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la Grèce, Virgile les destins de Rome, avec un enthousiasme serein, qu'effleuraient à peine les pressentiments de l'avenir. Plus près de nous, Bossuet a laissé couler dans ses paroles, Corneille dans ses vers, cette mâle assurance de toutes choses qui caractérise le grand siècle.

A en juger par la faveur qui a accueilli ces gémissements, il est facile de conclure que l'humanité ellemême a ressenti les mêmes douleurs. La raison humaine assise sur des ruines est en proie à des irritations et à des défaillances indéfinissables que les recettes du charlatanisme politique n'ont pu guérir. A qui voudra l'interroger elle répondra toujours, comme Dante errant sous les portiques du cloître de Corvo je cherche la paix. Cette paix ne tient pas à la solution du problème entre Rousseau et Montesquieu. C'est à une source plus haute et plus pure qu'elle doit s'abreuver si elle veut conquérir la vraie vie et la vraie liberté. Elle a soif de surnaturel et d'une parole plus substantielle que tous les vains bruits du monde. Le repos qu'elle ambitionne ne se trouvera pas dans les éphémères tumultes de la place publique, encore moins dans les bras d'un dictateur. Tous ces appels à la force, toutes ces interventions du dehors ne feront que river ses fers. C'est dans l'homme luimême que réside le mal : c'est lui-même, et nul autre, qui y doit porter le remède. Ce remède Royer Collard, à son lit de mort, le lui donne dans ces belles et touchantes paroles : « Soyez chrétiens, non, ce n'est pas >> assez, soyez catholiques. Il n'y a de solide que les

» idées religieuses; ne les abandonnez jamais, ou si » vous en sortez, rentrez-y. »

Tout ce que nous pouvons demander à la politique c'est la constitution naturelle d'un état social qui ne nous ravisse pas le soin de nos propres destinées, qui nous garantisse tous les droits que réclame notre honneur, nous impose ce repos armé, cette vigilance active et quotidienne qui est notre sauvegarde et la condition de notre grandeur.

C'est à ramener les esprits dans cette grande voie que consiste le problème de notre époque. La Constitution belge, si vous me permettez ce point d'application en terminant, a paru le résoudre d'une manière définitive en conciliant les intérêts de tous avec la dignité personnelle de chacun. Malheureusement la Constitution est plus sage que ceux qui la pratiquent; c'est à ces derniers qu'il faut renvoyer les attaques. dont elle est l'objet. Votre Constitution repose sur la consécration de la responsabilité et de la liberté individuelle dans l'ordre civil politique et religieux. Or l'organisation législative et pratique de la liberté dans cette triple direction devient illusoire. La liberté civile qui trouve son expression la plus pure dans la famille, dont le père est l'incarnation la plus puissante, reste sacrifiée au principe de l'égalité forcée de nos codes; la liberté de tester est encore proscrite au mépris de toutes les traditions des peuples libres. Et cependant, quand l'État est faible, la famille doit être forte. La liberté politique tombe en vassalité; au lieu de s'épanouir dans une décentralisation pro

gressive, elle se laisse peu à peu étouffer par une centralisation qui se développe, excitant de morbides appétits, poussant à toutes les bassesses. La liberté religieuse à son tour se laisse entamer moins encore par des attaques publiques et odieuses que par cette indifférence des âmes, cet affaissement des cœurs qui les rendent incapables de cette foi pratique, naïve et virile qui fait les grands hommes, les grands peuples et les grandes institutions. Ainsi la famille se dissout au profit de la rue, le citoyen devient un factieux, le chrétien un scandale de là les agitations sans fin, tous les droits sont méconnus parce que personne ne respecte le sien.

C'est donc sur la responsabilité et la liberté agissante du père de famille, du citoyen et du chrétien que repose votre glorieuse Constitution. Par leur développement bien entendu vous créerez ces mœurs calmes et fortes au milieu desquelles elle jettera de profondes racines. «< Mais si vous prétendez bâtir >> sur un autre fondement, je vous dirai avec Balmès, >> gardez-vous d'une flatteuse espérance. Votre édifice >> sera la maison construite sur le sable. Les pluies » sont venues, le vent a soufflé, l'édifice s'est renversé >> avec fracas sur le sol. >>

Je termine. Vous me pardonnerez, Messieurs, d'être entré sur ce terrain étranger à vos paisibles travaux. En combattant la fausse direction de l'esprit public, je crois plaider les droits du talent littéraire, «ce ta» lent, dit Châteaubriant, qui est bien évidemment le >> premier de tous puisqu'il n'exclut aucune faculté »

je crois servir la cause des lettres, cette grande cause que vous avez inscrite sur votre bannière. «< Or les >> lettres, disait Napoléon Ier, c'est l'esprit humain » lui-même; l'étude des lettres c'est l'éducation géné>>rale qui prépare à tout, c'est l'éducation de l'âme. »

C'est à continuer les bienfaisantes traditions de cette éducation de vous-mêmes par vous-mêmes que cette séance vous convie. Par elles, vous initierez bien vite vos nouveaux confrères au charme de votre commerce, ce commerce qui trouve son plus bel éloge dans les regrets de ceux qui vous quittent. Et puisque je suis du nombre de ces derniers, je profiterai du privilége de ma position pour vous exprimer les miens et déposer ici un profond adieu. Je vais quitter bientôt cette noble terre de Belgique et cesser de jouir de sa généreuse hospitalité ; la voix du lac m'appelle, ma poitrine a soif du vent des Alpes. Mais j'emporterai de cette chère Société littéraire et de l'Alma Mater où je suis venu puiser la science et la foi, ces souvenirs que le temps n'efface pas, et qui, au milieu des orages de ce monde, traversent la vie comme un souffle embaumé de printemps. Alors je dirai peut-être comme Milton: «Oh! combien de fois >> depuis que je suis entré sur cette mer turbulente, >> au milieu de ces rauques disputes, il m'arrive de re>>gretter ma solitude animée d'heureuses pensées, >> et cette atmosphère paisible et pure de mes études >> bien aimées, qui m'enchantaient d'innocence, de >> douceur et d'harmonie. >>

SOCIÉTÉ DE LITTÉRATURE FLAMANDE (TAEL- EN LETTERLIEVEND GENOOTSCHAP DER KATHOLYKE HOOGESCHOOL, ONDER DE ZINSPREUK : MET TYD EN VLYT).

Eerevoorzitter.

Hoog Eerw. P. F. X. de Ram, Rector Magnificus.

Gewoone-werkende-Leden.

Zeer Eerw. J. David, hoogleeraer, Bestendige voorzitter.

E. Dart, professor, Ondervoorzitter.

H. Collaes, student, Eerste sekretaris.

A. Deprins, id. Tweede sekretaris.

J. Vanlinthout, drukker der Hoogeschool, Penning

meester.

D. van Aerschodt, student, Bibliothekaris.

Eerw. L. W. Schuermans, onderpastoor op het GrootBeggynhof, Raed.

J. Hoebanx, student, Raed.

J. A. J. Quirini, hoogleeraer.
V. Ceulemans, student.

L. Vanlook, id.

G. Busschots, id.
Em. van Brabant, id.

Ph. Fassaert, id.

M. Loneux,

id.

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