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ANNÉE 1706

Denombrement des familles et habitants qui sont à la Louis

iane suivant le Recensement qui en a esté fait le premier Aoust

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Jean Le Camp a le premier enfant masle né à la Louisianne..
-Francois May sa femme et 2 enfans.

2

4

Nicholas Lafreniere garcon

I

Francois Trudeau sa femme et 1 enfant.

3

3

5

I

I

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Estienne Burelle sa femme et I enfant

Mme Le Sueur femme veuve venue de Canada avec 3 filles et 1 garcon
Mlle. Boisrenaud fille

Gabrielle Bonnet fille son mari a deserté

Laurenso Clostigny et un Enfant

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5 Toraux

6 Boeufs de Charoy dont 4 appartiennent. au Roy

Nombre 46

fait au fort Louis de la Louisianne

Le premier Aoust. 1706.

Bienville

Remis par M. Diron.

De la Salle

LES NAUCHITOCHES.

Recensement des habitans du fort St. Jean Baptiste des Nauchitoches scitue dans la Riviere Rouge, distant de cent trente trois lieues de la Nouvelle Orleans suivant la supputation que le Sieur Diron, Inspecteur General des Troupes de la province de la Louisianne en a faitte dans le Voyage qu'il vient dy faire, faisant sa tournée, avec le nombre des femmes, enfans, esclaves, bestes à corne, et Chevaux qui sont audit lieu:

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Tous les habitans compris dans le present recensement excepté le Sr. Derbanne garde magasin, et le nomme Jallot sont d'anciens soldats qui ont eu leur congé et se sont établis dans se lieu dont les terres sont bonnes, et quoiqu'elles ne val lent pas celles qui bordent le fleuve du Mississippi, etant plus maigres et sablonneuses, elles ne laissent pas que de produire aussi abondament les mesmes fruits et legumes qu'on recuille sur le dt. fleuve, comme bled Mahy, febves, tabac, patattes et autres legumes à l'exception du ris, parceque le terrain n'est pas asses humide, on en a cepandent semé ce printemps et on compte qu'il reussira; on y trouve les mesmes arbres et simples que sur le Mississippi, qui ont la meme propriété dont le Sr. Diron a parlé dans le memoire qu'il a eu l'honneur d'envoyer à Messieurs les Commissaires le 2 janvier dernier par le vaisseau le St. André, Capitaine le Sr. Quirgueus.

Il y a aussi quantité d'arbres qu'on apelle plaqueminiers, qui portent un fruit nommé plaquemine, qui ressemble a peu pres la neffle de France, mais qui est incomparablement meilleur. Les sauvages font un espece de pain plat de ce fruit, qui est fort astringent; on s'en sert mesme contre le fleux de sang, qu'il arrette.

On y trouve encore quantité de noyers dont les noix sont aussi bonnes que celles de France, mais l'amande est tres difficile a avoir, les sauvages en font de la sagamie, qui est tres bonne, les terres du Mississippi produisent les mesmes arbres et fruits. Les peschers et pruniers y sont fort communs, leurs fruit sont aussi bons qu'en France. Ils ne laissent point leur noyau, et il n'y en a qu'une seule espece de chacun.

Les sauvages de cette nation se servent de la racine d'une simple qui est inconue aux Francais pour faire une teinture d'un tres bon rouge, qui ne perd jamais sa couleur, avec laquelle ils teignent de petits paniers ronds, et des nattes, sur lesquels ils couchent, qui sont fort propres. Ils font encore une teinture noire tres belle d'une autre racine. Cette nation n'est composée que d'environ cent hommes portant les armes,

Ils aiment assés les Francais, qu'ils font vivre une bonne partie de l'année au moyen de leur chasse et pesche.

