Слике страница
PDF
ePub

unes aux autres, et au gros de l'Europe, que les moindres progrès particuliers peuvent altérer ce systême général qui fait l'équilibre, et qui peut seul faire la sûreté publique. Otez une pierre d'une voûte, tout l'édifice tombe, parce que toutes les pierres se soutiennent en se contrepoussant.

"L'humanité met donc un devoir mutuel de défense du salut commun, entre les nations voisines, contre un état voisin qui devient trop puissant; comme il y a des devoirs mutuels entre les concitoyens pour la liberté de la patrie. Si le citoyen doit beaucoup à sa patrie, dont il est membre, chaque nation doit à plus forte raison bien davantage au repos et au salut de la république universelle dont elle est membre, et dans laquelle sont renfermées toutes les patries des particuliers.

"Les ligues défensives sont donc justes et nécessaires, quand il s'agit véritablement de prévenir une trop grand puissance qui seroit en état de tout envahir. Cette puissance supérieure n'est donc pas en droit de rompre la paix avec les autres états inférieurs, précisément à cause de leur ligue défensive; car ils sont en droit et en obligation de la faire.

"Pour une ligue offensive, elle dépend des circonstances; il faut qu'elle soit fondée sur des infractions de paix, ou sur la détention de quelques pays des alliés, ou sur la certitude de quelque autre fondement semblable. Encore même faut-il toujours, comme je l'ai déjà dit, borner de tels traités à des conditions qui empêchent ce qu'on voit souvent; c'est qu'une nation se sert de la nécessité d'en rabattre une autre qui aspire à la tyrannie universelle, pour y aspirer elle-même à son tour. L'habileté, aussi bien que la justice et la bonne foi, en faisant des traités d'alliance, est de les faire très-précis, très-éloignés de toutes équivoques, et exact[*523] ment bornés à un certain bien que vous en voulez tirer prochainement. Si vous n'y prenez garde, les engagements que vous prenez se tourneront contre vous, en abattant trop vos ennemis, et en élevant trop votre allié; il vous faudra, ou souffrir ce que vous détruit, ou manquer à votre parole; choses presque également funestes. Continuous à raisonner sur ces principes, en prenant l'exemple particulier de la chrêtienté, qui est la plus sensible pour nous.

"Il n'y a que quatre sortes de systêmes. Le premier est d'être absolument supérieur à toutes les autres puissances, même réunies: c'est l'état des Romains et celui de Charlemagne. Le second est d'être dans la chrêtienté la puissance supérieure aux autres, qui font néanmoins à peu près le contre-poids en se réunissant. Le troisième est d'être une puissance inférieure à une autre, mais qui se soutient, par son union avec tous ses voisins, contre cette puissance prédominante. Enfin, le quatrième est d'une puissance à peu près égale à une autre, qui tient tout en paix par cette espèce d'équilibre qu'elle garde sans ambition et de

bonne foi.

"L'état des Romains et de Charlemagne n'est point un état qu'il vous soit permis de désirer: 1°. Parce que, pour y arriver, il faut commet toutes sortes d'injustices et de violences; il faut prendre ce qui n'est point à vous, et le faire par des guerres abominables dans leur durée et dans leur étendue. 2°. Ce dessein est très-dangereux; souvent les états périssent par ces folles ambitions. 3°. Ces empires immenses, qui on

fait tant de maux en se formant, en font, bientôt après, d'autres encore plus effroyables, en tombant par terre. La première minorité, ou le premier règne foible, ébranle les trop grandes masses, et sépare des peuples qui ne sont encore accoutumés ni au joug ni à l'union mutuelle. Alors, quelles divisions, quelles confusions, quelles anarchies irrémédiables! On n'a qu'à se souvenir des maux qu'ont fait en Occident la chute si prompte de l'empire de Charlemagne, et en Orient le renversement de celui d'Alexandre, dont les capitaines firent encore plus de maux pour partager ses dépouilles, qu'il n'en avoit fait lui-même en ravageant l'Asie. Voilà donc le systême le plus éblouissant, le plus funeste pour ceux mêmes que viennent à bout de l'exécuter.

"Le second systême est d'une puissance supérieure à toutes les autres, qui font contre elle à peu prés l'équilibre. Cette puissance supérieure a l'avantage, contre les autres, d'être toute réunie, toute simple, toute absolue dans ses ordres, toute certaine dans ses mesures. Mais, à la longue, si elle ne cesse de réunir contre elle les autres en excitant la jealousie, il faut qu'elle succombe. Elle s'épuise; elle est exposée à beaucoup d'accidens internes et imprévus, ou les attaques du dehors peuvent la renverser soudainement. De plus, elle s'use pour rien, et fait des efforts ruineux pour une supériorité qui ne lui donne rien d'effectif, et qui l'expose à toutes sortes de déshonneurs et de dangers. *De [*524] tous les Etats, c'est certainement le plus mauvais ; d'autant plus qu'il ne peut jamais aboutir, dans sa plus étonnante prospérité, qu'à passer dans le premier systême, que nous avons déjà reconnu injuste et pernicieux.

