Слике страница
PDF
ePub

sité les incorpore dans son sein par acte authentique le 28 juillet de l'an 1447 (1).

C'était chez eux que se faisaient l'élection annuelle du recteur, la célébration des anniversaires le 3 novembre, et la résignation des offices le 22 décembre,

illustres par leur sainteté et leur savoir rendirent bientôt le couvent de Louvain un des plus célèbres de l'ordre de St Dominique. On compte parmi eux le B. Henri de Calstris (ou du Château), d'une famille patricienne de Louvain; le B. Conrad; le B. Thomas de Cantimpré; Guillaume Maresfeld; Pepin Rosa, créé évêque de Salubres en 4562 et suffragant du cardinal de Granvelle; Eustache de Zichen, le premier ou un des premiers docteurs belges qui écrivirent contre Luther; Jean Hentenius, savant hébraïsant et correcteur de la Bible dite de Louvain (Voir pour plus de détails: CHOQUET, Sancti Belgii Ord. Præd. DE JONGHE, Belg. Dominic.). (1) Par cette incorporation les Frères-Prêcheurs avaient des chaires de théologie publique, et leurs élèves tant séculiers que réguliers jouissaient, pour l'obtention des grades, des priviléges octroyés aux élèves de la faculté ordinaire. Un de leurs docteurs était membre du conseil de la stricte faculté. Vernulæus cite les noms des trois premiers professeurs Dominicains dont l'enseignement soutint dignement l'éclat de la faculté naissante. Durant l'espace de trente ans, ajoute le même auteur, leur école donna jadis à l'université quatorze docteurs en théologie. Voici ses paroles « De Colonia venit Joannes a Wyningen, Prædicator, Petrus Welle (Wellens) ex conventu Antverpiensi, Joannes de Oesterhauft, Prædicator, atque hi, nascente Academia, theologiæ scholæ dignitatem sustinuerunt... Illud vero nequaquam reticendum ex hac schola, aliquando inter annos dumtaxat viginti, doctores S. Theologiæ quatuordecim renuntiatos esse. Numerantur etiam septem vel octo, qui nostra fere memoria in strictæ facultatis collegium adsciti sunt, quod peculiare huic Ordini semper fuisse constat. (NIC. VERNULEUS, Academia Lovan.)

ainsi que la proclamation du programme des cours le 10 octobre (1).

On comprend qu'une alliance si étroite tourna entièrement à la gloire du Docteur angélique, pour qui les Frères-Prêcheurs professèrent toujours le plus haut respect et le plus sincère attachement.

Une circonstance particulière rendait le culte de l'Ange de l'École plus cher encore à leur maison de Louvain. D'après une tradition certaine, St Thomas, se rendant de Cologne à Paris avec son maître Albertle-Grand, avait séjourné chez eux.

Vernulæus remarque que de son temps on conservait dans l'église des Frères-Prêcheurs un pupitre sur lequel St Thomas aurait chanté l'épître (2). S'il faut croire une autre tradition mentionnée par quelques auteurs, l'illustre Docteur aurait été à Tirlemont pour régler les affaires du chapitre de l'église de St-Germain, et aurait signé de sa main les actes et règlements faits par ses conseils.

Quoi qu'il en soit de ces traditions sur lesquelles les auteurs se partagent, il est hors de doute que St Thomas visita à Louvain la duchesse Alix de Bourgogne, et que ce fut à ses instances qu'il composa

(4) Ces solennités se firent au couvent des Frères-Prêcheurs jusque vers la moitié du dix-septième siècle; alors l'Université eut un auditoire pour ses réunions.

(2) Ce pupitre dont parle Vernulæus (lib. 3, c 8) fut donné en 1857, quelques mois après leur réinstallation à Louvain, aux Frères-Prêcheurs par le vénérable M. Peetermans de pieuse mémoire, curé de la paroisse de N. D. aux Dominicains.

son traité De regimine Judæorum, pour les juifs répandus dans ses domaines (1).

Mais un événement mémorable et à jamais glorieux dans les fastes de l'Université montra, l'an 1649, au monde entier, combien étaient profonds la vénéra

