Слике страница
PDF
ePub

De Leuze mettait son talent d'orateur au service de la cause de l'Église et se livrait avec succès à la prédication. Musis dilectissimum Leusium, dit Sluper,

Quem nunc verendum civitas
Mystam colit Lovanium

Sacrisque concionibus

Audit vacantem gnaviter.

Ces vers terminent une pièce assez longue et assez profane en vers iambiques dimètres, intitulée : Convivium Bucolicum sive epuli rustici apparatus, adressée à de Leuzę.

Sluper avait encore dédié à son maître une autre pièce du même rhythme, mais beaucoup plus courte sur l'hiver Tempus hybernum.

Il semble que ces divers poèmes aient été envoyés imprimés à Nicolas de Leuze, bien que les bibliographes n'aient point parlé de cette première édition. Le bon chanoine éprouva une joie très-vive à la réception des œuvres de son ancien disciple, qui, dans une lettre d'envoi, lui rappelait ses anciennes leçons et les encouragements qu'il donnait à ses auditeurs dans l'espoir de voir luire un jour des jours meilleurs. Dans une lettre, imprimée à la suite des œuvres de Sluper, de Leuze le prie de saluer ses anciens élèves qui étaient à Ypres et dont l'un, Jean Snickius, était prévôt de St-Martin. Il ne manque pas non plus d'adresser à son cher élève, maintenant son ami, des exhortations qui respirent le zèle sacerdotal. Dans une lettre postérieure, il rend compte à son

ami du plaisir qu'il a éprouvé à la lecture de ses œuvres, il le loue surtout de ce qu'il a cherché à inspirer dans ses vers l'amour du bien, il l'engage enfin à se charger du soin d'une paroisse, promettant de s'employer, pour lui obtenir une cure, auprès de son évêque Martin Rythovius, qui se trouvait alors au concile de Trente. Les ravages causés dans la bergerie du Seigneur par Luther (le Medon saxon des églogues de Sluper) et par Calvin (l'Idas savoisien) exigeaient que des pasteurs zélés travaillassent à préserver les brebis du Christ.

De Leuze, d'après sa correspondance, devait avoir joui de l'estime et de l'amitié de l'illustre évêque d'Ypres. Ce dernier, en quittant Louvain pour sa ville épiscopale, lui avait laissé ses appartements et tout le personnel qui l'entourait. La lettre est datée: ex domo nostra Antoniana. Comme la chapelle de SaintAntoine à Louvain, ainsi que la maison attenante, appartenait au grand collége des Théologiens, il est bien probable que c'était là qu'avait demeuré Rythovius, autrefois président de ce collége, et que Nicolas de Leuze y avait pris sa place.

Le bon prêtre semble avoir terminé sa carrière de la manière la plus honorable. Une approbation donnée par lui à une pièce flamande de Jan Stroosnijder (1) nous apprend qu'en 1573 il était censeur des livres. La formule qu'il emploie vidit et subsignavit, est

(1) Réimprimée avec une autre pièce du même auteur par M. Van Even. Louvain, Vanlinthout 1852.

une nouvelle preuve qu'il avait acquis la connaissance de la langue flamande. D'après Paquot, il portait à la date du 28 mai 1577 le titre de chapelain de StPierre in Unclea, diocèse de Malines, et à la date du 28 juin 1587 celui de chapelain perpétuel de la chapellenie perpétuelle des hautes formes, dite de la Cocquerie à l'autel de S. Thomas de Cantorbéry, fondée par Guillaume de la Vacquerie, du diocèse de Tournai. Plus tard il eut l'honneur d'être nommé deux fois de suite recteur de l'Université, d'abord le dernier jour d'août de l'an 1589 en vertu de la demande de la faculté de médecine, ensuite le dernier jour de février de l'an 1590 par suite du choix de la faculté des arts.

Il mourut dans un âge très-avancé le 8 août 1598 et fut enterré à S. Pierre devant l'autel de la corporation des chirurgiens. On y voyait contre le mur son monument avec son portrait et l'inscription suivante :

D. ac M. Nicolaus de Leuze a Fraxinis quondam hujus ecclesiæ per decennium scholaster nunc vero canonicus hoc monumentum vivens valensque sibi posuit a° 87° qui mortuus est anno 1598 die octava mensis augusti orate pro anima ejus.

Nous transcrivons ici les deux lettres latines de Leuzius qu'on peut regarder comme inédites, vu la rareté du recueil qui les contient.

Nicolaus de Fraxinis, alias Leusius,
Jacobo Sluperio, Herzelensi, amico optimo
S. P.D.

Cum mihi, dilectissime mi in Christo, tuas pridie conceptionis virgineæ reddidisset litteras Hyprensis nuntius, nescio prorsus, an me terra tum sustineret, an me vero cœlum haberet : ita raptus eram, novoque quodam ac incredibili gaudio perfusus non quod cernerem meis auspiciis, vel nomine tuum opus prodiisse, sed magis, quod ex Discipulis tam multis unum tam insignem virum, Poetam facundissimum, et disertissimum scriptorem haberem : quo nomine mihi perpetuo gratulabor. Quid enim refert, quam multos habeas Discipulos, quando, ut fere fit, Præceptorum cura prorsus intermoriatur, ac passim negligatur? Gaudeo merito quod video te nostrarum adhuc exhortatiuncularum memorem, et perinde ante oculos nos versari ac si præsentes essemus : ita nosti præclare etiam ipsa verba referre, scilicet: O passi graviora, dabit Deus his quoque finem: Durate, et vosmet rebus servate secundis. Per varios casus per mille pericula rerum, Tendimus in Latium, sedes ubi fata quietas Ostentant;

quibus te tuosque commilitones admonebamus : quæ res tum insignem tuam bonitatem, tum etiam animi candorem aperte demonstrat. Non potui adhuc universum opus perlustrare, ac Libellos perlegere, quos ad me dignatus es mittere, nam nuntius hic

vester festinabat. Sed quantum ex ipsa fronte, potui cursim judicare, ac ut dici solet, Leonem ab unguibus internoscere, redolent miram quamdam eruditionis raræ fragrantiam. Macte igitur virtute, sic pergito, ac Christianam Rempublicam, tuis lucubrationibus illustrare satage, talentumque istud tam præclarum, a Domino tibi traditum, ad mensam ejus nummulariam cum usuris reportato, memor dicti Salvatoris : Negociemini donec veniam. Nescio quid vicissim ; gratitudinis ergo, rependam. Habebis me ergo, ut olim Præceptorem, nunc vero et semper tibi devinctissimum amicum, et gratias tantum agam, more mendicorum, non vero hac vice referam.

Habeo plerosque discipulos Hypris, unum Carmelitam D. Georgium Vekium, D. Joannem Zomerium, D. Jacobum Belcherium, et plerosque alios, quorum nomina non succurrunt, et quos etiam, si adessent, non internoscerem, sicut nec te, adeo mihi perierunt ac exciderunt, temporis mora, fere omnia. D. Præpositus, D. Martini, Joannes Snickius, etiam meus est Discipulus quos omnes, quando videbis, modo non sit grave, salutare digneris. Non potui colligere e tuis scriptis, tantum adhuc a limine salutatis, an sis sacerdos, an Laicus, quove in statu sis, sed tamen anguror omnino, Sacerdotem Christi te esse. Nos, gratia Deo, rite valemus, tuique memores sempe erimus, vicissim, ut nostri memineris, precamur, ac bene vale. Pridie Mariæ conceptæ anno Domini 1563. Tuus semper Nicolaus Leusius a Fraxinis, Lovanii.

« ПретходнаНастави »