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seule résolution, et si la Russie était forcée de renoncer à ses vues pacifiques, quel est le Ministre ottoman qui oserait garantir au Sultan qu'il dépendra de la Porte de fixer les conditions de la paix ?

Enfin la Porte est dans l'erreur lorsqu'elle pense que ce sont des sacrifices qu'on lui demande. Les alliés, au nom de la Russie, ne lui demandent que des gages de la bonne foi de ses intentions amicales, des gages de sa propre tranquillité et de son propre bien.

La Porte connaît depuis long-temps les conditions auxquelles la Russie subordonne le rétablissement de ses relations diplomatiques avec la Turquie. La Russie ne lui demande que de confirmer ses déclarations par le témoignage des faits, de remplir avec cordialité les stipulations existantes, et de révoquer les mesures qui sont incompatibles avec l'esprit des traités.

Les Ministres des Cours alliées ne tarderont pas à juger des véritables intentions du Divan par l'impression que produiront sur lui les représentations pleines de franchise et d'amitié que le soussigné a l'honneur d'adresser aujourd'hui à S. E. le Réis-Effendi, en vertu des ordres exprès de son auguste Cour; et ce sont les déterminations auxquelles la Porte s'arrêtera, qui régle

ront la marche future des cabinets alliés à son

égard.

Le soussigné, etc., etc.,

STRANGFORD.

III.

Mémoire remis aux Plénipotentiaires réunis au Congrès de Vérone, par Lord-Duc de Wellington, Plénipotentiaire de la Grande-Bretagne, le 24 novembre 1822.

(Traduction.)

Les Ministres qui ont eu l'honneur de représenter S. M. Britannique aux conférences de Vienne, de Paris et d'Aix-la-Chapelle ont, à chacune de ces époques, appelé l'attention des Souverains et de leurs Ministres sur l'état de la traite des nègres; mais jamais il n'a été plus important que leurs vues se fixassent sur cette grave question que dans le moment actuel.

Dans l'année 1815, à la suite d'une délibération solennelle à laquelle les Ministres des huit puissances, qui avaient signé le traité de Paris du mois de mai 1814, prirent part, ces Ministres exprimèrent unanimement le désir de voir mettre un terme à un fléau qui avait si long-temps désolé l'Afrique, dégradé l'Europe et affligé l'humanité.

De ces huit puissances, sept ont passé des lois dans le but d'empêcher entièrement leurs sujets respectifs de s'engager dans ce trafic. Une seule (le Portugal) le permet encore dans ses propres possessions et factoreries du midi de l'équateur. Toutes les puissances maritimes de l'Europe, ainsi que les États-Unis de l'Amérique et les gouvernemens de l'Amérique méridionale, à l'exception du Brésil, ont également porté des lois pour le défendre à leurs sujets et citoyens.

Cependant j'ai les moyens de prouver que depuis l'année 1815 ce trafic a été exercé et s'exerce aujourd'hui dans une plus grande étendue qu'à aucune époque antérieure; que pendant sept mois de l'année 1821, pas moins de trente-huit mille ètres humains ont été enlevés des côtes de l'Afrique et jetés dans un esclavage sans remède et sans retour; que depuis le mois de juillet 1820, jusqu'au mois d'octobre 1821, pas moins de trois cent cinquante-deux vaisseaux sont entrés dans les rivières et ports de l'Afrique au nord de l'équateur pour acheter des esclaves, et que chacun de ces vaisseaux était calculé à pouvoir transporter entre cinq et six cents esclaves.

Certes, il est temps que les souverains dont les Ministres assistent à cette conférence renouvellent l'expression de leur horreur pour ce commerce, et prennent quelques mesures pour faire cesser

un scandale tellement révoltant qu'il suffit d'en indiquer les résultats sans entrer dans ces détails dégoûtans, parfaitement connus à tous ceux à qui cette prière est adressée.

Il est clair que ce crime se commet en contravention des lois de tous les pays de l'Europe et de l'Amérique, un seul excepté, et que, pour le prévenir, il faut quelque chose de plus que l'opération ordinaire des lois.

Le Portugal est le seul état dans le monde qui permette encore légalement la traite, et cela seulement dans ses propres possessions et comptoirs au midi de l'équateur; et comme des esclaves importés dans des bâtimens de traite ne peuvent être nulle part légalement vendus, excepté dans les colonics portugaises (presque toutes situées au midi de l'équateur), il s'ensuit que la totalité de ce commerce au nord de l'équateur, soit pour l'achat, soit pour le transport des esclaves, est prohibé par les lois de tous les pays européens, et par conséquent commerce de contrebande.

Toutefois ce commerce ne se fait point avec les précautions habituelles d'un commerce de contrebande. Il se fait généralement sous la protection du pavillon de France. La raison en est évidente; la France est la seule des grandes puissances maritimes de l'Europe qui n'ait pas pris part aux traités conclus avec S. M. Britannique

dans l'objet de conférer à certains bâtimens de chacune des parties contractantes un droit limité de visite et de confiscation sur les vaisseaux engagés dans cet horrible trafic; et ceux qui sont employés à ce service respectent trop le pavillon de France pour oser, si ce n'est dans le cas de suspicion flagrante, visiter les vaisseaux qui naviguent sous sa protection.

On a été occupé, en dernier lieu, à rendre plus efficaces les traités avec l'Espagne, les Pays-Bas et le Portugal; mais aucun perfectionnement des mesures dont ces traités devaient assurer l'exécution, quelque bien calculé qu'il serait sous des circonstances différentes, ne saurait remplir son objet aussi long-temps que des contrebandiers d'hommes pourront continuer leur métier en se servant d'un pavillon étranger, et surtout d'un pavillon aussi respectable que celui de France.

La conséquence de cet état de choses est que le commerce de contrebande se pratique maintenant dans des formes surpassant en horreur tout ce que l'on a connu auparavant. Il serait inutile de reproduire ici tous les affreux détails portés à la connaissance du public dans les différentes discussions qui ont eu lieu à ce sujet en France et en Angleterre. Mais il est impossible de nier que les mesures par lesquelles on a cru prévenir le mal n'ont pas seulement manqué leur

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