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celui de France, n'ont pas cru devoir prendre part.

Je me suis fait un devoir d'informer V. A. R. de tous les faits que j'ai l'honneur de lui exposer dans ce rapport; ils ont été contenus dans les dépêches que j'ai adressées à la secrétairerie royale, par la voie de la poste.

Naples, le 15 février 1821.

IX.

Le Duc DE GALLO.

Rapport fait au Roi de Suède par son Ministre d'état et des affaires étrangères, en date de Stockholm, le 7 janvier 1813. Publié

par ordre

du Roi.

SIRE,

Je viens remplir aujourd'hui les ordres que V. M. m'a donnés de lui faire un rapport sur les relations politiques de la Suède avec la France, depuis plus de deux ans.

Rien n'honore plus une nation que la publicité que le gouvernement donne à ses actes diplomatiques, et rien n'est plus propre à consolider l'accord du Monarque avec son peuple que cette communication franche des secrets de la politique. Tout patriote trouvera dans le compte que

V. M. m'a ordonné de lui rendre, une nouvelle preuve de l'estime de son Souverain pour ses lumières, et son amour pour la patrie. La nation verra dans les pièces qui sont annexées à cet exposé, et dont V. M. a voulu qu'elle eût connaissance, la marche qu'a suivie le gouvernement pendant la sanglante tragédie qui continue de dévaster l'Europe.

Les rapports de la Suède avec la Grande-Bretagne n'avaient pas encore, à la fin du mois de novembre 1810, pris un caractère d'hostilité ouverte. Le commerce de la Suède, quoique limité dans son activité, surtout par la paix de Paris, n'était cependant pas entièrement interrompu, grace à la modération du cabinet anglais.

Les manifestations de malveillance de la part de la France, qui, dans le cours de 1810, menacèrent souvent de devenir des prétentions sérieuses, parurent d'abord se borner au maintien sévère des principes du système continental dans la Poméranie; mais elles se dirigèrent ensuite ouvertement contre la Suède, et l'on porta l'exigence jusqu'à vouloir exclure les Américains de nos ports. V. M. réussit nonobstant à en détourner les suites par sa modération et par sa persévé

rance.

Il était néanmoins à présumer que cette situation heureuse en offrant à la Suède les moyens de

réparer ses forces épuisées par une guerre destructive, ne pourrait pas continuer ainsi. L'Empereur Napoléon avait établi, pour l'Europe subjuguée, la règle péremptoire, qu'il ne reconnaissait pour amis que les ennemis de la Grande-Bretagne; que la neutralité, autrefois le boulevard des états faibles dans la lutte des plus puissans, cessait maintenant d'avoir un sens sérieux; et que toutes les combinaisons de la politique, tout sentiment de dignité devait disparaître devant la toute-puissance des armes et d'une volonté indomptable.

Au commencement de novembre 1810, et peu de jours avant la séparation des États du royaume, une dépêche de M. le Baron de Lagerbielke arriva de Paris. Elle contenait les détails d'une conversation qu'il avait eue avec S. M. l'Empereur des Français, et dont le résultat était que V. M. aurait à choisir entre l'interruption de ses rapports avec la France et une déclaration de guerre formelle contre l'Angleterre. Le Ministre de France à Stockholm, M. le Baron Alquier, présenta une note dans le même sens, et exigea une réponse catégorique dans l'espace de cinq jours, menaçant de quitter la Suède, si le gouvernement n'obtempérait pas à la volonté de son maître.

Lorsque V. M., dans un moment aussi urgent, fixa ses regards sur la position extérieure et intérieure du royaume, elle n'y trouva point de

moyens pour prendre une décision libre. Les Puissances du continent ne suivaient alors que l'impulsion de la France, et la saison éloignait tout espoir d'être assisté par l'Angleterre, au cas que le royaume fût attaqué dans le cours de l'hiver. Le terme qui avait été fixé pour donner la réponse ne laissa pas le temps nécessaire pour s'assurer des dispositions des états limitrophes, et les ressources du royaume, tant en argent qu'en moyens de défense, étaient tellement bornées qu'on ne pouvait raisonnablement se flatter de garantir l'intégrité et la liberté de la Suède. S. A. R. M. le Prince Royal, pénétré de la nécessité de sauver l'État, fit taire ses affections et déclara solennellement que V. M. ne devait avoir aucun égard ni à sa position particulière ni à ses rapports passés, et qu'il exécuterait avec fidélité et avec zèle ce qui lui serait enjoint par V. M. pour la gloire et le maintien de l'indépendance du royaume.

V. M. voulant conserver pour une époque plus opportune la ressource efficace renfermée dans la déclaration de S. A. R. le Prince Royal, regarda comme un devoir impérieux de céder, pour le moment, à l'orage; se flattant que l'Empereur Napoléon ne voudrait pas tout d'un coup exposer les dernières ressources de la Suède, en exigeant rigoureusement d'elle des hostilités ouvertes contre la Grande-Bretagne.

Cependant à peine la déclaration de guerre contre l'Angleterre fut-elle publiée, et le commerce suédois abandonné à la discrétion du Cabinet britannique, que le Ministre de France commença à développer un plan, poursuivi sans interruption dans la suite, pour faire contracter à la Suède les mêmes obligations qui ont attiré tant de malheurs contre les états confédérés. On exigea d'abord un corps considérable de matelots pour équiper la flotte française à Brest, et consécutivement des troupes suédoises à la solde de la France; l'introduction en Suède du tarif de 50 pour cent sur les denrées coloniales; enfin l'établissement de douaniers français à Gothembourg. Toutes ces demandes ayant été rejetées soit par suite des lois du royaume, soit en raison des intérêts de la nation, il en résulta que les dispositions du gouvernement français envers la Suède ne tardèrent pas à prendre un caractère hostile.

Peu de temps après son arrivée, M. le Baron Alquier parla de la nécessité d'une alliance plus intime entre la Suède et la France, et quoiqu'on lui répondît d'une manière polie, cette réponse n'eut aucun résultat. Il proposa ensuite une alliance entre la Suède, le Danemarck et le GrandDuché de Varsovie, sous la protection et la garantie de la France : cette proposition avait pour

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