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M. Edmond Poullet, pour son Mémoire sur Pierre Couterel et la situation de Louvain au XIVe siècle; M. Adolphe Liagre, pour ses Études sur le Progrès rationaliste; M. Célestin Martin, de Genève, pour son Essai sur l'Histoire politique, littéraire et religieuse de Genève; M. Edmond Miot, pour ses Poésies ; M. Antoine Stillemans, pour son Étude sur le poète Vondel; M. Gustave Busschots, pour différents travaux littéraires.

Immédiatement après la séance, un banquet, destiné à resserrer les liens qui unissent les divers membres de la Société, les a réunis dans la salle de lecture de la Bibliothèque. L'éloquence et la poésie étaient encore là pour donner à cette véritable fête de famille le cachet littéraire qui lui convenait. M. le président de la Société a porté un toast à Mgr le Recteur, président honoraire, protecteur et bienfaiteur de la Société. Les murs séculaires de la salle, où le banquet était servi, sont tapissés des nombreux portraits des grands hommes qui ont attaché leurs noms à l'ancienne Université. La clarté des lustres et des bougies, se réfléchissant sur ces toiles, semblait les faire revivre. M. le président a su tirer de cette circonstance un heureux à-propos, en associant les voix de ces gloires antiques aux voix des convives, pour acclamer Mgr de Ram, le continuateur de leur œuvre, leur digne émule et leur vengeur. Les applaudissements frénétiques l'interrompirent plusieurs fois. Mgr le Recteur répondit par quelques-unes de ces paroles qui vont toujours si bien au cœur parce

qu'elles partent du cœur. M. le professeur Delcour a porté un toast à M. Verbeke, ancien membre du Congrès, l'un des fondateurs de la Liberté d'enseignement, dont la jeunesse universitaire recueille les bienfaits, et en même temps à M. Du Mortier, qui a toujours su pendant sa longue carrière défendre cette liberté, avec cette persévérance qui prouve un beau caractère et avec ce dévouement civique que rien n'égale si ce n'est son talent. On vit alors tous les convives se lever spontanément et défiler le verre en main devant ces deux champions de nos grandes causes, en les acclamant de leurs vivats. M. Verbeke et M. Du Mortier répondirent tous les deux. Inutile de le dire leurs paroles, qui suspendaient à leurs lèvres la brillante assemblée, retentirent vivement dans tous les jeunes cœurs.

Divers toasts furent encore portés : Aux anciens présidents, vice-présidents, secrétaires et membres des commissions: Aux anciens membres actifs qui avaient bien voulu répondre de tous les points du pays à l'invitation qui leur avait été adressée : Aux membres de la Société étrangers à notre nationalité.

Ici encore les déshérités de la fortune ne furent pas oubliés. Vers la fin du banquet, M. Gilmont 2 étudiant en droit, l'un des plus jeunes membres de la Société, demanda la parole: «Monseigneur et Messieurs, dit-il, dans cette réunion si cordiale, qui est pour nous tous une véritable fête de famille, permettez-moi de faire un appel à votre générosité en faveur de ceux qui sont nos frères à tant de titres

et qui par conséquent ont droit aussi à une part de notre festin. Vos cœurs ont compris que je veux parler des pauvres secourus par nos conférences de Saint-Vincent de Paul. Je suis persuadé, Monseigneur et Messieurs, que ces paroles trouveront écho dans chacun de vous, car la charité est la plus belle vertu des nobles âmes et la fille aînée du catholicisme dont nous sommes fiers d'être les enfants dévoués.»> Puis il circula autour de toutes les tables et recueillit une aumône très-abondante. M. le professeur Lefebvre, un des présidents de la conférence et membre de la Société littéraire, répondit, dans une improvisation que tout le monde a admirée, avec ce cœur et ce charme qui coulent de ses lèvres comme de sa plume.

M. Du Mortier fut entendu une dernière fois. Il électrisa la jeunesse par sa chaleureuse éloquence et but à la prospérité de l'Université en général et spécialement de la Société littéraire.

Nous ne pouvons pas oublier une cantate composée pour la fête par M. l'avocat Minnaert et mise en musique par M. le docteur Xavier van Elewyck, tous les deux anciens élèves de l'Université. M. van Elewyck avait eu l'excellente pensée d'emprunter la finale de la Brabançonne et il a su la rattacher à sa composition avec un grand succès; il a chanté luimême au banquet les beaux vers de M. Minnaert, et le refrain a été repris en choeur par les convives avec un entrain tout patriotique.

Voici cette cantate :

I.

Pour célébrer ce grand anniversaire,
Un jour encor le sort nous réunit
Sous les rameaux de l'arbre tutélaire
Qui tour à tour nous prêta son abri.

Le temps en vain interrompt notre chaîne,
Notre symbole est la Fraternité,

Vers le passé l'amitié nous ramène :
Honneur! honneur à l'Université !

II.

} bis.

L'arbre sacré qui nous donne son ombre
A bien souffert, hélas ! depuis vingt ans....
Nous avons vu des orages sans nombre
Se déchaîner sans pitié sur ses flancs.
Mais Dieu veillait sur le faîte sublime :
Rien ne troubla sa calme majesté;

Sans l'ébranler, le vent tòucha sa cime: } bis.

Honneur! honneur à l'Université !

III.

Et maintenant il grandit, et l'aurore
Baigne son front d'éclatantes lueurs.
Sur ses rameaux chaque jour voit éclore
De plus beaux fruits et de plus belles fleurs.
De toutes parts on accourt sous son dôme,
Pour boire à flots science et vérité !

Son vaste ombrage abrite le royaume :
Honneur! honneur à l'Université!

} bis.

IV.

Vous les gardiens de l'auguste symbole,
Maîtres chéris qui nous donniez la main,
Lorsque penchés sur les bancs de l'école,
Vers l'avenir nous cherchions un chemin,
Soyez bénis; de vos préceptes sages
L'écho fidèle en nos cœurs est resté;
Ils ont sauvé nos cœurs de maints naufrages:
Honneur! honneur à l'Université !

ས.

} bis.

Pour nous, amis, qui vécûmes en frères, Dans ces vieux murs tout pleins de nos vingt ans, Restons unis sous les saintes bannières :

Elles guidaient nos pas adolescents.

Voyez là-bas, la Foi lutte et chancelle,
Quitterons-nous son autel déserté?
Non... Soyons forts et soyons dignes d'elle:
Honneur! honneur à l'Université !

} bis.

Tout le monde, étudiants et anciens étudiants, professeurs et élèves, échangèrent en se séparant les plus vifs témoignages de sympathie et de satisfaction; tous garderont un constant souvenir de cette belle fête qui occupera une page distinguée dans les annales de la Société littéraire.

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