Слике страница
PDF
ePub

SIRE, l'histoire dira que, grâce au dévouement et à la sagesse de Votre Majesté, tous les événements qui réjouissent le cœur du Roi ont été tour à tour, depuis plus d'un quart de siècle, l'occasion d'une fête pour le pays tout entier.

Que Son Altesse Royale LE COMTE DE HAINAUT grandisse au milieu des nobles traditions de son auguste famille! Qu'il soit un jour le digne successeur de son aïeul et de son père! La Belgique n'a pas d'autres vœux à former pour son propre bonheur, pour son repos et pour sa gloire.

Daignez, SIRE, agréer l'hommage de notre profond respect et de tout notre dévouement.

Le Secrétaire,

F. N. J. G. BAGUET.

Le Recteur de l'Université,

P. F. X. DE RAM.

Louvain le 18 juin 1859.

OUVERTURE DES COURS DE L'UNIVERSITÉ
CATHOLIQUE A MALINES EN 1834 (1).

Nous annonçons aujourd'hui à nos lecteurs un événement d'une haute importance, l'ouverture de l'Université catholique, de cette Université sans modèle aux temps où nous vivons et qui marquera peutêtre une nouvelle ère pour la science. Mais quels que soient les résultats futurs de cette institution, elle nous frappe surtout comme renfermant une éclatante apologie des quatre dernières années de notre histoire. Au commencement de 1830, qui eût osé prédire aux Belges la prochaine création d'un haut enseignement chrétien dans toutes ses parties, eût passé pour un fou, et voici cependant que ce miracle s*opère sous nos yeux, sans effort, sans subterfuge, hautement et publiquement, comme la chose du monde la plus simple, comme étant, ce qu'elle est, la plus rigoureuse et la plus claire des conséquences de notre loi fondamentale. Il y a là un progrès d'autant plus grand et, si nous osons le dire, d'autant plus providentiel qu'il sera moins remarqué. Personne ne s'étonnera de ce que les catholiques usent de leurs droits, mais la merveille est que les catho

(1) Extrait du Courrier de la Meuse et de l'Union belge de novembre 1834.

liques aient ce qu'ils n'avaient pas auparavant, des droits. A ceux qui s'étonnent de notre attachement pour le régime actuel, nous répondrons seulement : «Allez à Malines, et puis dites ce que doit être notre dévouement s'il se mesure à notre reconnaissance. » Nous n'hésitons pas à le déclarer, notre satisfaction ne serait point ce qu'elle est, si l'Université catholique était née sous l'influence du monopole, à la suite du triomphe d'un parti sur un autre parti. Grâces au Ciel, ainsi que nous venons de le dire, il n'en est point ainsi, et ce que les catholiques viennent de faire, d'autres l'ont fait et d'autres peuvent encore le faire. La carrière de l'enseignement est chez nous ce qu'étaient les grands tournois du moyen-âge, où tous pouvaient entrer et dans lesquels la victoire appartenait au seul mérite. En avant les bons combattants, tel était alors le cri des hérautsd'armes et tel est aujourd'hui le cri de cette Belgique qui, elle du moins, ne veut livrer ses fils qu'aux meilleurs et aux plus habiles. Les catholiques se présentent enfin dans cette glorieuse lice au même titre, sans autre privilége que leurs concurrents. S'il était sur la terre un homme assez insensé pour leur faire un crime d'une si noble ambition, il ressemblerait au pire des tyrans, à celui qui oserait dire à ses frères «Le soleil ne luira que pour moi. »

Voici ce qu'on écrit de Malines, le 4 novembre 1834:

<< Hier soir et ce matin, la solennité du jour a été annoncée par le son des cloches de la métropole.

A 9 1/2 heures, M. de Ram, recteur magnifique, et MM. les professeurs de l'Université se sont réunis au palais archiepiscopal. A 10 heures, Mgr. l'archevêque (1) s'est rendu à la métropole, ayant à son côté M. le recteur magnifique et suivi des professeurs de la faculté de théologie et de ceux de la faculté de philosophie, des lettres et des sciences. Dans la basilique se trouvaient déjà rassemblés le chapitre, le clergé de la ville, le bourgmestre et les échevins, le commissaire du district, M. C. Rodenbach, plusieurs notables de Bruxelles, les élèves de l'Université au nombre de 80, les élèves des deux séminaires et une foule de fidèles qui venaient offrir au Ciel leurs vœux et leurs prières pour la prospérité de l'établissement naissant. Toutes les personnes attachées à l'Université ayant pris les places qui leur étaient destinées, Mgr. l'archevêque s'est revêtu de ses habits pontificaux et a entonné le Veni Creator. L'hymne étant achevée, il s'est placé sur son trône et a fait donner par son secrétaire, M. le chanoine Genneré, lecture du décret d'érection; Sa Grandeur a remis ensuite l'acte original du décret à M. le recteur magnifique en lui adressant une petite allocution. Puis Mgr. l'archevêque a célébré la Messe pontificale, pendant laquelle s'est fait entendre une belle musique.

>> Après l'Évangile, M. le recteur magnifique est monté en chaire et a prononcé d'une voix ferme un

(1) Son Éminence révérendissime le Cardinal ENGELBERT STERCKX, promu au cardinalat par S. S. Grégoire XVI le 13 septembre 1858.

discours en latin qui a été très-bien goûté de toutes les personnes auxquelles j'ai eu occasion d'en parler. En voici une légère esquisse.

» Son sujet était de montrer la nécessité qu'il y a pour les sciences de s'appuyer sur la religion, le bien qui résulte de leur union et les maux incalculables qui surviennent de leur séparation. C'est ce qu'il a prouvé historiquement; il a rappelé les fruits qu'ont portés anciennement les académies instituées par les Souverains-Pontifes. A cette occasion, il a intéressé vivement son auditoire, en lui exposant brièvement les services rendus à l'Église et à l'État, aux mœurs et aux sciences par l'ancienne Université de Louvain. Il a montré ensuite à quoi doit aboutir chaque science en particulier, lorsqu'elle prétend se passer de la religion. Comme la théologie, sans la soumission à l'autorité de l'Église, aboutit à l'hérésie, ainsi la jurisprudence qui veut être purement humaine, et sans se soumettre aux lois divines, devient une doctrine contraire à l'ordre, qui est la sauvegarde des états et de la propriété; de même aussi, la médecine qui s'écarte de l'enseignement de la religion tombe dans le matérialisme qui ravale l'homme, créé à l'image de Dieu, à l'état de la brute.

» L'orateur m'a paru plus éloquent encore, quand il a signalé les écarts de la raison qui se déclare indépendante de la religion, lorsqu'elle se met à dogmatiser sur la philosophie, la morale et les connaissances nécessaires à l'homme pour, atteindre la fin qui lui est prescrite comme créature raisonnable. Il pa

« ПретходнаНастави »