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§. VI.

De l'ère des Arméniens.

L'ère des Arméniens, appelée, dans quelques titres français, l'Etreure des Ermines, commença, l'an de Jésus-Christ 552, un mardi 9 de juillet. C'est l'époque du concile de Tiben, où les Arméniens confirmèrent la condamnation du concile de Calcédoine, qu'ils avaient prononcée, l'an 536, au concile de Thévis, et, par là, consommèrent leur schisme. « Les Arméniens, >> dit Fréret (Mém. de l'Acad. des Belles-Lettres, >> tom. XIX, pag. 85), se servent aujourd'hui d'une >> année, composée, comme celle des anciens Persans, » de 12 mois, de 30 jours chacun, et de 5 épagomènes. >> Cette année est absolument vague, sans aucune in>> tercalation; et elle remonte, tous les quatre ans, >> d'un jour, dans l'année julienne. Elle sert, dans le >> pays, pour les actes, et pour la date des lettres; >> mais, en même temps, on emploie une autre année, » qui est proprement l'année ecclésiastique, et qui » sert, dans la Liturgie, pour régler la célébration de >> la Pâque et des fêtes, le temps des jeûnes, et tout >> ce qui a rapport à la religion : cette année est fixe, >> au moyen d'un sixième épagomène, qu'on ajoute >> tous les quatre ans; mais le nourons, ou le premier >> jour de l'année, qui commence avec le mois nava» zardi, est fixé, depuis longtemps, au 11 du mois » d'août de l'année julienne, et il ne s'en écarte plus.

>> Dans la suite, ajoute le même auteur, lorsque les

>> Arméniens se réconcilièrent avec l'église latine, et » qu'une partie d'entr'eux reconnut les papes de >> Rome, dans une espèce de concile, tenu à Kherna, >> au 14e siècle (c'est le concile, dit Charnense, tenu >> l'an de Jésus-Christ 1330), ils admirent la forme de >> l'année julienne, que le commerce avec les Francs >> leur avait rendue familière. Les actes du concile >> de Sis joignent l'an 756 de l'ère arménienne avec >> l'an 1307 de l'ère vulgaire, et datent, dans l'une et >> l'autre années, par le 19 mars. Dans le concile » d'Adéna, tenu en 1316, où il fut question du calen>> drier, on ne se sert que des mois juliens et de l'ère >> vulgaire ; et encore aujourd'hui, lorsque les Armé>>>niens traitent avec les Occidentaux, ils emploient >> les mois juliens. » Dans une Réponse de M. Arnaud, au ministre Claude, sur la Perpétuité de la Foi, imprimée en 1671, on voit une lettre de Jacques, catholique des Arméniens, datée du 12 avril de l'an 1120 de l'ère des Arméniens, ce qui revient à notre année 1671. Nous ajouterons que les Arméniens datent aussi, par les années du monde, suivant l'ère de Constantinople, et qu'ils joignent, quelquefois, dans leurs actes, cette façon de supputer les temps à celle qui leur est

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Acéliacz, ou les cinq épagomènes; et les six, dans les années abondantes.

§. VII.

De l'Ère d'Isdegerde; et de l'Ère de Malek-SchahDgélaleddin, dite l'Ère Gélaléenne.

L'ère d'Isdégerde (IIIe du nom), roi de Perse, commence, non à la mort de ce prince, comme quelques-uns le prétendent, mais à son avénement au trône, que l'on rapporte au 16 juin de l'an de JésusChrist 632. Les années, dont elle est composée, sont de 365 jours, et chaque mois de trente jours; mais à la fin du mois aben, l'usage était d'ajouter cinq jours: les astronomes ne faisaient cette addition qu'à la fin de l'année. Les Persans ont suivi cette ère, dont les années étaient vagues, comme celles de l'ère de Nabonassar, jusqu'à Malek-Schah-Dgélaleddin, sultan du Khorasan. Ce prince, ayant formé un conseil de huit astronomes, régla, l'an 467 de l'Hégire (1075 de Jésus-Christ), que l'équinoxe du printemps serait fixé

au 14 de notre mois de mars (1); et qu'outre les cinq épagomènes, chaque 4o année, sept fois de suite, on en ajouterait un 6e; après quoi l'intercalation ne se ferait plus qu'une fois en cinq ans. Cette réforme fut adoptée des Persans, qui la suivent encore de nos jours, et est appelée Gélaléenne, ou Malaléenne, du nom de son auteur.

Voici les noms des Mois Persans, suivant Alfragan.

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Les Persans n'ont point de semaine et donnent à

chaque jour du mois les noms suivants.

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(1) L'intercalation des Persans suppose l'année de 365 jours 5 heures 49 minutes 5 secondes 5/11. L'auteur de l'Histoire des Mathématiques observe que la manière dont les Persans intercalent leur 366 jour ramène les équinoxes avec beaucoup d'exactitude au mème point de l'année civile.

§. VIII.

De la Période Julienne.

La période julienne est une ère fictive, imaginée par Joseph Scaliger, pour faciliter la réduction des années de toute époque donnée, aux années d'une autre époque, telle qu'on voudra la donner. Cette période résulte du produit des cycles de la lune, du soleil et des indictions, multipliés les uns par les autres. Ainsi, multipliez 19, qui est le cycle lunaire, par le nombre 28 du cycle solaire, le produit sera 532; lequel étant multiplié à son tour par 15, qui est le cycle des indictions, donnera la somme de 7980 années, qui constitue la période julienne.

La première année de notre ère vulgaire est placée, l'an 4714 de la période julienne; d'où il suit que, pour trouver une année quelconque de Jésus-Christ, dans cette période, il faut ajouter 4713 à cette année. Par exemple, pour savoir à quelle année de la période julienne répond l'an 1783 de Jésus-Christ, ajoutez 4713 à ce nombre, et vous aurez 6496, qui est l'année de la période julienne que vous cherchez.

La première année de l'ère de Constantinople est l'an 795 avant la période julienne. Ajoutez cette somme à 4714, et vous aurez 5509 qui concourra avec la première année de l'ère vulgaire de l'Incarnation.

La première année de l'ère d'Isdégerde est l'an 5345

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