Слике страница
PDF
ePub

leur cœur est impuissant lorsqu'il s'agit de partager entre beaucoup d'indigents des ressources à peine suffisantes pour un petit nombre. Et cependant l'année écoulée fut heureuse et on peut l'inscrire en lettres d'or dans les Annales de notre Société! C'est qu'ayant peu, vous avez donné le plus possible; votre aumône fut celle de la veuve dont parle l'Évangile, et l'obole de la veuve est agréable au Ciel! Cette année fut heureuse surtout parce que vous l'avez marquée par des progrès et qu'un pas en avant est une promesse ou plutôt une garantie de succès pour l'année qui com

mence.

Rendons à Dieu les plus vives actions de grâces pour le bien qu'il nous a aidé à faire, et appelons par de confiantes prières sa bénédiction fécondante sur notre chère Société, afin qu'elle continue à se développer et à s'étendre aussi longtemps qu'il y aura des malheureux à secourir et à aimer!

Cette année fut heureuse, mais où est en ce monde le beau jour sans nuage? Le bonheur le plus pur sur la terre a ses amertumes; les chants de vie et les chants lugubres se confondent souvent, et l'Église ellemême entonne l'hymne des morts après les gloires de la Toussaint. Nous aussi, nous avons un deuil pour ternir nos joies : la mort est venue frapper M. Van Eyzeren au milieu de nous et le ravir à la conférence St.-Pierre. MM., une larme et une prière sur cette tombe à peine refermée! une larme de regret au compagnon dévoué, au cœur généreux, à l'ami des pauvres une fervente prière, afin que celui dont

nous pleurons la perte entre dans cette milice triomphante qui possède le royaume des cieux parce qu'elle fit miséricorde!

En commençant l'année nos appréhensions étaient grandes; des vides nombreux s'étaient faits dans nos rangs; bon nombre de nos compagnons les plus zélés avaient fini leurs études et nous quittaient pour toujours. Heureusement nos craintes furent de courte. durée et, grâce à l'actif prosélytisme des membres qui nous restaient, nous vîmes bientôt nos cadres se remplir et le chiffre des membres visiteurs s'élever à 188, c'est-à-dire dépasser de 36 celui de l'année ⚫ précédente.

[ocr errors]

228 ménages reçoivent régulièrement nos secours : ici encore nous avons progressé en accroissant de 18 le nombre des familles aux prières desquelles nous espérons avoir quelques droits. Efforçonsnous, autant que nos moyens le permettront, d'ajouter tous les ans des familles nouvelles à la liste de celles que nos cœurs connaissent déjà : marchons ainsi constamment vers le complet épanouissement de notre Société et tâchons de rapprocher de nous l'heureux jour où tous les pauvres recevront nos aumônes. Des obstacles nous ont retenus jusqu'ici dans notre essor et nous ont empêchés d'étendre, au gré de nos désirs, le cercle encore trop restreint où il nous est permis de semer quelques bienfaits: il nous a fallu limiter nos secours, proportionner nos dépenses à nos recettes et compter nos revenus avant de commencer à distribuer nos aumônes.

Le chiffre de nos recettes (1) est moins élevé que celui de l'année précédente; mais, si l'on veut bien remarquer que celle-ci nous avait dotés d'un reliquat comparativement peu élevé et que de plus nous n'avons pas eu de concert pour alimenter la caisse de nos pauvres, on reconnaîtra que le pas en arrière n'est qu'apparent, qu'en réalité nous avons progressé et recueilli, par les souscriptions, le sermon et nos quêtes ordinaires, environ 350 frs de plus qu'en 1857 et 1858. La charité de nos concitoyens ne s'est donc pas relâchée; nous les en remercions du fond du cœur et nous espérons pour nos pauvres la continuation de leur bienveillante générosité.

Le nombre des membres souscripteurs s'est élevé à 199. C'est un progrès et un progrès important: les membres souscripteurs nous fournissent notre revenu principal, une somme sur laquelle on peut tou

(1) Tableau des recettes et des dépenses :

[blocks in formation]

jours compter ils forment une des assises les plus solides de notre Société; sans eux elle vacille et menace ruine. Continuons, MM., de nous entourer de ces généreux soutiens, efforçons-nous de multiplier leur nombre, persuadés qu'ainsi nous travaillerons puissamment à la consolidation de notre OEuvre.

Un prédicateur célèbre vint, cet hiver, tendre pour nos pauvres une main suppliante et, en présence du Père commun de la grande famille humaine, adjurer le frère riche de ne pas oublier le frère pauvre. Le R. P. Montsabré nous montra la pauvreté traversant les âges. Mise sur le même rang que le crime dans l'opinion des sociétés païennes et considérée comme un châtiment du Ciel, la pauvreté perdit son caractère infâme et odieux pour devenir un objet de vénération et d'amour après qu'une lumière nouvelle se fut levée sur le monde, après que le Christ fut né pauvre et qu'il eut dit : « Bienheureux les pauvres,... qui les >> aime, m'aime... un verre d'eau donné au pauvre en >> mon nom ne restera pas sans récompense! >> Vous vous rappelez tous encore avec quelle onction l'éloquent dominicain plaida la cause des déshérités de ce monde en développant le texte : « Beatus qui intelligit super egenum et pauperem. » La charité ardente qui embrasait l'orateur se communiqua bientôt à la foule accourue pour l'entendre: tous les cœurs étaient émus et ils manifestèrent les bons sentiments qu'on venait de réveiller si vivement en eux, par une générosité tout à fait extraordinaire: 716 frs tombèrent dans la caisse des indigents! Que Dieu

récompense le prêtre éloquent! qu'il récompense l'auditoire généreux! qu'il fasse retomber en pluie de grâces sur les bienfaiteurs la prière qui s'élève chaque jour pour eux de la chaumière et de la mansarde; il exaucera en même temps le plus cher de nos vœux !

Des dons particuliers nous arrivèrent ensuite, et j'ai à signaler à votre gratitude spéciale la persévérante générosité de Mgr. l'Évêque de Namur et de Mgr. le Recteur de Ram qui continuent à honorer notre Société de leurs encouragements et de leur haute protection. Toutes ces sources réunies nous fournirent un total de frs 3852-52 et nous permirent de distribuer aux 228 familles placées sous notre patronage pour 1740 frs de pain, pour 160 frs de coke et pour 833 frs de vêtements. Nous nous félicitons de n'avoir pas eu de secours en argent à accorder, notre but étant surtout de donner notre aumône en nature. Il nous reste après ces dépenses un encaisse de frs 553-70 pour faire face aux premiers besoins de l'année que nous commençons.

Nos confrères de la conférence St.-Lambert à Heverlé nous ont communiqué avec bonheur tous les motifs qu'ils ont de remercier la Providence de la bonne année qu'elle leur a accordée. L'hiver a été peu rigoureux et le travail n'a pas fait défaut à la classe ouvrière pendant la mauvaise saison. L'épidémie qui avait, les années précédentes, ravagé les étables et réduit par là tant de petits cultivateurs à la mendicité, a sévi avec beaucoup moins de rigueur :

« ПретходнаНастави »