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téressée dans les opérations importantes du gouvernement, on ne pouvait pas faire sans lui la paix ou la guerre ou établir les lois générales et les impôts.

Nicon, victime de son orgueil excessif et de son avarice, qui lui avaient fait des ennemis dans son propre corps, fut déposé. Mais Alexis, tourmenté par des guerres étrangères, eut sans cesse à lutter pendant son règne contre les prétentions du clergé et les excès de ses soldats. qu'il ne pourrait jouir d'une autorité indépendante, qu'en disciplinant ses troupes et en civilisant sa nation, il dirigea toutes ses opérations vers ce but régénérateur.

Sentant

Fédor son fils, prince très-éclairé, suivit les traces d'Alexis. Mais étant d'un tempérament faible et valétudinaire, il ne fit que paraître, et laissa le sceptre à son frère Pierre, à l'exclusion de son autre frère Ivan, qui était plus âgé. Ivan presque privé de la vue et de la parole, et sujet à des convulsions, était plus propre à déshonorer un trône qu'à l'occuper.

Le czar Pierre Alexiowitz, âgé de dix ans, ne pouvait pas encore exercer par lui-même l'autorité souveraine que Fédor son frère lui avait laissée. Des parents de sa mère Narishkin aspirèrent à la régence. Mais Sophie, sœur du monarque, princesse éclairée, intrigante et ambitieuse, résolut, non d'être régente, mais de régner avec ses deux frères.

Les prêtres, gagnés par elle, favorisèrent ses vues. Les strélitz furent les instruments sanguinaires de son ambition. Les Narishkins périrent avec leurs partisans ; d'horribles excès furent commis par cette soldatesque licencieuse; le testament de Fédor fut cassé, et Sophie, associée aux czars Ivan et Pierre, obtint les honneurs et l'exercice de la souveraineté.

Pierre, parvenu à l'âge de dix - sept ans, annonce qu'il veut gouverner par lui-même. Sophie et son favori Galitzin s'effraient, et chargent six cents strélitz d'arrêter et de massacrer ce jeune prince. Pierre, averti à temps, se sauve, convoque les boyards attachés à sa famille, gagne

plusieurs chefs des strélitz, forme un petit corps d'armée, caresse le clergé et marche sur Moscou. Sophie est renfermée dans un monastère, Galitzin est exilé et perd son immense fortune, qui est confisquée au profit de la couronne; Ivan continue à figurer sans danger dans les actes publics, et Pierre commence à tenir d'une main vigoureuse les rènes de l'État.

Ce monarque, convaincu par le souvenir des orages politiques qui avaient accompagné son enfance, et par les dangers personnels qu'il venait de courir, de la nécessité de civiliser sa nation, d'abaisser les prêtres et de contenir les strélitz, pour affranchir l'autorité souveraine, adopta les vues de son père Alexis, et commença à les exécuter avec une ardeur et une fermeté conformes à son âge et à la force de son caractère.

Mais pour instruire et civiliser sa nation, il fallait que Pierre commençât par s'instruire et se former lui-même; car son éducation avait été entièrement négligée par sa sœur Sophie, qui avait espéré le gouverner ou n'en avoir rien à

craindre, en lui permettant de s'abandonner å ses passions fougueuses et de croupir dans une honteuse ignorance. L'histoire des rois n'offre pas un exemple semblable à celui que donna Pierre-le-Grand dans cette circonstance.

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Pierre commence ses études à l'âge où les autres hommes ont coutume de les finir. Ne trouvant États des dans ses pas moyens suffisants d'instruction, et convaincu que dans un pays régénérer, le monarque doit servir d'exemple vivant et de modèle à ses sujets, il quitte son empire, se cache sous un nom supposé, parcourt l'Europe sans faste pour mieux la connaître et s'éclairer, se mêle à toutes les classes, voit tout, observe tout, et non content des connoissances théoriques qu'il acquiert, il se fait même ouvrier afin de devenir le directeur utile, de ses nouveaux établissements.

Ne pouvant travailler à abaisser l'autorité du patriarche et du clergé, avant d'avoir réussi à contenir les strelitz qui étaient leur principal soutien, il transforme les deux compagnies des

préobasnisky et des semenousky qu'il avait eues auprès de sa personne avant la chute de la princesse Sophie, en deux régiments des gardes, organise deux corps composés en grande partie d'étrangers, qu'il fait commander par Gordon et le Fort, l'un Anglais et l'autre Genevois, et envoie les strelitz sur les frontières, du côté de la Lithuanie et de la Crimée, sous le prétexte de les défendre contre les Polonais et les Tartares qui menaçaient l'empire d'une invasion.

Ces sages mesures sauvèrent la Russie; car tandisque Pierre-le-Grand voyageait pour s'instruire et éclairer sa nation, les partisans du fanatisme et de la barbarie travaillaient sourdement pour faire avorter ses projets. La princesse Sophie, tourmentée par la passion de régner, s'entendit avec les prêtres, intrigua avec les vieux boyards, mécontents des réformes, et souleva les strelitz.

Ces soldats séditieux marchèrent en tumulte sur Moscou pour rétablir Sophie sur le trône; mais vaincus et dispersés par les troupes étran

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