"Le troisième systême est d'une puissance inférieure à une autre, mais en sorte que l'inférieure, unie au reste de l'Europe, fait l'équilibre contre la supérieure, et la sûreté de tous les autres moindres Etats. Ce systême a ses incommodités et ses inconveniens; mais il risque moins que le précédent, parce qu'on est sur la défensive, qu'on s'épuise moins, qu'on a des alliés, et qu'on n'est point d'ordinaire, en cet état d'infériorité, dans l'aveuglement et dans la présomption insensée qui menace de ruine ceux qui prévalent. On voit presque toujours, qu'avec un peu de temps, ceux qui avoient prévalu s'usent et commencent à déchoir. Pourvu que cet Etat inférieur soit sage, modéré, ferme dans ses alliances, précautionné pour ne leur donner ancun ombrage, et pour ne rien faire que par leur avis pour l'intérêt commun, il occupe cette puissance supérieure jusqu'à ce qu'elle baisse.

"Le quatrième systême est d'une puissance à peu près égale à une autre, avec laquelle elle fait l'équilibre pour la sûreté publique. Etre dans cet état, et n'en vouloir point sortir par ambition, c'est l'état le plus sage et le plus heureux. Vous êtes l'arbitre commun; tous vos voisins sont vos amis; du moins, ceux qui ne le sont pas se rendent par là suspects à tous les autres. Vous ne faites rien qui ne paroisse fait pour vos voisins aussi bien que pour vos peuples. Vous vous fortifiez tous les jours; et si vous parvenez, comme cela est presque infaillible à la longue, par un sage gouvernement, à avoir plus de forces intérieures et plus d'alliances au dehors, que la puissance jalouse de la vôtre, alors il faut s'affermir de plus en plus dans cette sage modération qui vous borne à

entretenir l'équilibre et la sûreté commune. Il faut toujours se souvenir des maux que coûtent au dedans et au dehors de son Etat les grandes conquêtes; qu'elles sont sans fruit; et du risque qu'il y a à les entreprendre; enfin, de la vanité, de l'inutilité, du peu de durée des grands empires, et des ravages qu'ils causent en tombant.

Mais, comme il n'est pas permis d'espérer qu'une puissance supérieure à toutes les autres demeure long-temps sans abuser de cette supériorite, un prince bien sage et bien juste ne doit jamais souhaiter de laisser à ses successeurs, qui seront, selon toutes les apparences, moins modérés que lui, cette continuelle et violente tentation d'une supériorité trop declarée. Pour le bien même de ses successeurs et de ses peuples, il doit se borner à une espèce d'égalité. Il est vrai qu'il y a deux sortes de supériorités; l'une extérieure, qui consiste en étendue de terres, en places fortifiées, en passages pour entrer dans les terres de ses voisins, etc. Celle-là ne fait que causer des tentations aussi funestes à soimême qu'à ses voisins, qu'exciter la haine, la jalousie et les ligues. *L'autre est intérieure et solide: elle consiste dans un peuple plus nom[*525] breux, mieux discipliné, plus appliqué à la culture des terres et aux arts nécessaires. Cette supériorité, d'ordinaire, est facile à acquerir, sûre, à l'abri de l'envie et des ligues, plus propre même, que les conquêtes et que les places, à rendre un peuple invincible. On ne sauroit donc trop chercher cette seconde supériorité, ni trop éviter la première, qui n'a qu'un faux éclat."

(Extract from "The Times," Monday, April 10th, 1854.)

The following is the text of the convention concluded between England, France, and the Porte, signed March 13th, 1854:—

"As Her Majesty the Queen of Great Britain and Ireland, and His Majesty the Emperor of the French, have been requested by His Highness the Sultan to assist him in repelling the attack which has been made by His Majesty the Emperor of All the Russias on the territory of the Sublime Porte-an attack by which the integrity of the Ottoman Empire and the independence of the Sultan's throne are endangered-and as Their Majesties are perfectly convinced that the existence of the Ottoman Empire in its present extent, is of essential importance to the balance of power among the States of Europe, and as they have in consequence agreed to afford His Highness the Sultan the assistance which he has requested to this end, their aforesaid Majesties and His Highness the Sultan have deemed it proper to conclude a Treaty, so as to attest their intentions in conformity with the above, and to settle the manner in which their aforesaid Majesties shall lend their assistance to His High

ness.