(1) « St Thomas fut nommé en 1248 par le chapitre général de son ordre pour professer la théologie à Cologne avec Albert-leGrand. En 1252 il fut obligé de se rendre une seconde fois à Paris pour y enseigner et pour y prendre les degrés dans cette célèbre Université. C'est peut-être vers cette époque, dit Touron (Vie de St Thom. d'Aq., p. 3 ), qu'il faudrait placer le voyage que St Thomas fit dans le Brabant pour les affaires qui regardaient les chanoines d'un chapitre, dans les archives duquel on a prétendu qu'on conservait les actes de cette visite avec les règlements faits et signés par le saint Docteur. C'est aussi vers la même époque qu'il faudrait placer son séjour dans le couvent des Dominicains à Louvain, séjour dout parlent Vernulæus (Academia Lovan., p. 130) et le Père de Jonghe ( Belgium Dominicanum, p. 132). Mais les anciens auteurs de la vie de St Thomas n'ont point parlé de ces faits; cependant il est vrai qu'à son retour de Cologne il visita à Louvain Alix de Bourgogne. Cette princesse fut si satisfaite des manières nobles et religieuses de Saint Thomas, aussi bien que des avis salutaires qu'il lui donna, soit pour sa propre perfection, soit pour la conduite de ses sujets, particulièrement des juifs qui étaient dans ses domaines, que, pour tirer un plus grand profit de ses instructions, elle lui fit promettre qu'il les mettrait par écrit. C'est ce que St Thomas fit après son arrivée à Paris. Par le commencement du vingt-et-unième de ses opuscules, adressé à la duchesse de Brabant (De regimine Judæorum, ad ducissam Brabantiæ), il paraît qu'Alix lui avait écrit elle-même, soit peutêtre pour le presser de remplir sa promesse, soit pour marquer plus en détail toutes les difficultés sur lesquelles elle voulait avoir des décisions.» (Mgr DE RAM, Recherches sur les sépultures des ducs de Brabant à Louvain. Bruxelles, Hayez, 1845. p. 20 en note).

tion et l'amour que l'Alma Mater portait à l'Ange de l'École.

Nous avons dit qu'à la fin du seizième siècle il s'était produit tout un mouvement en Italie par la distribution de cordons semblables à celui de St Thomas. On ne tarda pas à en voir en Belgique. Le P. Hyacinthe Choquet (1), homme éminent en vertu et en science, de retour d'un voyage en Italie, se mit à les répandre à Anvers. De là cette pratique pieuse se propagea rapidement dans les autres cités belges. Il existe encore un bref de son Exc. Fabius de Lagonissa, légat du pape Urbain V dans nos contrées, par lequel il accorde 300 jours d'indulgence aux fidèles portant le cordon de St Thomas et récitant tous les jours 15 Ave Maria avec une invocation au Docteur angélique (2).

Chose à remarquer et à laquelle beaucoup d'auteurs n'ont pas fait attention, c'est que jusqu'à cette époque

(1) Hyacinthe Choquet, né à Lille, entra dans l'ordre de St-Dominique à Anvers. Envoyé en Espagne pour ses études théologiques, il eut pour professeurs à l'université de Salamanque les célèbres Dominique Bannès, Pierre de Ledesma et Pierre de Herrera. En 1615, le P. Choquet passa docteur à Douai, où il érigea le collége théologique de son ordre. On le voit tour à tour enseignant à Louvain, à Douai et à Anvers. Religieux d'une piété profonde, il écrivit outre des ouvrages de théologie plusieurs livres sur la dévotion à la Vierge, dont le catalogue se trouve dans la bibliothèque de Richard, t. II, p. 22. Le style de ses ouvrages est d'une latinité parfaite; on sent que la lecture des classiques anciens lui était familière et qu'il savait relever par le charme de la diction les sujets les plus arides. Il mourut à Anvers le 28 juillet 1646. (2) Le bref se trouve in extenso dans Deurwerders, p. 444.

le culte du cordon de St Thomas était purement individuel. On portait simplement sur soi un cordon sans faire partie d'une association quelconque. Il est vrai, il existait déjà dans l'Église plus d'une confrérie en l'honneur de St Thomas, telles que celles des étudiants de Barcelone (1) et de Valence (2) en Espagne; celle des libraires à Rome, fondée en 1600 par les soins du P. de Brassichel, maître du Sacré-Palais; mars ces associations ne sont nullement à confondre avec la Milice angélique du cordon de St Thomas dont l'Université de Louvain fut le berceau.

L'homme qui eut la gloire de l'y établir est le Père Deurwerders, natif d'Anvers, religieux d'une piété exemplaire et d'un zèle ardent pour le salut des âmes.

Durant un pèlerinage qu'il fit en Calabre en 1644 pour vénérer l'image du saint fondateur de son Ordre (3), voyant les effets merveilleux que produisaient parmi les fidèles les cordons de St Thomas déjà fort en usage en Italie, la pensée lui vint de fonder à son retour en Belgique une association en l'honneur du Docteur angélique, dont les membres

(1) La confrérie d'étudiants de Barcelone date du seizième siècle, Sixte V l'enrichit d'indulgences l'an 1686.

(2) Celle de Valence date de la même époque. Plus tard en 1692 elle fut transformée par Innocent III en association du cordon de St Thomas.

(5) L'image de St Dominique in Suriano, apportée selon la tradition par la Sainte Vierge à un religieux Dominicain. L'Église a autorisé les Frères-Prêcheurs à célébrer par un office la commémoration de ce prodige.

« ПретходнаНастави »