserve, forma notre aile gauche. Si nous avions fait ces mouvemens dans les environs de Lignot où les troupes avoient passé la nuit, l'ennemi auroit été complètement surpris; mais maintenant il vit, des hauteurs de la rive gauche de l'Aube, nos troupes s'approcher de Bar et de là se tourner à droite. En conséquence il se hâta de garnir le bois de Levigni et une colline rapide plantée de vignobles, au pied de laquelle passe la grande route.

L'attaque fut commencée par l'artillerie; le Prince Eugène envoya ses tirailleurs dans le bois. Une forte colonne ennemie descendit de la colline de vignobles où elle étoit en ordre de bataille, et attaqua, au pas de charge, celle à laquelle s'appuyoit notre aile droite : le but de l'ennemi étoit sans doute d'interrompre notre communication. avec le général Wrede. La colonne du général Wlastoff céda; mais deux escadrons des hussards de Lubny, soutenus par les cuirassiers de Pskoff, chargèrent l'ennemi, et comme en même temps. le régiment de Kalouga marcha contre lui, la baïonnette en avant, il fut rejeté dans le ravin et retourna dans sa première position.

Pendant que cela se passoit, nous vimes s'avancer vers nous, du côté de la ville, beaucoup d'infanterie et de cavalerie; c'étoit le moment, critique. Le Prince Gortchakoff, quoiqué destiné à la réserve, étoit déjà au feu avec toutes ses troupes; Bar n'étoit pas pris; nous n'avions pas de réserve, nous avions peu de cavalerie, et elle avoit déjà donné; l'ennemi étoit sur le point de diriger toutes ses forces contre nous. Le Comte de Wittgenstein fit alors revenir le Prince Eugène et le Comte de Pahlen pour mieux concentrer les troupes. L'ennemi ayant échoué dans l'attaque de notre aile gauche, porta tous ses efforts contre notre centre. Il y fit trois attaques de cavalerie; la première fut repoussée par l'artilleric du capitaine Nolde, et par les chasseurs de Perm, qui allèrent au-devant des escadrons, la baionnette en avant. Protégé par l'artillerie, le Comte de Wittgenstein forma ses troupes en carrés, et arrêta ainsi la seconde attaque; la troisième échoua, parce que l'attitude de nos troupes avoit déjà découragé les troupes de l'ennemi.

L'affaire ayant pris une bonne tournure, le Comte de Pahlen poursuivit sa première direction. La troisième division déboucha contre l'aile gauche de l'ennemi; l'arrivée de quatre bataillons

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