"To this end their aforesaid Majesties and His Highness the Sultan have nominated as their Plenipotentaries [here follow the names of the English and French Ambassadors, and the Turkish Minister for Foreign Affairs, who, after duly exhibiting their powers and authorities, which were found in due form, have agreed to the following articles :-)

"Article 1.-Her Majesty the Queen of Great Britain and Ireland,

and His Majesty the Emperor of the French, after having, at the request of His Highness the Sultan, ordered strong detachments of their naval forces to repair to Constantinople to afford to the territory and the flag of the Sublime Ottoman Porte such protection as the circumstances should admit of, undertake, in the present Treaty, to co-operate to a still greater extent with His Highness the Sultan for the protection of the Ottoman territory in Europe and Asia against the attack of Russia, by the employment of such an amount of their land troops as shall appear necessary to the attainment of their end. Their aforesaid Majesties will, at an early date, send these land troops to any such point or points of the Ottoman *territory as shall appear suitable, and His Highness [*526] the Sultan undertakes that the British and French land troops that may thus be sent for the protection of the Ottoman territory, shall meet with the same friendly reception and be treated with the same consideration as the British and French naval forces which for some time past have been employed in the Turkish waters.

"Article 2.-The high contracting parties bind themselves each and every to communicate to each other, without loss of time, every and any proposition which either of them may receive, directly or indirectly, from the Emperor of Russia with reference to a cessation of hostilities, a truce, or a peace; and His Highness the Sultan binds himself further to conclude no truce and to enter on no negotiations for peace (à n'entamer aucune négociation pour la paix), nor to settle any preliminaries of peace with the Emperor of Russia, without the knowledge and consent of the other high contracting parties.

"Article 3.—As soon as the object of the present Treaty shall have been attained by the conclusion of a treaty of peace, Her Majesty the Queen of Great Britain and Ireland, and His Majesty the Emperor of the French, shall immediately take measures to withdraw their military and naval forces which shall have been employed for the purpose of attaining the object of the present treaty, and all the fortresses or positions on Ottoman territory which shall have been temporarily occupied by the forces of England and France shall be delivered back to the authorities of the Sublime Ottoman Porte in the space of days, dating from the exchange of the ratification of the Treaty by which the present war shall have been ended.

[ocr errors]

"Article 4.-The present Treaty shall be ratified and the ratifications exchanged as soon as possible within a period of weeks, counted from the date of signing.'.

The Treaty is so drawn up and concluded that the accession of other Powers that may also take part in the stipulated co-operation can easily be effected. The reforms to be introduced into the internal administration of Turkey are not mentioned in the Treaty, but form the subject of a separate protocol.

INDEX.

The pages referred to are those between brackets [

A.

].

Annual Register. See Register.

Abdication, Act of the Emperor Fran- Aristotle, 9. (z), 14. (b), 15. (ƒ), 16.

cis in 1806, 122.

Accessions, Fluvial, 255.
Ackermann, Treaty of, 114.

Acquisition, Right of, 237-244. Orig-
inal, 245. Original and derivative,
241. Derivative, 282.
Act, Federal, of 1815, 125.
Admiralty, High Court of, 20. Seal
of, 56. 213. Jurisdiction of, 358,
377. Account of, 389.
Adrinople, Treaty of, 113. 117.
Advocationes Hispanicæ. See Alberi-
cus Gentilis.
Eschines, 50. (8).

Africa, Mahometan States in, 20.
Aguesseau, D', 1. (a), 73. (c), 74. (g).

151.

[blocks in formation]

(h. l. m), 29. (b), 76. (e).
Attorneys-General of the United States,
Opinions of, 143. (q), 372. (k), 414.
(t).

Austregal Tribunal, 125.

Authors referred to in this Work. See
Alphabetical List of.

Ayala, 59.

B.

Bacon, Lord, 12. 433. 482, 483.
Balta Liman, Treaty of, 113.
Barbary States, 107.

Bareyrac, 11. (a), 188. (t), 313. (e),
314. (g).
Barbosa, 24.

Bartolus, 24. (1), 357. (i).

Belgium, 100-105. 158. Adjustment
of Relations with Holland, 273. 442.
457-459.

Blackstone, 73. (d), 223. (q), 269. 345.
(c), 359. (m).

Blount, on Sense of Word "Pirata," in
his Law Dictionary, 387.
Blume, Deutsches Privatrecht, 2. (c).
Bodinus, De Republica, 344.
Bolingbroke, Lord, Letters of, 473.
Works, 482.

Bond v. Hopkins, 36. (t).
Borcaut, Jean, Case of, 341.
Bothwell, Extradition of, 412.
Bowyer, Readings, 36. (t).
Bremen, 99.

Brougham, Lord, 426. (u).
Bucharest, Treaty of, 114. 176.
Burke,Speech on Impeachment of War-
ren Hastings, 23. (k.) Treatise on
Popery Laws, 26. (q), 283. Letters
on a Regicide Peace, 32. (1), 33. (o),

« ПретходнаНастави »