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M. Demeur d'après le récent ouvrage de M. I. Nickel, Herodot und die Keilinschriften, Paderborn, 1896. Après nous avoir indiqué les principales sources de l'histoire assyrio-babylonnienne ainsi que les travaux et les monographies les plus importantes qui s'y rapportent, M. Demeur examine successivement l'autorité d'Hérodote dans ses données sur la topographie de Babylone, les monarchies babylonniennes, la civilisation de la Babylonie. C'est à tort, selon M. Demeur, que dans le premier enthousiasme provoqué par les découvertes assyriennes, on voulut rejeter dans le domaine de la fable tout ce qui, dans les écrivains grecs, n'était pas confirmé par les inscriptions cunéiformes. Ces inscriptions nous permettent de contrôler le témoignage des Grecs, mais ne leur ont pas enlevé toute autorité. C'est ainsi que pour tout ce qui concerne la topographie de Babylone, qu'Hérodote, sans doute aucun, doit avoir visitée, son témoignage conserve une valeur inappréciable. En effet, les fouilles n'ont pas encore abouti jusqu'ici à des résultats satisfaisants; d'autre part les inscriptions cunéiformes nous fournissent, il est vrai, la mention d'un certain nombre de localités, mais, celles-ci étant considérées comme bien connues, aucune indication sur leur situation et sur leur importance. M. Demeur examine également les données d'Hérodote sur l'histoire Babylonnienne. A la suite de M. Nikel, dont il adopte les conclusions, M. Demeur s'efforce de dégager un noyau historique des récits légendaires, dont Hérodote se fait l'écho, sur Sémiramis. La légende de Sémiramis

serait basée sur une personnalité historique, idéalisée plus tard par la poésie médique et persane. De la Perse ces poésies seraient passées chez les Grecs qui font de Sémiramis un être à demi mythologique symbolisant tout ce qu'ils savaient de la grandeur et de la puissance des rois Babyloniens. Quant à ce qui concerne la civilisation de Babylone, M. Demeur estime que les renseignements d'Hérodote manquent assez souvent non pas de sincérité, mais d'exactitude, en ce sens que l'historien se serait laissé aller trop facilement à la généralisation, en particulier pour ce qui concerne le relâchement des mœurs et l'immoralité des cultes orientaux.

J'ai ensuite attiré l'attention de la conférence sur certains passages de l'Anabase de Xénophon, dont le texte est sujet à discussion.

Les auteurs appartenant à l'âge d'or de la littérature. grecque n'ont pas absorbé toute notre activité. Nos études se sont portées également sur les écrivains, trop négligés peut-être, de la période Alexandrine.

M. Demeur nous a vivement intéressés par sa causerie sur l'Atticisme de Lucien (1). Après avoir exposé la naissance et la nature de ce mouvement artistique et grammatical connu sous le nom d'Atticisme, M. Demeur examine les motifs qui engagèrent Lucien à s'engager dans cette voie. Ces motifs sont, d'après lui, les circonstances et le milieu dans lequel

(1) L'Atticisme de Lucien, par S. Chabert, Paris 1897.

il vécut, l'éducation que lui donnèrent les rhéteurs, la nécessité où il se trouva de gagner sa vie en un temps où l'atticisme était devenu la condition indispensable du succès oratoire, enfin et surtout ses préférences personnelles et ses goûts littéraires. Mais si Lucien est un atticiste convaincu, c'est un atticiste sensé et spirituel, c'est un admirateur intelligent des chefs-d'œuvre classiques, mais qui répudia toujours les exagérations des ὑπεραττικίζοντες, l'objet continuel de ses railleries. Telles sont les conclusions que M. Demeur appuie sur une consciencieuse étude de la phonétique, de la morphologie, de la syntaxe et du style de Lucien.

