Слике страница
PDF
ePub

sont attachés aux grandes mosquées dans les villes principales de l'empire. Ces élèves subissent, après quelques années d'étude, un examen peu rigide sur l'alcoran, sur la langue arabe et sur la psalmodie des prières publiques, et peuvent dès-lors être employés au service des mosquées; mais admis dans le sacerdoce, ils ne doivent plus avoir d'autre vue que de terminer leur carrière dans cette classe inférieure du corps des oulémas,

Les softas, qui se destinent à la judicature, doivent continuer leurs études et parviennent, après plusieurs examens et une assez longue at- . tente, au titre de mulazim, qui est le premier grade d'introduction dans la classe des hommes de loi. Ces mulazims deviennent cadis ou juges, et naibs ou lieutenant de juges.

Mais ceux d'entre eux, qui fondant leurs espérances sur leurs talents, leurs connaissances et leur bonne conduite, ou bien sur la faveur plus puissante des chefs du corps, désirent acquérir le titre de mudéris ou docteur, doivent continuer leur ennuyeux noviciat pendant sept ans, après lesquels ils subisent un dernier examen en présence du mufty. Ce pontife a seul le droit de leur conférer ce titre honorable, sans lequel on ne peut parvenir aux principales dignités de la magistrature.

Les enfants des principaux oulémas sont dispensés de ces lentes et nombreuses formalités par une coutume injuste et contraire à l'essence de ce gouvernement, et dont la faiblesse seule du souverain a pu permettre l'introduction. Élevés dans la maison paternelle, ils obtiennent souvent le titre de mudéris avant l'âge de dix áns, et se trouvent par ancienneté à la tête du corps avant d'avoir atteint leur quarantième année. Les enfants des visirs et des grands dignitaires de la Porte obtiennent quelquefois un pareil avantage par la faveur spéciale du GrandSeigneur, et sont distingués sous le titre de beymollas. Mais ces derniers exemples sont rares, tandis que les priviléges des enfants des mollas, ne dépendant pas de la faveur du souverain, sont devenus par l'usage les droits légitimes d'une aristocratie héréditaire.

Les mudéris de Constantinople sont divisés entre eux en dix ordres ou grades successifs, dont le plus élevé est celui de Soulimanyé. Ceux qui sont parvenus à ce dernier grade, peuvent seuls prétendre aux principales dignités de la magistrature.

Les mudéris des autres villes de l'empire ne concourent pas avec ceux de la capitale, et n'ont d'autre perspective ou d'autre destination que

les emplois de mufty de province ou les fonctions de professeurs dans les colléges de droit.

La loi d'ancienneté est suivie avec assez de rigueur pour les premiers grades de la hiérarchie des mudéris (1). Mais la volonté du mufty dérange souvent l'ordre régulier du tableau dans les grades supérieurs, et pour le choix des sujets qui sont appelés aux emplois de cadis-askers et à ceux de mollas de 1 et 2° classe.

[ocr errors]

Les deux cadis-askers de Romélie et d'Anatolie, le stambol- cadisi ou juge de Constantinople, et les mollas de la Mecque et Médine, d'Andrinople, de Brousse, de Damas, du Caire, de chacun des trois faubourgs de la capitale (Galata, Scutari et Eyub), de Jérusalem, de Smyrne, d'Alep, de Larisse et de Salonique occupent dixsept tribunaux, auxquels on parvient successivement par ancienneté ou par faveur, et font partie du 1o ordre de la magistrature. Celui-ci se compose non-seulement des titulaires actuels, qui ne peuvent jamais rester plus d'une année en fonction; mais encore de tous ceux qui, ayant occupé un de ces tribunaux, conservent avec le droit d'être réélus, les honneurs de leur dernière dignité. Les individus de ce premier ordre sont

er

(1) Voyez d'OпSON.

au nombre de cent : leur chef, qui est le plus ancien de ceux qui ont occupé la dignité de cadisaskers de Romélie, est connu sous le nom de reisouléma. Il jouit de très-grands honneurs, et succède ordinairement à la dignité vacante de mufty.

Les deux cadis-askers de Romélie et d'Anatolie sont les chefs des cadis ou juges, l'un en Europe, et l'autre en Asie, et nomment à tous les cadilics vacants dans leurs départements respectifs. Le premier, ayant une juridiction plus étendue, et pouvant seul juger les causes relatives aux revenus de la couronne, a le pas sur son collégue.

La loi, qui exige que tous les cadis soient remplacés dans leur emploi au bout de dix-huit mois d'exercice, afin de les empêcher d'acquérir une influence locale, qui pourrait devenir dangereuse ou incommode au Gouvernement, augmente le crédit et les richesses des cadis-askers, à cause du choix des nouveaux juges, et par les profits qu'ils retirent de ces fréquents change

ments.

Cinq grands officiers du sérail, quoique n'étant pas employés à des fonctions judiciaires, sont considérés comme appartenant à ce premier ordre de la magistrature, et peuvent y par

venir aux dignités les plus éminentes. Ceux-ci sont le khodgea ou précepteur du Sultan, le hekim-bachy ou premier médecin, le munedginbachy ou chef des astronomes et astrologues, et les deux hunkear imamis ou chapelains du Grand-Seigneur.

Les mollas des dix villes de Bagdad, Bosnie, Merasch, Sophie, Belgrade, Antab, Kulaya, Conya, Philipopoli et Diarbekir forment le second ordre de la magistrature; celui-ci se compose des mudéris qui, ne comptant pas sur la faveur des chefs du corps, n'ont pas la patience d'attendre leur rang tardif d'admission dans le grade élevé de la soulimanyé. Leur carrière est limitée. Ils ne doivent pas espérer de sortir de ce second ordre de la magistrature. Leurs fonctions sont annuelles et amovibles comme dans l'ordre plus élévé.

Nous avons vu que les mudéris, étrangers à la capitale, n'avaient d'autre perspective que celle d'être employés comme muftys de province ou comme professeurs de médressés. Ces muftys ont dans leur district particulier des fonctions analogues à celles de grand mufty, ou chef du corps en sa qualité d'interprête des lois; mais, comme leurs décisions ne sont relatives qu'à des questions individuelles et à des intérêts

« ПретходнаНастави »