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DE

L'EMPIRE OTTOMAN

DEPUIS 1792 JUSQU'EN 1844,

PAR

LE BON JUCHEREAU DE ST-DENYS,

MARECHAL DE CAMP, MINISTRE DE FRANCE EN GRÈCE EN L'ANNÉE 1828,
ANCIEN DIRECTEUR DU GÉNIE MILITAIRE DE L'EMPIRE OTTOMAN.

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DE

L'EMPIRE OTTOMAN.

STATISTIQUE GÉNÉRALE.

3o Partie.

Population, Gouvernement.

POPULATION.

La population des deux Turquies se compose de plusieurs nations que le droit de conquête, la force et l'habitude, ont liées ensemble, et dont une, qui a conquis les autres, domine et tient celles-ci sous sa dépendance.

DES MUSULMANS.

Les Osmanlis forment la partie dominante de la population de la Turquie. C'est à leurs victoires que cet empire doit son existence. C'est d'eux principalement que dépendent sa défense et sa conservation. Ils s'arrogent une grande supériorité, non seulement sur les chrétiens et les juifs qui habitent le même empire, mais encore sur d'autres nations musulmanes qui y étaient établies avant eux. Dans cette dernière catégorie sont compris

les Arabes, les Curdes, les Turcomans, les hordes des Juruks et des Jézidis, les Druses et Mutualis du Liban et les Fellahs de l'Égypte.

Le gouvernement des provinces, les commandements militaires et les principaux emplois, appartiennent presque exclusivement aux Osmanlis. Ils sont, relativement aux autres nations soumises, ce que les Francs étaient à l'égard des Gaulois dans les premiers siècles de notre monarchie. On peut les regarder comme composant la noblesse de l'empire ottoman, dont les autres nations seraient les classes roturières.

Le souvenir de leurs anciennes victoires et les priviléges dont ils jouissent donnent aux Osmanlis un caractère noble, fier et hardi.

L'islamisme, en élevant l'âme de ses sectateurs vers des contemplations séduisantes, leur prêche des vertus simples, l'aumône, la charité, l'obéissance. Il tend à rendre les Osmanlis, comme tous les autres musulmans, charitables, hospitaliers, probes et respectueux envers leurs chefs. Le dogme de la prédestination leur procure, dans la douleur et au milieu des plus grandes calamités, une résignation sincère et supérieure à celle des anciens stoïciens.

L'égalité politique qui existe entre tous les Osmaniis et l'espoir que chacun d'eux a de parvenir aux plus hautes dignitės donnent à tous un air de fierté et d'importance. L'Osmanli qui, du dernier rang, est parvenu à occuper une place éminente, prend sans effort et sans exciter le moindre étonnement le ton et la gravitė nėcessaires à son nouvel emploi.

L'influence d'un clergé ambitieux, qui craint l'introduction des lumières, porte les Osmanlis à confondre dans un égal mépris les peuples civilisés de l'Europe

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