Слике страница
PDF
ePub

et propres à assurer pour l'avenir la tranquillité générale. C'est donc sur ce pied qu'elle propose de négocier, en offrant de compenser à la France, par des restitutions proportionnelles, les arrangemens auxquels cette puissance sera appelée à consentir pour satisfaire aux justes demandes des alliés du Roi et pour conserver la balance politique de l'Europe.

En faisant cette première ouverture, S. M. se réserve de s'expliquer dans la suite d'une manière plus étendue sur l'application de ce principe aux différens objets dont il pourra être question entre les parties respectives. C'est cette application qui fera la matière des discussions dans lesquelles elle a autorisé son Ministre à entrer, dès l'on sera que convenu du principe à adopter pour base générale de la négociation.

Mais S. M. ne peut se dispenser de déclarer que, si cette offre généreuse et équitable n'était pas acceptée, ou si malheureusement les discussions qui s'ensuivraient venaient à manquer l'effet désiré, ni cette proposition générale, ni celles plus détaillées qui en seraient résultées, ne pourraient plus être regardées dans aucun cas comme des points convenus ou accordés par S. M.

MALMESBURY, Ministre plénipotentiaire

de S. M. Britannique.

Paris, ce 24 octobre 1796.

II.

Mémoire présenté à la Porte par l'Ambassadeur d'Angleterre, le 11 août 1823.

Le soussigné, Ambassadeur extraordinaire et Ministre plénipotentiaire de S. M. le Roi de la Grande-Bretagne, est en devoir de rappeler à S. Exc. le Réis-Effendi les communications qu'il a eu l'honneur de lui faire à son retour de Vérone, les avis dictés par l'amitié la plus cordiale et la plus désintéressée qu'il s'est empressé d'offrir à cette occasion au Ministre de S. H. en sa qualité d'organe d'une Cour qui a donné des preuves non équivoques du vif intérêt qu'elle prend à la prospérité de l'Empire Ottoman; enfin les roles de paix que l'Empereur de Russie l'avait spécialement autorisé à adresser au Divan, et qui depuis lors eussent sans doute été suivies des résultats les plus satisfaisans, si la Porte n'avait adopté une série de mesures erronées et intempestives qui ont nécessairement dû suspendre les généreuses déterminations que S. M. I. avait presque arrêtées déjà.

[ocr errors]

pa

La lettre écrite par S. Exc. le Réis-Effendi au Ministre Secrétaire d'état de Russie à une époque où la Porte paraissait sérieusement décidée à accélérer le rétablissement des relations de bien

veillance réciproque, avait été suggérée par le soussigné, dans l'intime conviction qu'une démarche conçue dans un véritable esprit de franchise et de cordialité, conforme aux usages établis, et analogue à la dignité des deux puissances, serait appréciée à sa juste valeur par l'Empereur Alexandre, qu'elle serait accueillie par lui comme un gage de la bonne foi et des intentions amicales du Divan, et qu'elle conduirait à un rapprochement non pas temporaire et illusoire, mais sincère et durable entre les deux empires.

En préjugeant ainsi l'impression que cette démarche produirait sur le cabinet de Saint-Pétersbourg, le soussigné n'a pas été déçu dans son attente. La réponse du Comte de Nesselrode démontre que l'Empereur, qui est trop puissant pour jamais craindre la guerre, et trop juste pour jamais l'entreprendre à moins d'y être contraint, a éprouvé une satisfaction réelle en voyant la sublime Porte enfin disposée à rétablir ces rapports de bonne intelligence dont S. M. I. n'a cessé de souhaiter le maintien alors même que les circonstances les plus tristes et les plus décourageantes menaçaient de les rompre d'une manière irréparable.

Mais au moment même où le soussigné et ses collègues se flattaient (après deux années consécutives de travaux) de toucher au but de leurs

efforts réunis, où la Porte venait d'énoncer ses dispositions conciliantes, où la sagesse du ministère ottoman paraissait offrir la garantie que tous les différends qui subsistaient encore seraient incessamment ajustés, où enfin le cabinet de Russie se préparait à répondre aux vœux du Divan, le ministère ottoman s'arrête tout à coup dans le chemin qu'une sage politique lui avait tracé, se lance dans une route diamétralement opposée, dément ses propres assurances par des faits contradictoires, renverse les espérances de ses amis, blesse, compromet, attaque les droits et les intérêts de la Russie, et immole à un sentiment d'irritation que rien n'avait provoqué et que rien ne pourra justifier, les droits, les priviléges et les immunités de ces mêmes puissances qui ne discontinuent point de lui donner les preuves les plus irréfragables de l'intérêt le plus constant et le plus actif.

Quel pourrait être dans ces conjonctures le résultat du retour d'une mission russe à Constan

tinople? Serait-ce sous de pareils auspices que le Représentant de S. M. I. pourrait déployer l'auguste caractère de ministre de paix? Ne serait-il pas obligé dès le premier jour de son arrivée d'entrer en contestation avec la Porte sur tant de points, qui compromettent les intérêts les plus chers de la Russie? Pourrait-il rester témoin

passif des insultes faites au pavillon russe, des atteintes portées au commerce russe, de l'anéantissement des priviléges et des avantages dont la Russie jouissait depuis un demi-siècle en vertu des traités et d'anciens usages? Au bout de peu de jours une rupture définitive deviendrait inévitable, le départ du Ministre de Russie suivrait de près son arrivée, et les amis de la paix auraient à déplorer le retour d'une crise dont il ne serait pas permis d'espérer deux fois le même résultat.

En envoyant un Ministre à Constantinople, l'Empereur de Russie n'aurait d'autre objet en vue que de rétablir sur la base stable des traités existans, des relations mutuelles d'amitié et de confiance. Mais comment S. M. I. pourrait-elle donner à la Porte ce gage de ses intentions amicales et bienveillantes, tant que l'état des choses à Constantinople restera tel qu'il est aujourd'hui ? L'Empereur veut que son Représentant soit un Ministre de paix et non pas un héraut de guerre. C'est ainsi qu'en suspendant l'envoi d'une mission, S. M. I. donne une nouvelle preuve surabondante que la paix et la paix seule est l'objet de tous ses

vœux.

La Porte ne cesse de mettre en avant qu'elle aussi a des demandes à élever à la charge de la Russie, en vertu des traités; mais il est de la der

« ПретходнаНастави »