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Les familles de Caraosman-Oglou et de TchiapanOglou, dont la première gouverne tout le riche pays qui est situé entre le Méandre et la Propontide, et la seconde celui dont les fleuves Sangarius et Halys déterminent les limites, possèdent héréditairement des richesses qui les mettent en état de soudoyer des troupes, d'intriguer avec succès dans le sérail, et d'exercer dans leurs domaines une autorité presque indépendante. Mais ces familles ne sont fortes que parce que chacune d'elles est composée d'un grand nombre de beys (1) héréditaires qui tous, provenant de la même souche, sont soumis par intérêt et par habitude au chef de la famille. Celui-ci est ordinairement choisi parmi les membres de la branche la plus riche et la plus puissante.

La crainte du gouvernement et des pachas, et une rivalité inévitable entre deux familles voisines et puissantes ont cimenté de plus en plus l'union qui fait la force de chacune d'elles. Mais cette crainte elle même, en mettant le chef dans la dépendance de tous ses parents, maintient entre eux une égalité fraternelle. Il est difficile, d'ailleurs,

(1) Nous avons vu, à l'occasion des troupes topraclis ou féodales, que les possesseurs des fiefs héréditaires, quelques petits qu'ils soient, s'appellent Beys.

que ces deux maisons puissent jamais s'entendre pour agir contre l'autorité du gouvernement

ottoman.

Ainsi la dynastie, qui depuis cinq siècles gouverne les Osmanlis, a vu chasser du trône plusieurs de ses chefs par les mouvements séditieux des oulémas et des janissaires. Elle a dû souvent souffrir avec patience l'insolence et les menaces de quelques pachas rebelles. Cependant n'ayant presque rien à craindre des troubles intérieurs de cet empire, elle paraît destinée à occuper encore long-temps ce trône orageux, si ses puissants voisins consentent à laisser languir sous le joug d'un peuple, dont la barbarie semble incorrigible, ces provinces si favorisées par la nature, et qui ont été le berceau des arts et des sciences.

EXPLICATIVES ET JUSTIFICATIVES

DU PREMIER VOLUME.

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Page 5. L'ambassadeur Porter et le chevalier d' Ohson sont les auteurs qui ont le mieux écrit sur les lois politiques et religieuses des

Turcs.

J'AURAI

AURAIS pu citer Knolles, auteur d'une Histoire de l'Empire Ottoman, en anglais, dont le docteur Johnson fait le plus grand éloge dans son Rambler. Cet ouvrage n'a pas été traduit en français.

L'Histoire Ottomane, par l'abbé Mignot, est peu exacte. Celle qui a été publiée en 1813, par M. le comte de Salaberry, vaut mieux, et renferme quelques observations lumineuses, fruit des voyages de cet historien à Constantinople et dans le Levant.

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Page 3. Le chevalier d'Ohson nous a peint les Turcs dans sa laborieuse et savante compilation, etc.

Le chevalier d'Ohson dit dans le discours préliminaire qui précéde son tableau général de l'Empire

Ottoman : Pour réformer les Ottomans, il ne faudrait

«

qu'un esprit supérieur, qu'un sultan sage, éclairé, entreprenant. Le pouvoir que la religion met dans ses mains, l'aveugle obéissance qu'elle prescrit aux sujets pour tout ce qui émane de son autorité, en rendraient l'entreprise moins hasardeuse, et les succès moins in<< certains. »

Le sultan Selim III, qui avait résolu de réformer les Ottomans, était sage, éclairé, entreprenant, et avait un esprit supérieur. Cependant il a échoué, quoique son pouvoir fût fondé sur la loi, tandis que celui des oulémas et des janissaires, qui ont triomphé, n'avait d'autre appui que des abus.

Page 4.-L'empereur des Turcs est regardé par les mahométans sunnites comme le successeur légitime du Prophète et des califes orthodoxes.

La plupart des auteurs disent sunnites et schytes. Mais le chevalier d'Ohson les appelle sunnys et schys. Le premier mot signifie orthodoxe, fidèle; le second a le sens de séditieux et d'impie.

Les longues guerres que les Ommiades et les Abassides ont soutenues contre les partisans d'Ali, ont excité à tel point les haines entre les deux sectes, qu'un Turc qui

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tue en temps de guerre un Persan (les Persans étant scheïtes), est regardé comme ayant plus de mérite aux yeux du prophète, que s'il avait tué dans un combat soixante-dix chrétiens.

( Même page.)

Les empereurs ottomans

étant d'origine tartare, n'ont dú qu'à leur autorité les honneurs du califat.

L'imam principal, dit le prophète dans l'Alcoran, doit être de la race des Coureischs. » La famille à laquelle Mahomet appartenait, tirait son origine de Zihr Coureisch, d'où descendaient également les Ommiades et les Abassides.

Les princes de la maison ottomane seraient donc exclus, d'après la décision même du prophète, du titre de calife, et du droit de remplir les fonctions de l'imameth, ou de premier imam.

D'après l'exposé des dogmes de l'Islamisme, suivant Omer-Nessefy, ouvrage qui tient lieu de catéchisme aux écoles publiques et dans les médressés, « le premier « imam a le droit et l'autorité de veiller à l'observation « des préceptes de la foi, de faire exécuter les peines lé« gales, de défendre les frontières, de lever des armées, de percevoir les dîmes, de réprimer les rebelles et les

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brigands, de dire les prières publiques les vendredis et les beyrams, et de juger les citoyens. »

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