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pleins d'expérience qui en la fondant ont su répondre à un des besoins les plus impérieux de la jeunesse chrétienne, que ce Recteur magnifique de Louvain, dont la protection constante et éclairée a tant contribué à ce que l'œuvre des fondateurs ne demeurât pas stérile. »

M. Poullet cherche ensuite à caractériser la position du catholicisme dans les siècles modernes et ses efforts constants pour le bonheur de l'homme. Les moyens employés par le christianisme pour y parvenir, «< ce sont, comme, quand il fondait la société moderne sur les ruines du paganisme et de la barbarie, le perfectionnement individuel et la civilisation; ce sont, dans l'ordre artistique et littéraire, la recherche et la réalisation du beau moral, la vivification de la matière au contact du génie, l'élévation de l'âme par la contemplation de l'ordre et des splendeurs de la nature idéalisée; ce sont, dans l'ordre politique, l'égalité dans la hiérarchie, la liberté la plus grande sous l'action de la responsabilité la plus étendue, l'ordre par le respect du pouvoir, le respect des droits de tous et l'accomplissement préalable des devoirs de chacun. >>

L'orateur s'attache à montrer que c'est là la voie à suivre par tous ceux qui veulent soutenir la cause de la science et de la foi; que c'est par là que les membres de la Société littéraire, après avoir généreusement travaillé à devenir de bonne heure les défenseurs les plus dévoués de nos croyances et de nos traditions, en seront un jour les athlètes les

plus habiles, nobles et fidèles enfants de la liberté d'enseignement et du dogme catholique. Faisant ensuite une courte histoire de la fondation de la Société littéraire et de ses travaux, il termine par ces chaleureuses paroles qui ont été vivement applaudies:

<<< Pour vous, Monseigneur, et vous tous, Messieurs, qui nous patronez de votre nom, de vos soins et de votre influence; vous qui n'avez rien à apprendre parmi nous, et pourtant ne dédaignez pas d'assister à nos réunions; vous tous, qui avez une si grande part aux modestes succès de notre Société littéraire, et qui de ce côté méritez encore si bien de l'avenir des lettres chrétiennes; puissiez-vous nous voir toujours attentifs et fidèles à vos leçons et à vos exemples! Puissiez-vous voir un jour en nous votre plus utile et plus consolant ouvrage, quand tous, qui que nous soyons, patients pionniers de l'intelligence, nons prendrons rang parmi les défenseurs de nos croyances et de notre droit catholique; quand, étrangers, nous porterons au ciel de la patrie ces idées larges de catholicisme, de science, de dévouement, qui sont celles de l'Université, qui sont les vôtres, ou que, fils de 1830, ornant de la croix du Christ nos vieilles couleurs brabançonnes, nous marcherons, à l'ombre de la liberté, de la Constitution et d'une dynastie vénérée et chérie, au nom de la Foi, à la conquête de l'avenir ! »

M. Edmond Miot a donné lecture d'un poème intitulé: 25° anniversaire de la fondation de l'Université

catholique de Louvain. Dans un prélude il retrace en quelques traits vifs et grandioses les gloires de l'ancienne Université et de la nouvelle, annonce son sujet et débute de la manière la plus heureuse. La messe, le Te Deum, le défilé dés étudiants, la solennité dans la grande salle académique, l'illumination du soir, la promenade aux flambeaux et la sérénade, toutes les circonstances de cette belle journée, qui laissera de si profonds souvenirs dans les cœurs de tous ceux qui en ont été les témoins, reçoivent de la poésie une couleur enchanteresse. Les divers discours se plient au rhythme avec facilité, sans rien perdre de leur substance, quelquefois même conservent leur expression, et toujours acquièrent dans un vers nerveux une nouvelle force qui s'ajoute à la franche énergie avec laquelle ils furent prononcés.

Il nous est impossible de mettre intégralement sous les yeux de nos lecteurs ce poème, qui compte plus de quatre cents vers; mais nous ne pouvons leur refuser la jouissance de quelques extraits.

Voici comment l'auteur dépeint le défilé des étudiants :

Regarde! Les voilà! les premiers que tu vois,
Incarnant dans leurs cœurs la justice et les lois,
Seront de l'opprimé les vengeurs énergiques,
Ou bien un jour, debout sur nos rostres civiques,
Défendront notre Roi, l'ordre et la liberté !
Voilà ceux qui sauront, hommes de charité,
Le baume qui guérit et le mot qui console.

Où sévit le fléau, le médecin court, vole;
Et souvent pour lui-même oubliant le danger,
Tombe frappé du mal dont il sut soulager.
Là, ceux dont le calcul, que la science éclaire,
Ravit au Ciel ses feux, ses secrets à la terre,
Dirige du regard le bronze des combats
Et sur deux fers légers précipite nos pas.
Là, ceux qui de Platon méditant la sagesse
A l'école du vrai mûrissent leur jeunesse,
Savent d'où vient, où va, ce qu'est l'humanité,
Que la raison sans Dieu n'est qu'un jour sans clarté ;
Pour combattre l'erreur sans relâche et sans trève,
Aiguisent dans leurs mains la plume ainsi qu'un glaive,
Et confessant leur foi, montreront qu'on peut bien
Être tout à la fois philosophe et chrétien.
Tandis qu'en la cité leur cortége se range,
Des lévites sacrés la pieuse phalange,
Qui puise le savoir au livre de Thomas,
S'avance, fière aussi de marcher sur leurs pas.

Citons maintenant la description de la grande salle académique :

Bientôt sur les gradins leur foule répandue
De cette immense enceinte embrasse l'étendue,
Et du vaste hémicycle inonde le contour.

Grands dans leur gratitude et fiers de leur amour,
Ils ont sous des festons de fleurs et de feuillage
Encadré de lauriers la rayonnante image

Du prêtre, du savant, du père vénéré,
Au triomphe duquel ce jour est préparé.

Partout l'azur, la pourpre ornant les colonnades,
Rampent sur les piliers, se courbent en arcades,
Et dans leurs plis mouvants balancent cent drapeaux
Qui pendus à la voûte, ou groupés en faisceaux,
Savent avec orgueil, comme au champ des victoires,
Couvrir des trois couleurs nos pacifiques gloires.
Un bruit court. On se lève. Et de tous les gradins
Mille vivats mêlés aux battements de mains
Partent et s'étendant comme un coup de tonnerre
Acclament à la fois l'auguste jubilaire,

Qui de ses pairs suivi vient de franchir le seuil
Et sourit avec joie au filial accueil.

Tandis que de l'orchestre à la voix sympathique
Retentit dans les airs l'hymne patriotique,
Ils gravissent l'estrade où tel qu'aux plus beaux jours
Le soleil sous leurs pas émaille le velours,
Et ses rayons versés du haut de la coupole
Semblent les couronner des feux d'une auréole.
Je ne sais quel éclat d'antique majesté
Sur leurs fronts radieux aujourd'hui reflété
Fait croire que Vivès, Juste Lipse, Vésale,
Pour revoir cette fête ont envahi la salle.

Embarrassé dans le choix des discours et voulant cependant en donner une idée à nos lecteurs, nous publierons de préférence, comme un hommage de sympathique hospitalité, la traduction poétique que l'auteur a faite de celui de M. Martin, de Genève. M. Miot l'a mis en strophes, sans doute pour mieux lui conserver l'énergique tristesse qui sied à la voix de l'exil :

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