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tre mes mains. J'ai retrouvé encore depuis, dans une autre liasse, trois minutes de lettres écrites par Napoleon, dont une n'a point de date. J'ai l'honneur de vous en adresser pareillement des copies, et ce ne sont pas les moins interessantes des pièces qui ont été découvertes dans l'immense quantité de papiers où il a fallu faire des recherches.

Signe BLACAS D'AULrs.

ANNEXE I.

Lettre d'Elisa Bacciochi, soeur de Buonaparte, à Napoléon Buonaparte, en date de Lueques de 14 février 1814 (1).

SIRE,

J'ai eu l'honneur de rendre compte à V. M., par mes rapports des 5 et 8 de ce mois, du mouvement de concentration que le prince de Lucques a opéré sur Pise, par suite des circons

(1) Nous avons déjà donné cette lettre, vol. v, p. 1991 mais comme il se trouve quelques différences entre la copie dont nous nous étions servi, et celle qui a été mise sous les yeux du parlement, nous donnons encore cette dernière.

tances qui m'ont engagée à quitter Florence, à faire évacuer cette ville, et à réunir toutes les troupes de la division sur un point plus sûr. Le Prince s'est maintenu à Pise jusqu'à présent; mais d'après les avis que j'ai reçus d'une expédition angloise, dont tous les renseignemens recueillis portent la force au moins à 6,000 hommes, et qui paroît avec certitude dirigée de la Sicile contre Livourne, la Spezia ou Gênes, je me suis décidée à ordonner au Prince de continuer son mouvement sur Gênes, pour éviter que la retraite ne lui soit fermée par la seule route qui jusqu'à présent est restée libre.

J'ai été confirmée dans cette disposition par l'assurance que je viens d'acquérir que des troupes napolitaines, en nombre supérieur, sont déjà arrivées à Pistoye, et ont forcé nos avant-postes à abandonner le passage de Serravalle.

Je sais également que l'intention de l'ennemi est de couper nos communications, en s'emparant de la route qui de Pontremoli conduit à la Spezia et à la rivière de Gênes.

paru

Il m'a convenable de le prévenir, pour conserver des troupes sur lesquelles le ViceRoi à dû compter, et qui ne peuvent rendre ailleurs de services décisifs.

Le projet des Anglois et des Autrichiens levant toutes les incertitudes que pouvoit laisser la conduite personnelle du roi de Naples, je ne dois pas taire à V. M. que j'ai reçu de lui plusieurs lettres bien en opposition avec les opérations de ses troupes.

Le Roi est dans une grande agitation d'esprit: il s'étonne de ce que le Vice-Roi s'est retiré à l'Adige, et que j'ai quitté la Toscane avec la pensée qu'il puisse être l'ennemi de V. M. et de la Françe, Il exprime hautement son dévouement et sa reconnoissance pour votre personne, et a même dit aux députés toscans, qu'il préféreroit être frappé le premier, que de tirer l'épée contre un François.

Je ne sais comment concilier ces discours, dont la sincérité ne m'est point suspecte, avec toutes les mesures arbitraires qui ont compromis mon autorité, et celles qui, aujourd'hui même, me forcent de songer à la sûreté des troupes françoises réunies à Pise, V. M. appréciera ces contradictions, qui me paroissent provenir d'une résolution que le Roi a eru dans ses intérêts, mais dans laquelle il a été entraîné contre le vœu de ses propres affections. On m'assure que les discours et la conduite du Roi sont les mêmes dans ses rapports avec le Vice-Roi,

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Il n'en est pas moins certain qu'une proclamation du général Bellegarde, qui rappelle les peuples d'Italie à leur ancien état, a été réimprimée à Bologne sous les yeux du Roi.

Cette proclamation, faite avec art, a produit le plus grand effet dans la Toscane, où elle est très-répandue.

Je suis avec un profond respect,

Sire,

De Votre Majesté impériale et royale, la plus dévouée et soumise sœur et sujette,

Signé ELISA.

Pour copie conforme :

Signé BLACAS D'AULPS.

ANNEXE 2.

Lettre de Napoléon Buonaparte à la reine do Naples, datée de Nangis, le 17 février 1814.

VOTRE mari est un fort brave homme sur le champ de bataille; mais il est plus lâche qu'une femme ou qu'un moine quand il ne voit pas l'ennemi. Il n'a aucun courage moral. On lui a fait peur, et il n'a pas risqué de perdre pour un moment ce qu'il ne peut avoir que par moi

et avec moi. Faites-lui bien comprendre sa sottise. Quand il a quitté l'armée sans mon ordre, j'ai prévu tous les mauvais conseils qu'on lu donneroit. Je suis cependant plus content de ce qu'il m'a fait dire par vous. S'il est sincèrement affligé, qu'il attende le moment de me prouver qu'il n'a point été aussi ingrat qu'il est pusillanime. Je peux encore lui pardonner le mal qu'il m'a fait.

Pour copie conforme:
Signé BLACAS D'AULPS.

ANNEXE 5.

Lettre du duc d'Otrante à Napoléon Buonaparte, en date de Lucques, le 18 février 1814.

SIRE,

J'ai reçu la lettre du ministre de la guerre, qui me transmettoit les ordres et les instructions de V. M. concernant l'évacuation des États romains et de la Toscane. Immédiatement après avoir reçu cette lettre, je suis parti pour Bologne, où se trouvoit le roi de Naples. Je n'ai éprouvé aucune difficulté jusqu'à Florence, mais à mon arrivée dans cette ville, les nouvelles autorités m'ont signifié que je ne pou

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