L'étude de M. Legrand (1) sur Théocrite a fourni à M. Mayence, un des membres les plus actifs de notre société, le sujet de plusieurs lectures. M.Mayence aborde tout d'abord la délicate question de l'authenticité des œuvres de Théocrite. Se ralliant à l'opinion de M. Legrand, contrairement à celles d'Ahrens (2) et d'Hiller, il condamne certains poèmes : le Kyptoκλέπτης, Βουκσλίσκος, Εραστής, qu'Hiller (5) admet, à tort selon lui, dans son édition. M. Mayence ne se prononce pas sur l'authenticité de l'Aλtis, il admet celle des épigrammes de Théocrite. Quant aux poésies

(1) Étude sur Théocrite, par Ph. E. Legrand. Paris 1898 (2) Ahrens, Ueber einige alte Sammlungen der teokriteischen Gedichte. Philologus, 33° année. pp. 385 et suiv. (3) Theocriti Idyllia cum notis,Armi Fritzsche, 3° édition par Hiller. Leipz. 1881.

bucoliques, il les considère comme formant une sorte de « corpus bucolicorum » dans lequel doit s'être glissé un certain nombre d'idylles étrangères à l'œuvre de Théocrite. Telles sont la IXe idylle et, en partie, la VIIIe, dont le vocabulaire trahit, à son avis, l'origine apocryphe. M. Mayence s'efforce ensuite de retracer, autant que possible, la biographie du poète d'après les maigres renseignements qu'il laisse échapper lui-même dans ses écrits, et s'occupe enfin de caractériser sa personnalité littéraire.

M. Gessler s'est appliqué à l'étude de la comédie nouvelle et nous a donné le tableau de la société athénienne du troisième siècle telle qu'elle nous apparaît dans cette comédie. M. Gessler prend comme guide dans cette étude le travail de M. Oeri (1), et, comme source les rares fragments de la comédie nouvelle, et les comédies de Plaute et de Térence qui n'en sont en majeure partie que la traduction. Le théâtre de cette époque doit, de l'avis de M. Gessler, être considéré comme une source historique au même titre que les œuvres d'Euripide et d'Aristophane. Dans cette étude, M. Gessler se contente de réunir les renseignements que nous fournit la comédie nouvelle sur la société attique de cette époque, se réservant d'en faire plus tard la critique détaillée, ce qui constituerait une intéressante contribution à la «Kulturgeschichte ».

(1) Die Attische Gesellschaft in der neueren Comödie der Griechen von D' J. Oeri. Hamburg, 1837.

Le mpporteur se chargea à son tour d'analyser la savente et spirituelle étude du Dr Radinger (1) sur Meleagre de Gadara. C'est une personnalité trop peu COLLJE et cependant bien interessante que cello de ce poète syrien du Ier siècle, le compatriote do Menippée et son imitateur dans le genre satirique, Ses satires ménippées, qui doivent avoir établi sa réputation, sont malheureusement perdues, mais l'anthologie palatine nous a conserve sous son nom environ 132 épigrammes qui nous permettent do juger de l'originalité du poète et de ses procedes d'imitation. L'étude des questions d'imitation a, pour les poètes de l'antiquité, une importance toute spe ciale. Les Anciens n'avaient pas, en effet, les productions des arts plastiques le démontrent à l'évidence, - cette passion maladive de l'inédit qui est une suite de notre nervosité moderne. Les mêmes motifs sont repris et retravaillés sans cesse, et ce caractère géné ral de la littérature grecque s'accentue encore a la période hellenistique. Méléagre, lui aussi, était un imitateur; les traces d'imitation se rencontrent a chaque pas dans son œuvre; mais son originalité se révèle dans le cachet personnel, qu'il a le talent d'imprimer aux idées qu'il emprunte. C'était un fin connaisseur de toute la littérature grecque, et ses nombreuses lectures lui fournissaient à chaque instant dans ses improvisations, des réminiscences qui de» vaient avoir pour les gourmets littéraires de l'époque,

(1) D' Radinger. Meleagros von Gadara. Insbruck, 1895,

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