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PSYCHOLOGIE NATURELLE

ÉTUDE

SUR

LES FACULTÉS INTELLECTUELLES ET MORALES

DANS LEUR ÉTAT NORMAL

ET DANS LEURS MANIFESTATIONS ANOMALES

Chez les ALIÉNÉS et chez les CRIMINELS

PAR

Prosper DESPINE

DOCTEUR EN MÉDECINE

Γνώθι σεαυτόν.
SOCRATE.

TOME III

CONTENANT UNE ÉTUDE PSYCHOLOGIQUE SUR LES CRIMINELS (suite et fin)

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PSYCHOLOGIE NATURELLE

CHAPITRE IV

ÉTUDE PSYCHOLOGIQUE SUR LES PERSONNES QUI COMMETTENT L'INFANTICIDE.

Avant d'entrer en matière, nous étudierons les circonstances qui déterminent la séduction, et nous étudierons aussi l'état moral des jeunes filles séduites. L'appréciation qui accuse toutes ces filles d'immoralité et de perversité, sans aucune distinction, prouve la légèreté avec laquelle se forment souvent les opinions les plus graves.

ARTICLE Ier. De la séduction.

Une jeune fille morale peut être séduite si, exposée aux causes excitantes de l'amour, elle est susceptible d'être mise dans l'état passionné par ce sentiment. Une jeune fille peut donc être séduite sans être pour cela immorale. - Conduite cruelle de la société envers la jeune fille séduite. L'être méprisable dans la séduction, est le séducteur qui ne tient pas ses promesses. Inconvénients de la loi qui défend la recherche de la paternité.

La nature a donné à l'homme et surtout à la femme le besoin d'aimer, besoin qui prend sa source dans un des sentiments les plus puissants de l'humanité, celui sur lequel est basée la conservation de l'espèce. Ce sentiment, qui s'élève si facilement à l'état de passion, surtout dans les cœurs neufs, est également un de ceux qui, sous l'influence

des causes qui l'excitent, met le plus souvent l'esprit dans l'état passionné. Nous trouvons ces causes dans une fréquentation trop suivie des personnes du sexe opposé, dans les tendres regards, dans les serrements de main, dans les paroles ardentes. Lorsque la passion excitée occupe ainsi l'esprit, elle n'étouffe que trop souvent la prudence, la prévoyance des suites fâcheuses qui peuvent résulter de ses entraînements, le sentiment religieux, le devoir de résister; elle voile même la pudeur; en un mot, elle fait taire involontairement dans la conscience tous les sentiments moraux qui pourraient s'opposer à l'abandon. La fille la plus vertueuse, la plus pudique, peut subir la séduction, et les faits l'ont souvent prouvé, si, habituée à la fréquentation d'une personne aimée, elle est susceptible, par une disposition particulière, de tomber dans l'état passionné. La faute commise et la passion satisfaite, les sentiments moraux représentant la raison, momentanément étouffés, reparaissent, et avec eux les regrets égoïstes et le remords moral. Les personnes qui, exposées aux circonstances favorables à la séduction, n'ont pas succombé, doivent leur préservation à ce que l'amour ne les a point. mises dans l'état passionné, soit parce que l'amour n'avait pas la vivacité suffisante pour produire cet effet, soit parce que l'amour ayant moins de vivacité que les sentiments moraux qui peuvent combattre ses entraînements, ces sentiments moraux n'ont point été étouffés. Ces personnes, ayant toujours entendu la voix de la raison, sont restées maitresses d'elles-mêmes; elles ont pu résister aux désirs amoureux par une décision de leur libre arbitre, ou par une décision provenant de considérations rationnelles égoïstes, plus puissantes sur leur esprit que le désir amoureux.

Si l'expérience a démontré que, dans tout ce qui se rattache à l'amour, l'humanité est fragile, que la chair est faible, les effets de cette faiblesse ne doivent pas être tous attribués au libre arbitre; ces effets sont bien souvent dus à des entraînements qui absorbent complètement l'esprit, entraînements dans lesquels tout est oublié, c'est-à-dire, dans lesquels tous les sentiments qui pourraient les combattre sont étouffés, paralysés. Pour qu'une jeune fille innocente et pudique succombe dans cet état passionné, que lui faut-il? Un défaut de surveillance de la part de ses parents, l'intervention des causes excitantes de l'amour, et une disposition particulière à être facilement dominée. par les sentiments qu'elle éprouve, à tomber, en un mot, dans l'état passionné. Telles sont les causes involontaires qui font son malheur.

Lorsque la jeune fille a eu des rapports avec son amant, désireuse plus que jamais de l'attacher à elle, afin d'obtenir le mariage qui lui a été promis, elle n'ose plus rien lui refuser dans la crainte de lui déplaire. Ce n'est pas seulement son corps et son âme qu'elle abandonne alors à son amant, dans le but d'obtenir le mariage, c'est encore tout ce qu'elle possède. Combien d'êtres dépourvus de sentiments moraux profitent de cette circonstance pour voler leur maîtresse, pour la dépouiller entièrement de ses épargnes, sous mille prétextes se rapportant au mariage promis et qu'ils n'ont pas l'intention de réaliser ! Et puis, l'affection de la femme, contrairement à ce qui arrive trop souvent chez l'homme, augmente par le fait des rapports sexuels. En général, les jeunes filles séduites même par la violence ne refusent plus rien après, à leur séducteur, se sentant intimement liées à lui et ne voulant pas l'éloigner d'elles, dans

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