Слике страница
PDF
ePub

qui les anime, et qu'alors l'arrangement pourra être conclu très-promptement à la satisfaction mutuelle..

Si ces bases n'étaient pas adoptées, les soussignés ne se trouvent pas autorisés à en entendre ni à en proposer d'autres.

TALLEYRAND, Dalberg, Louis.

Réplique des Alliées du 22 septembre.

Les soussignés, etc., etc., ont reçu la note par laquelle MM. les Plénipotentiaires de France ont répondu aux communications qui leur avaient été faites dans la conférence du 20 de ce mois relativement à un arrangement définitif. Ils ont été surpris de trouver dans cette pièce une longue suite d'observations sur le droit de conquête, la nature des guerres auxquelles il est applicable, et sur les raisons qui auraient dû empêcher les Puissances d'y recourir dans le cas présent. Les soussignés se croient d'autant plus dispensés de suivre MM. les Plénipotentiaires de France dans ce raisonnement, qu'aucune des propositions qu'ils ont faites par ordre de leurs augustes Souverains pour régler les rapports présens et futurs entre la France et l'Europe, n'était basée sur le droit de conquête, et qu'ils ont soigneusement écarté dans leurs communications tout ce qui

que

pouvait conduire à une discussion de ce droit. Les Cours alliées, considérant toujours le rétablissement de l'ordre et l'affermissement de l'autorité royale en France comme l'objet principal de leurs démarches, mais persuadées en même temps que la France ne saurait jouir d'une paix solide si les nations voisines ne cessent de nourrir vis-à-vis d'elle, soit des ressentimens amers, soit des alarmes perpétuelles, ont envisagé le principe d'une juste satisfaction pour les pertes et sacrifices passés, ainsi celui d'une garantie suffisante de la sûreté future des pays voisins, comme les seuls propres à mettre un terme à tous les mécontentemens et à toutes les craintes, et par conséquent comme les seules et véritables bases de tout arrangement solide et durable. Ce n'est absolument que sur ces deux principes que les Cours alliées ont basé leurs propositions, et la rédaction même du projet, que les soussignés ont eu l'honneur de remettre à MM. les Plénipotentiaires de France, les énonce distinctement dans chacun des articles.

MM. les Plénipotentiaires de France reconnaissent eux-mêmes le premier de ces principes, tandis qu'ils gardent le silence sur le second. Il est cependant de toute évidence que la nécessité des garanties pour l'avenir est devenue plus sensible et plus urgente qu'elle ne l'était du temps de la

signature du traité de Paris. Les derniers événemens ont porté la consternation et l'alarme dans toutes les parties de l'Europe; dans un moment où les Souverains et les peuples se flattaient de jouir enfin, après tant de tourmens, d'un long intervalle de paix, ces événemens ont provoqué partout l'agitation, les charges, et les sacrifices inséparables d'un nouvel armement général. Il est impossible d'effacer de sitôt dans l'esprit des contemporains le souvenir d'un bouleversement pareil. Ce qui a pu les satisfaire en 1814 ne peut donc plus les contenter en 1815. La ligne de démarcation, qui semblait devoir rassurer les États voisins de la France à l'époque du traité du 30 mai, ne peut pas répondre aux justes prétentions qu'ils forment aujourd'hui. La France doit de toute nécessité leur offrir quelque nouveau gage de sécurité. Elle doit s'y déterminer tout autant par un sentiment de justice et de convenance que pour son propre intérêt bien entendu. Car, pour que la France puisse être heurense et tranquille, il faut absolument que ses voisins le soient aussi.

Ce sont là les motifs puissans qui ont engagé les Cours alliées à demander à la France quelques cessions territoriales. L'étendue peu considérable de ces cessions, le choix même des points sur lesquels elles portent, prouvent assez qu'elles n'ont rien de commun avec des vues d'agrandissement

et de conquête, et que la sûreté des États limitrophes est leur seul et unique objet. Les cessions ne sont pas de nature à entamer l'intégrité substantielle de la France, elles n'embrassent que des terrains détachés, ou des points très-avancés de son territoire; elles ne sauraient réellement l'affaiblir sous aucun rapport administratif ou militaire; son système défensif n'en sera point affecté. La France n'en restera pas moins un des États les mieux fortifiés de l'Europe, et des plus riches en moyens de toute espèce pour résister au danger d'une invasion. Sans entrer dans ces considérations majeures, MM. les Plénipotentiaires de France admettent cependant les principes des cessions relativement aux points que le traité de Paris avait ajoutés à l'ancienne France. Les soussignés ont de la peine à comprendre sur quoi cette distinction pourrait être fondée, et en quoi consisterait, sous le point de vue établi par les Puissances alliées, la différence essentielle entre l'ancien et le nouveau territoire. Il est impossible de supposer que MM. les Plénipotentiaires de France voudraient reproduire dans les transactions actuelles la doctrine de la prétendue inviolabilité du territoire français. Ils savent trop bien que cette doctrine, mise en avant par les chefs et les apôtres du système révolutionnaire, formait un des chapitres les plus choquans de ce code

arbitraire qu'ils voulaient imposer à l'Europe. Ce serait complétement détruire toute idée d'égalité et de réciprocité entre les Puissances, d'exiger en principe, que la France a pu sans difficulté étendre ses dimensions, acquérir des provinces, les réunir à son territoire par des conquêtes ou par des traités, tandis qu'elle jouirait seule du privilége de ne jamais rien perdre de ses anciennes possessions, ni par les malheurs de la guerre ni par des arrangemens politiques qui en résulteraient. Quant à la dernière partie de la Note de MM. les Plénipotentiaires de France, les soussignés se réservent de s'en expliquer ultérieurement dans une conférence prochaine qu'ils auront l'honneur de proposer à MM. les Plénipotentiaires de France.

[ocr errors]

RASOUMOFFSKY, CAPO D'ISTRIA
WESSENBERG, HUMBOLDT, MET-
TERNICH, HARDENBERG, CAST-

LEREAGH.

Note adressée par les Ministres des quatre Cours réunies à M. le Duc de Richelieu, le 20 novembre 1815.

Les soussignés, Ministres des Cabinets réunis ont l'honneur de communiquer à S. Exc. M. le

« ПретходнаНастави »