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Courbe d'un vent fougueux l'impétueufe haleine.
Je friffonne, mon corps ne fe foutient qu'à peine,
Et tes yeux en verront un figne trop certain
Dans ces traits mal-formés par ma tremblante main.

C'EN eft fait, je renonce à la vaine efperan

ce

D'inspirer à ton coeur quelque reconnoiffance:
Mais fi par des bienfaits on ne peut l'émouvoir,
L'humanité fur lui n'a-t-elle aucun pouvoir?
C'eft affés d'être ingrat; n'étends point ta furie
Jufqu'à donner la mort à qui fauva ta vie:

Vois à travers les flots qui t'éloignent de moi,
Ces mains qu'avec effort je fouleve vers toi:
Confidere ce fein enfanglanté par elles.

Rien n'égale l'excès de mes douleurs mortelles:
Quel coeurs, en les voyant ne feroient pas tou-

chés ?

Presque tous mes cheveux par moi-même arrachés,

Sont de mon défefpoir une preuve funefte:

Toi feul peux de ma rage en garantir le refte.
Hâte-toi donc, Théfée, et par un prompt fecours,
Au glaive de la mort viens dérober mes jours;
Je fens qu'elle s'approche, et déja fes ténebres
Obscurciffent mes yeux de leurs vapeurs fune-
bres;

Mais ton retour fuffit pour arrêter fes coups.

Le vent change; et flattant mes fouhaits les plus

doux,

Dourrigne'.

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Dourrigne'. A rentrer dans ce port fon fouffle heureux t'invite:
Répare les chagrins où m'a plongé ta fuite:

Que ta pitié pour moi me tienne lieu d'amour.
Reviens; et fi l'amour, prévenant ton retour,
A terminé les maux d'une Amante trop tendre,
Daigne, en plaignant mon fort, prendre foin de ma
cendre,

A mes os du bûcher accorder les honneurs,
Et fur ma Tombe enfin répandre quelques pleurs.

Leipzig, gedruckt bei Christian Friedrich Solbrig.

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