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vous défendre, et eux aussi, contre les brigands et les assassins.

Femmes! on somme vos maris de se mettre en campagne, non pour la cause d'un tyran qui vous laissoit périr de misère, mais pour vous assurer le bien-être dont la patrie prend soin. Le Dieu protecteur de la Hollande combat avec nous; qui peut douter que nous remportions la victoire?

Quant à vous, qui ne pouvez prendre aucune part à cette belle lutte pour la patrie, hâtez-vous de soutenir ceux qui combattent pour vous; donnez-leur de quoi se nourrir, s'armer, s'habiller, en un mot ce que la première explosion de la guerre exige. Puisse votre patriotisme convaincre le tyran que rien n'est trop cher pour les Hollandois, aussitôt qu'il s'agit de la patrie et de la liberté! En ce moment les yeux de toutes les nations de l'Europe sont fixés sur vous, elles dont les nobles efforts et les grands sacrifices ont été couronnés de si heureux succès. Nos alliés attendent que nous les aiderons de toutes nos forces; prouvez-leur que vous êtes encore les Hollandois d'autrefois.

Chez un peuple qui s'est chargé lui-même de la défense de son véritable intérêt, des emprunts forcés seroient un mauvais moyen. D'un autre

côté, augmenter encore la dette publique est une mesure si extraordinaire que nous n'en ferions pas volontiers usage; nous ne souhaitons pas davantage commencer nos premiers pas dans le gouvernement par des mesures de finances qui puissent porter atteinte à notre crédit.

Nous ordonnons à nos commissaires généraux de la guerre, de l'intérieur et des finances, de faire connoître tout ce qui peut contribuer à aider nos intentions paternelles à cet égard.

Nous décrétons et ordonnons que les dons volontaires auxquels cet appel de notre part donnera lieu soient soigneusement séparés des revenus publics de l'état.

Nous ordonnons de plus que cette proclamation soit publice dimanche prochain, de la manière la plus solennelle, dans toutes les églises. Donné à La Haye, le 6 décembre 1813, la première année de notre règue.

Signé GUILLAUME FRÉDÉRIC.

No IX.

Discours du Prince Souverain des Pays-Bas, adressé, le 23 mars 1814, aux notables réunis pour l'examen de la nouvelle constitution.

MESSIEURS,

C'EST avec des sensations bien vives que j'ouvre

cette assemblée. Il y a dix-neuf ans, précisément à l'époque à laquelle s'ouvroit pour moi la carrière dans laquelle je pouvois être utile à l'état, je fus repoussé par la tempête politique qui pendant vingt-cinq ans a tourmenté l'Europe. Les nouvelles affligeantes que je recevois journellement des souffrances d'un peuple dont la gloire et la félicité ont si long-temps été intimement unies à la félicité et à la gloire de ma maison, m'ont attaché plus fortement à ces provinces. Mais le bonheur constant et inouï de l'usurpateur de tout le continent européen sembloit rendre impossible mon retour dans ma patrie, et encore plus dans ma patrie délivree. Et pourtant, grâces à la bonté du Tout Puissant, je suis rendu à cette patrie si chère à mon cœur, et par les armes victorieuses des vengeurs et des protecteurs des droits des nations offensées, et par l'enthousiasme avec lequel mes compatriotes ont eux-mêmes travaillé à rétablir leur liberté. Je me sens également entouré et encouragé par tout ce que l'amour et l'inclination d'un peuple peuvent offrir à un Prince. Comment donc pourrois-je, sans l'intérêt le plus vif, ouvrir cette assemblée composée d'un nombre considérable des hommes les plus distingués, les plus sages et les plus riches de cette nation, appelés à délibérer sur l'affaire la

la

plus importante pour un peuple, la loi fondamentale de son gouvernement, dont dépend non-seulement le bonheur de la génération présente, mais aussi celui de la génération future? Oui, messieurs, je sens parfaitement la grandeur de ce jour solennel; mais je sens d'autant plus fortement l'obligation de vous exposer franchement, au nom de la patrie, l'importance de votre vocation actuelle. La plus grande partie du peuple s'est déclarée pour que le pouvoir exécutif suprême fût principalement déposé dans mes mains. Je l'ai accepté sous la condition invariable que liberté personnelle, la sûreté des propriétés, en un mot tous les droits civils qui caractérisent véritablement un peuple libre, seront complètement garantis par une loi fondamentale appropriée aux besoins de la Hollande et à la situation actuelle de l'Europe. Cette loi fondamentale a été rédigée par une assemblée d'hommes dont le patriotisme et les lumières sont universellement reconnus. M. de Maanen vous présentera les bases de cette constitution; mais je n'ai nullement l'intention de changer la délibération sur cet objet important, en une solennité insignifiante. Une expérience de vingt ans nous a convaincus que les votes individuels d'une nation entière sont illusoires. J'ai en conséquence ex

pressément convoqué cette assemblée pour être assuré que des hommes de toutes les provinces de la patrie, et choisis parmi les citoyens les plus estimables, répondront, sans précipitation, apres avoir mûrement réfléchi chez eux, et sans égard pour aucune considération on influence étrangere, à la question suivante: Y a-t il dans la loi fondamentale proposée une garantie suffisante, nonseulement pour la prospérité et la sûreté du peuple, mais encore pour la prospérité et la sûreté de ses descendans? Je vous ferois injure, messieurs, si je vous parlois de l'attention extrême que cet objet réclame; mais je ne dois pas vous cacher qu'il seroit pénible pour moi de croire que quelqu'un de vous pût s'imaginer qu'il lui est permis, dans cette décision, de prendre d'autres guides que sa conviction et sa conscience. La prospérité de ce pays doit être le seul but de vos délibérations, de même que c'est, Dieu m'en est témoin, le seul but de mes souhaits et de mes actions.

Nota. Le Prince étant sorti de l'assemblée, la discussion sur le projet de constitution commença. Le projet fut adopté. L'assemblée étoit composée de six cents membres, vingt-cing seulement proposerent de légères modifications.

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