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AVIS DU LIBRAIRE.

'Ai corrigé avec beaucoup d'attention, les fautes d'impreffion les changemens que le Poftcrit ci- deffus indique, dans édition de Londres in-4°. de 1741, qui a été mon modele; avec cette feule différence, que j'ai cru devoir mettre en caractere Italique l'original Anglois pour la commodité du Lecteur.

A l'égard des Figures dont j'ai orné mon édition, j'avoue que c'est ici mon coup d'effai en ce genre, & que je crains fort de n'avoir pas réufi. Cependant fi le Public en paroît content, je serai & encouragé pour l'avenir & amplement dédommagé de mes peines, puifque ma plus grande fatisfaction fera toujours de mériter fa bien-veillance.

J'ajoute à la fuite de cet Avis, une explication détaillée des cinq grandes Planches dont cet Ouvrage est décoré.

PREMIERE ESTAMPE.

On y voit le premier Homme & la premiere Femme, avec les divers objets de la Création. L'oeil renfermé dans un Triangle rayonnant de gloire, entouré de Séraphins, repréfente la Providence qui veille fur fes Ouvrages. Un Ange volant déploye un rouleau, dans lequel on lit ces paroles de la GENESE: Et Dieu vit tout ce qu'il avoit fait, & tout étoit excellent; ce qui rend par les paroles même de l'Ecriture, la conclufion de la premiere Epitre de Mr. POPE, Tout ce qui eft, est bien.

SECONDE ESTAMPE.

La fageffe Divine représentée par une Femme majeftueule, élevée dans un Ciel brillant de lumiere, la tête couronnée d'étoiles, tient d'une main le Serpent cerclé fymbole de l'E

ternité, & montre du doigt le Firmament d'où elle defcend. De l'autre main elle donne fes ordres à divers Génies qui partent de tout côté pour les remplir. L'on voit au bas du Tableau un Homme affis & comme partagé entre la Vertu & l'Amour propre: la Vertu le tient doucement d'une main, & de l'autre lui montre le Ciel. L'Amour propre le follicite de fon côté, & paroît l'avoir gagné en lui montrant les Génies des plaifirs. Le but de cette Eftampe eft d'exprimer la pensée de Mr. POPE, qui termine le deuxième Chant, Quoique l'Homme foit Folie, Dieu est tout Sageffe.

TROISIEME ESTAMPE.

Un Sauvage fe préfente tout nud, fortant d'une Caverne, avec un air étonné. Il écoute deux Hommes civilifés qui careffent, & qui l'inftruifent en lui montrant les avantages de la Societé, l'Agriculture, un Hymen qui fe célébre fous un Temple, des Vaiffeaux chargés des richeffes du Comrierce, & une Ville qui raffemble tous les fruits de l'induftrie.

Un foleil vif darde ses rayons fur la Terre, à travers d'épais nuages, fymboles de l'ignorance, & l'on apperçoit des vents qui s'empreffent à les diffiper. C'eft le fens & l'objet de la troifiéme Epitre, dont ce dernier vers fait la cloture, L'Amour propre & l'amour de la Societé ne font qu'un.

QUATRIEME ESTAMPE.

Un Homme affis ayant à fes pieds un repas frugal, admire d'un air fimple & tranquille la Vertu qui lui parle, & qui lui impose un joug de fleurs. Elle lui montre les honteux excès de la Volupté, repréfentés par un Homme en débauche & fervi par un Satyre; les foucis & les remords exprimés par des Harpies, voltigent autour de lui, & la Folie fait d'inutiles efforts pour les écarter. Cette Eftampe doit repondre au

fens de la quatriéme & derniere Epitre, La Vertu feule fait ici-bas notre bonheur.

PLANCHE DU TITRE.

Le principal fujet préfente l'Homme fenfé, qui, dépouillé de tout préjugé, fe confidere avec étonnement, feul, placé dans l'Univers au milieu des Etres qui le compofent: C'eft en fe cherchant lui-même, qu'il s'écrie, Qui fuis-je ? Où fuisje? D'où fuis-je venu? Que vois-je? Il examine tous ces Etres pour tâcher de les connoître autant qu'il lui fera poffible, & pour en découvrir la fource & l'utilité.

Les ornemens les plus apparens de ce Tableau & qui en font la bordure, font quatre figures fymboliques qui y ont rapport & qui font une fuite des réfléxions ci-deffus.

La premiere repréfente l'Agriculture ou le travail, couronnée d'épics de bled, tenant d'une main un arbufte & de l'autre le cercle du Zodiaque, avec les fignes des douze mois de l'année; elle eft apuyée fur un foc de charrue.

La feconde Figure eft la Méditation, qui eft rêveufe apuyée fur un Livre ouvert, en ayant d'autres avec des papiers à à fes pieds & aux environs; derriere elle est un Génie qui l'infpire.

La troifiéme Figure eft l'Expérience, elle tient d'une main un quarré Géometrique, & de l'autre une baguette avec un billet volant, où font écrits ces mots, Rerum Magiftra qu'un Génie montre; il y en a un autre debout tenant une pioche, avec laquelle il fonde les materiaux.

La quatriéme Figure enfin, repréfente le Commerce, elle eft accompagnée d'une Cigogne & d'un Cerf, qui font des animaux qui s'entr'aident. Elle a à ses pieds deux meules de

Moulin, pofées l'une fur l'autre, pour se frotter, & l'on voit deffus une bource ouverte d'où fe repandent des pieces de monnoye. Enfin une proue de Navire ancien, paroît proche de ce Cerf, & plus haut un Génie tenant le Caducée de Mercure compofé d'une baguette, avec deux ferpens aîlés & entortillés, qui font le fymbole de l'Efprit du Négoce.

De l'Imprimerie D'ANTOINE CHAPUIS.

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