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No XIX.

Extrait d'une lettre de lord W. Bentinck au feld-maréchal Bellegarde, datée de Vérone, le 25 mars 1815, officiellement transmise au vicomte Castlereagh par lord William Bentinck (1).

IL est maintenant nécessaire de considérer quelle a été la conduite de Murat.

1o A-t-il rempli son traité avec l'Autriche, 'dont l'objet et l'unique objet a été sa coopération immédiate?

2o En supposant qu'il fût sincère, cette coopération immédiate n'étoit-elle pas aussi nécessaire à sa propre sûreté qu'au succès de la cause générale ?

30 Mais n'a-t-il pas plutôt agi comme s'il avoit à craindre, non Buonaparte, mais les alliés ?

4o Le sentiment naturel et la politique d'un déserteur de la cause de Buonaparte ne devroientils pas l'engager à se jeter, avec tout son poids, dans la balance, et à se mettre le plus en

(1) Traduit de l'anglois,

avant dans la lutte? Il n'avoit aucune espérance d'échapper à la vengeance de Buonaparte si celui-ci avoit eu des succès.

5° De quelle manière a-t-il occupé les différentes parties de l'Italie que les François avoient évacuées? Son occupation n'a-t-elle pas ressemblé à une prise de possession permanente, plutôt qu'à une occupation momentanée ?

6o Tous les officiers et lui-même n'ont-ils pas l'habitude de dire que toute l'Italie devroit être réunie, et qu'il devroit être le chef de l'indépendance italienne?

7o Ce sentiment n'est-il pas parfaitement d'accord avec celui de Buonaparte?

8o A quoi tendent les efforts qu'il fait pour retenir à son service les officiers françois qui, il le sait bien, ne serviront jamais contre leurs compatriotes?

9° Que veulent ses communications amicales et continuelles avec toutes les autorités françoises, avec Fouché, avec les postes avancés, et celles que dernièrement il eut, sans la connoissance et la participation des ministres d'Autriche, avec le quartier-général du ViceRoi ?

10° Enfin, existe-t-il quelqu'un en Italie, existe-t-il un soldat ou un officier dans l'armée autrichienne au sud du Pô, qui ait confiance dans la sincérité de Murat? V. E. elle-même ou moi, en avons-nous? Tous ne croient-ils pas que son seul objet étoit de gagner du temps? qu'il fait et fera usage de tous les prétextes pour rester inactif jusqu'à ce que l'issue de la lutte actuelle soit décidée, pour se jeter alors du côté du plus fort?

EXTRAIT

DE

LA COMMUNICATION OFFICIELLE

QUI FUT FAITE,

PAR LEGOUVERNEMENT DE LA GRANDE-BRETAGNE, A L'AMBASSADEUR DE RUSSIE.

A LONDRES,

Le 19 janvier 1805 (1).

On a mis sous les yeux de S. M. le résultat des communications faites par le prince Tchartoriski à l'ambassadeur de S. M. à Saint-Pétersbourg, et des explications confidentielles. données par V. E. S. M. a vu, avec une satisfaction inexprimable, le plan de politique sage, grand et généreux que l'empereur de Russie est disposé d'adopter dans la situation.

(1) Cette pièce importante, écrite en anglois, jette un grand jour sur les évènemens qui se sont passés en Europe depuis dix ans, elle a été rendue publique, au mois de mai 18.5, par ordre du Prince-Régent de la Grande-Bretagne. En la lisant on ne doit pas perdre de vue l'époque où elle a été composée, et celle où le projet qu'elle renferme a été exécuté,

calamiteuse de l'Europe. S. M. est encore heureuse de s'apercevoir que les vues et les sentimens de l'Empereur, par rapport à la délivrance de l'Europe, et à sa tranquillité et sa sûreté future, répondent entièrement aux siens. En conséquence, le Roi désire entrer dans l'explication la plus claire et la plus franche sur chaque point qui tient à ce grand objet, et de former avec S. M. I. l'union de conseil et le concert le plus intime, afin que, par leur influence et leurs efforts réunis, on puisse s'assurer de la coopération et de l'assistance d'autres puissances du continent dans une proportion analogue à la grandeur et à l'importance de l'entreprise, du succès de laquelle dépend le salut futur de l'Europe.

Pour cela, le premier pas doit être de fixes, aussi précisément que possible, les objets vers lesquels un tel concert doit tendre.

Il paroit, d'après l'explication qui a été donnée des sentimens de l'Empereur, auxquels S. M. adhère parfaitement, qu'ils se rapportent à trois objets :

1° De soustraire à la domination de la France les contrées qu'elle a subjuguées depuis le commencement de la révolution, et de réduire la France à ses anciennes limites, telles qu'elles étoient avant cette époque ;

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