La Riviere Rouge, sur laquelle ils sont etablis, est tres difficile a monter, lorsque les eaux sont hautes par la quantité de petittes rivieres, lacs et bayous qui l'environnent, qui donnent les unes dans les autres, et qui noyent touttes les terres, ce qui fait qu'on ne peut monter ny descendre des Natchitoches sans des guides sauvages de la nation, qui montrent les chemins. Cette riviere est fort abondante en poissons, dont il y en a de plusieurs especes. Elle n'est navigable que pendant sept a huit mois de l'année, et seiche pendant les autres quatre à cinq mois. De sorte qu'a peinne peut on la passer avec une petitte pirogue propre à porter deux a trois hommes. Cequi fait que la garnison manque souvent des secours dont elle a bezoin. Et que le Sr. Diron, inspecteur, a l'honneur de representer a Messieurs les Commissaires qu'il serait a propos si on veut le poste des Nauchitoches, qui est de concequence par raport aux Espagnols, qui en ont un a sept lieues de la, et dont il sera parlé cy aprés d'en etablir un au lieu apelle le grand rapide qui'est un endroit qui fait a peu pres la moitié du chemin de l'entrée de la Riviere Rouge aux Naichitoches, et ou la riviere cesse d'estre navigable pendant quatre a cinq mois de l'anneé: ce nouveau poste proposé serait d'autant plus necessaire qu'il s'oposerait aux entreprises que font les sauvages Chicachas nos ennemis ou ils se tiennent, par ce qu'ils savent qu'on ne peut passer ailleurs pour attendre les passens et les detruire. Il en est arrivé un exemple au mois d'avril dernier sur un pauvre malheureux Francais nommé Perrier, qui montoit de la Nouvelle Orleans aux Naichitoches. Ils l'ont attaqué dans ce lieu comme il faisait seicher ses hardes. Lui ont coupé la teste, enlevé la chevelure, qu'ils ont emporté avec eux, et ont jetté son corps et sa teste a la voirie, qui ont ete mangez par les oiseaux et bestes sauvages: il avait avec lui deux de ses filles, l'une agée de douze ans, et l'autre de huit, qu'ils ont enlevées et fait prisonniéres. Il avait aussi trois sauvages Natchitoches, qui ont evitte son malheureux sort dont deux etaient allés a la chasse Lorsque les Chicachas

l'attaquerent, et le troisieme les ayant veu venir de loing et reconnu leur mauvaise intention, se sauva et se rendit a son village.

Cet accident est arrivé deux jours auparavant que le Sr. Diron passat dans cet endroit auquel il en seroit peutetre arrivé autant si les Chicachas ne se feussent retirés comme ils ont accoutumé de faire quand ils ont fait quelque mauvais coup. Il y a dans cet endroit et dans d'autres sur la Riviere a treize ou quatorze lieues plus haut des tuffes ou Pierres asses dures pour bastir.

Le fort des Naichitoches est scitué sur le bord d'une petitte isle environnée de tous costez d'une riviére et de plusieurs autres petittes isles. Il a besoin d'estre reparé Les Espagnols ont etably un poste a sept lieües de la, pres du Village des Sauvages, apellez Adayes, qui sont au nombre d'environ cinquante, portant les armes. Ils y ont fort bien plus grand que le nôtre avec dix ou douze petittes pièces de canon d'environ un livre de balles, ils ont environ cinquante hommes de garnison a present, autant de chevaux avec quelques bestes a corne, mais en fort petit nombre, parcequ'ils en ont perdu beaucoup par la mortalitté. Ils comptent se remonter incessament, et il y a un capitaine de cette garnison qui est l'unique dans leur fort, avec le general et un lieutenant, qui est parti par l'ordre du general il y avait environ deux mois lorsque le Sr. Diron y alla pour aller jusqu'a la riviere du Nord au devant du convoy qu'ils attendent du Mexique, et qui leur doit apporter de l'argent pour payer leurs troupes, qu'ils doivent augmenter. Emmener des chevaux et bestes a corne; et le General a promis au Sr. de Sr. Denis, commandant aux Naichitoches de lui procurer des vaches. Chaque soldat de leur garnison a 450 piastres de solde par an, sur laquelle il doit se nourrir et en tretenir de vestemens et d'armes. Et est obligé d'entretenir encore six chevaux qu'il achette aux depens de sa solde, qui luy a été payée cy devant en marchandises, mais qui luy doit estre payée dorenavant moitié en argent suivant le raport que la General Espagnol en a fait au Sr. Diron, lorqu'il la été

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