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de lui à la troisième, et au souverain à la seconde

personne.

Il y a dans ces mémoires une inscription courte et respectueuse, comme Sire, Madame, Monseigneur, Magnifiques Seigneurs, etc.

Quoique le corps du mémoire n'ait pas une introduction en forme, il commence ordinairement par l'énoncé des ordres que le ministre a reçus de sa Cour. Les formules usitées sont très-nombreuses et peuvent être variées Le soussigné Ambassadeur, Envoyé, etc., de S. M. le Roi, etc., ayant reçu ordre. Le soussigné a ordre, est chargé des ordres les plus précis, se trouve obligé, -a cru qu'il était de son devoir de représenter. S. M. le Roi, etc., a ordonné au soussigné. - Le soussigné ayant rendu compte à sa Cour, etc., etc.

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Après cette espèce de début vient l'exposition du fait, qui doit être en termes simples et convenables à un récit, sans parties superflues et sans complimens.

S'il s'agit de présenter les motifs qui ont déterminé une résolution, il faut les présenter sous le point de vue le plus favorable et de la manière la plus propre à justifier la résolution prise. S'il s'agit au contraire d'amener le souverain étranger à une résolution prompte et favorable, il faut recourir à tous les moyens de persuasion dont

nous avons parlé dans la première partie de ce cours, les exposer avec clarté et énergie, et les accompagner de quelques insinuations obligeantes et bien assorties aux motifs qu'on a allégués. Quel que soit l'ordre dans lequel on dispose les différentes parties du mémoire, il faut le faire de manière que ces parties soient bien liées, que les motifs et les moyens de persuasion se trouvent dans le corps même du mémoire, et qu'ils soient fondés sur la nature du fait. Ce serait en vain que l'on débiterait les phrases les plus recherchées et qu'on ornerait son style avec soin, si les observations que l'on fait et les argumens et les idées que l'on propose n'étaient liées entre elles par l'ordre logique, duquel seul naît la persuasion, et qui seul peut rendre les conclusions convaincantes. Au reste c'est aux lumières et à l'habileté du ministre à démêler les moyens les plus favorables à son but, et l'emploi qu'il doit en faire.

Le ministre a-t-il ordre de témoigner le mécontentement de sa Cour, ou de faire à celle auprès de laquelle il réside des communications d'une nature peu agréable, la prudence lui interdit de se laisser emporter à des plaintes offensantes, injurieuses ou exagérées. Sans doute il ne doit ni compromettre son maître, ni avilir sa dignité par un langage faible et timide; mais il ne doit pas non plus aigrir les esprits. Il est prudent

de laisser toujours entrevoir l'espérance d'un rapprochement entre les deux Cours, et le regret avec lequel on s'est vu contraint de recourir à des mesures de rigueur.

Si le contenu du mémoire est de nature à exiger une réponse ou une détermination, le ministre la demande d'une manière pressante, mais respectueuse.

Le cérémonial exige que les expressions soient conformes au rang et à la dignité des deux états et à celle du ministre. Il déclare, il représente, prie et demande, quelquefois respectueusement. S'il appuie sur les motifs d'intérêt et sur l'esprit des traités, sur l'honneur, sur la justice, etc., il adoucira ses expressions en ajoutant, que ces considérations n'ont point échappé aux lumières, à la pénétration, etc.; en un mot il évitera de mettre l'amour-propre contre lui.

La conclusion se fait ordinairement sans voeux, sans recommandation et sans aucune des formules obligeantes en usage dans les lettres. Cependant comme quelques Cours terminent les signatures adressées aux ministres étrangers par quelques expressions de bienveillance et de protection, le ministre doit prévenir ces civilités, ou y répondre en termes respectueux, placés dans la conclusion.

Quelquefois les ministres terminent leurs mé

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moires par des complimens de courtoisie et par quelques expressions de zèle et de respect au nom des souverains. Cet usage a plus particulièrement lieu dans les mémoires adressés aux républiques.

Dans les mémoires ordinaires, il n'y a aucune courtoisie. Les ministres souscrivent leur nom immédiatement sous le corps du mémoire, en plaçant la date ou dans la dernière ligne, ou à côté, ou au-dessous du nom.

Quoique cette forme de mémoire soit la plus usitée, il y en a cependant où le ministre parle de lui dans la troisième, et du souverain dans la même personne. Cependant nous observerons que cette forme est plutôt suivie dans les mémoires que les envoyés adressent aux membres du conseil, aux secrétaires d'état, à des colléges entiers, etc. Dans ces mémoires il n'y a ni inscription, ni conclusion, ni souscription.

Les mémoires en forme de lettres ne sont pas actuellement fort communs. On les adopte cependant lorsque le sujet est de nature à pouvoir être exposé de bouche; par exemple, dans les mêmoires de congé et dans ceux que les ministres écrivent au souverain pour présenter une lettre du prince, leur maître; enfin dans ceux qu'ils sont obligés d'adresser à un prince étranger auprès duquel ils ne sont point accrédités, Ces mémoires ont une inscription et une souscription,

mais dans le corps de l'écrit on se borne à un simple exposé du sujet sans aucune des formalités superflues. Quant aux formes irrégulières ou mêlées des mémoires dont on n'use que rarement, elles different si peu essentiellement de celles dont nous venons de parler, que ces changemens aussi insignifians qu'arbitraires ne sauraient amener aucune différence dans les principes.

Le cérémonial des titres dans les mémoires diffère peu de celui qu'on observe dans la correspondance. Les ministres donnent aux souverains et aux républiques les titres qui appartiennent à leur dignité et que l'usage diplomatique réclame. Ce que nous avons dit plus haut des titres rend ici tout détail superflu. Nous observerons seulement que dans les mémoires où l'on parle aux souverains à la seconde personne, on doit éviter la répétition trop fréquente des mêmes titres, et s'exprimer quelquefois soit par

le pronom vous, soit par le pronom possessif de

la seconde personne accompagné d'une épithète, comme Votre Majesté.

Dans les mémoires adressés aux souverains en

Les mémoires en forme de lettres tenant moins aux mémoires qu'aux lettres, nous les renvoyons à l'article des lettres, où l'on trouvera les règles applicables à cette espèce d'écrits.

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