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paraître en cette occasion, ou en quelque autre, de la jalousie que nous ayons fixé les intérêts de nos royaumes à l'égard de la paix, par un accord particulier, vous leur représenterez que nous avons refusé de traiter en notre pays, et que nous continuerons de le faire, à moins qu'ils ne nous contraignent à prendre d'autres mesures; qu'ainsi les Hollandais et tous nos autres alliés auront lieu et moyen de traiter et d'ajuster leurs différentes prétentions, et que nous nous emploierons pour les leur obtenir, avec tout le zèle pour le bien public et pour leurs avantages particuliers que nous sommes persuadée qu'ils nous font la justice d'avouer que nous avons fait éclater pendant tout le cours de notre règne.

Vous leur direz de plus, que vous pouvez les assurer de notre côté, que nous n'avons fait aucunes stipulations particulières pour nous, qui soient contraires aux intérêts de la Hollande; que la plupart des articles que nous prétendons faire insérer dans le traité de paix pour l'avantage de la Grande-Bretagne, ne contiendront que des avantages dont les ennemis continueraient de jouir si nous ne les obtenions pas. Et enfin qu'il n'y a point de concessions qui puissent nous porter à faire la paix, à moins qu'on n'accorde à nos bons amis et alliés les États - Généraux une satisfaction raisonnable par rapport à leur bar

rière, à leur commerce et à toutes leurs pré

tentions.

Après leur avoir donné ces assurances en notre nom, vous insinuerez fortement aux Ministres de Hollande que nous aurions juste sujet de nous plaindre de l'inégalité de leur procédé envers nous, s'ils continuaient après cela à marquer de l'inquiétude à cet égard : qu'au reste, la résolution que nous avons prise de n'accepter aucun avantage particulier qui pût répugner à leurs intérêts, et de ne faire la paix qu'à leur satisfaction, la figure que nous avons faite pendant tout le cours de la guerre, et la part que nous y avons eue, supérieure à celle d'aucun des alliés et même de ceux qui étaient les plus exposés et les plus intéressés, pourraient justifier notre conduite quand nous jugerions à propos de régler et de fixer en premier lieu les intérêts particuliers de la Grande-Bretagne avant de consentir à entamer les négociations générales.

Au cas qu'on objecte les engagemens où nous sommes entrée, par nos traités, de ne faire la paix que de concert avec eux, ou les obligations particulières que nous avons contractées par le traité de La Barrière; vous répondrez, à l'égard du premier point, que nous n'avons rien fait qui y répugne; que nous sommes si éloignée de faire la paix sans leur approbation, que nous avons

déclaré positivement que nous ne la ferions qu'à leur satisfaction, et que tout ce qui s'est passé entre la France et nous n'est proprement qu'une introduction aux négociations générales. Quant au second, vous leur représenterez fortement que c'est l'intérêt de la Hollande même d'en venir plutôt à une composition sur les avantages du traité de La Barrière que d'insister sur le tout, puisqu'il est notoire que la maison d'Autriche et plusieurs des autres alliés y répugnent, et ne sauraient manquer d'y répugner. Vous pourrez même les assurer que vous avez trouvé pendant le séjour que vous avez fait ici, que plusieurs parties de ce traité sont odieuses aux peuples de ces royaumes, et que rien n'a empêché cette indignation nationale et universelle d'éclater, que l'industrie et le soin qu'on a pris de calmer les esprits de ceux qui ont connaissance des conditions de cette garantie, et de les cacher à ceux qui les ignorent. Vous ferez aussi connaître aux Ministres de Hollande la nécessité absolue d'entretenir une bonne harmonie entre les deux nations dont dépend à plusieurs égards leur sûreté mutuelle, et sans laquelle on ne saurait former une force capable de réduire une puissance exorbitante, et de conserver l'équilibre de l'Europe. Et enfin, vous leur représenterez sur ce fondement que ce n'est ni leur intérêt ni le nôtre d'insister sur des condi

tions qui pourraient causer de justes appréhen

sions aux autres.

Vous leur direz que la France propose Utrecht, Nimègue, Aix-la-Chapelle et Liège, comme des lieux propres à servir commodément aux conférences de la paix; que nous avons refusé de faire le traité général en notre pays, et que nous sommes prêts à envoyer nos plénipotentiaires dans celle de ces places qui leur sera le plus agréable.

passe

Ensuite vous conclurèz votre conférence en les priant de se déterminer au plus tôt sur le choix du lieu du traité, et d'envoyer au plus tôt des ports pour les plénipotentiaires de France, puisque nous sommes persuadée qu'il est important de travailler sans délai à cette grande affaire, afin de n'être pas exposée à différer d'un côté les préparatifs de la campagne prochaine, et de l'autre à faire une dépense inutile au cas que le traité réussisse.

Et comme il pourrait arriver que les Hollandais, les Impériaux ou d'autres Ministres ne jugeraient pas l'écrit que vous devez produire suffisant pour servir de fondement à l'ouverture des conférences, et qu'ils insisteraient qu'il faudrait que la France consentît à des articles préliminaires de la nature de ceux qui furent formés et signés par les alliés en 1709, vous insinuerez en premier lieu, outre ce qui est marqué dans la

première partie de vos instructions, qu'on aurait apparemment pu porter les Français à s'expliquer plus clairement s'ils n'avaient découvert l'inquiétude extraordinaire, l'impatience et la jalousie que nos alliés ont fait paraître depuis quelque temps.

Vous déclarerez ensuite de notre part, qu'au cas qu'ils veuillent continuer la guerre, et qu'ils refusent de recevoir des conditions de paix inférieures à celles qu'on a demandées autrefois, nous sommes prêts à continuer de sacrifier le sang et les trésors de nos sujets, comme nous avons fait jusqu'à présent, pour leur avantage et leur sûreté; mais que nous sommes aussi obligés à leur rendre justice, et à ne pas décevoir nos alliés : que par cette raison nous leur déclarons par vous, notre Ambassadeur et Plénipotentiaire, que nous ne saurions plus soutenir le fardeau inégal dont on a augmenté le poids l'année passée, ni les relâchemens de nos alliés dans toutes les parties de la guerre; qu'il est évident qu'il faudra faire de plus grands efforts qu'on n'a fait jusqu'à présent contre l'ennemi, sans quoi on ne saurait se flatter de parvenir aux fins qu'on se propose; qu'il sera nécessaire, par cette raison, si l'on veut continuer la guerre, que chacun fournisse à l'avenir son contingent de vaisseaux et de troupes, ce qui ne s'est pas fait jusqu'à présent; et qu'ils augmentent

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