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de pareilles entreprises dans les limites de la ligne de démarcation, et qu'elle leur conseillait d'obvier promptement aux suites fâcheuses qui devaient en résulter.

Lesoussigné prie M. le Chargé d'affaires Pinsot de faire de cette communication l'usage qu'il jugera le plus propre à détruire les impressions défavorables que pourrait produire le rassemblement en question; il se flatte que les démarches du Roi son maître, pour le dissiper ne laisseront aucun doute sur la sincérité du désir de S. M. de prévenir, par une exécution aussi scrupuleuse que loyale des engagemens contractés par le traité de Bâle, tout ce qui pourrait altérer la bonne intelligence établie entre elle et la République française.

BIELFELD, Secrétaire de légation de

S. M. Prussienne.

La Haye, ce 17 août 1795.

IV.

Note remise par M. d'Ohsson, Chargé d'affaires de Suède à Paris, à S. E. M. le Duc de Bassano, le 28 mai 1812.

Les vexations exercées par les corsaires sous pavillon français contre le commerce de la Suède, se multipliant dans une progression inouïe, et s'étendant même à des comestibles, auxquels

l'avidité donnait les qualifications à sa convenance, devaient nécessairement imposer l'obligation sacrée au Roi de chercher à s'éclairer luimême, ainsi que ses sujets, sur un état de choses qui prêtait à la paix tout le caractère de la guerre.

Le corsaire le Mercure s'étant établi sur les côtes de la Suède afin d'y exercer librement ses pirateries, et s'étant ainsi constitué de fait en ennemi, fut enfin arrêté dans ses courses, et amené dans un port suédois par un motif de défense, qui ne devait point être méconnue.

Le Roi, qui n'avait jamais douté un seul instant des sentimens de justice qui animent S. M. l'Empereur des Français, Roi d'Italie, s'était, à différentes reprises, adressé à ce Souverain pour porter des plaintes sur la conduite des corsaires français, si diamétralement contraire à la nature des relations qui subsistaient entre les deux Cours, à la teneur des traités, et même à celle des lettres de marque dont ces corsaires étaient munis; S. M. n'ayant cependant pas obtenu de réponse aux justes réclamations que les intérêts de son peuple lui prescrivaient de faire, envoya, aussitôt après avoir reçu la nouvelle de la détention du corsaire le Mercure, un courrier extraordinaire au soussigné, à l'effet de mettre dans tout son ensemble, sous les yeux du ministère fran

çais, un résumé et de ce qui s'était passé, et de ce que la Suède désirait comme une garantie pour l'avenir. Le soussigné s'est acquitté de ces ordres le 15 janvier dernier, et cette communication est pareillement restée sans réponse.

Au milieu de cette attente et lorsque S. M., en n'écoutant que ses sentimens d'estime et d'amitié pour S. M. I. et R., se livrait déjà aux espérances les plus justes, elle apprit qu'un corps très-considérable de troupes françaises était entré, le 27 janvier, dans la Poméranie suédoise. Le Chargé d'affaires de France, résidant à Stockholm, fut interpellé de s'expliquer sur les motifs de cette invasion soudaine et inattendue, mais il allégua n'en avoir pas la moindre connaissance. Le soussigné s'adressa, au même effet, à S. E. M. le Duc de Bassano, et obtint pour réponse, qu'il fallait attendre les ordres de la Cour de Suède.

Les ordres se bornant à demander une explication franche et ouverte sur les intentions de S. M. l'Empereur et Roi, par rapport à l'occupation de la Pomeranie, furent expédiés les 4 et 7 février de Stockholm. Ces dépêches ne sont jamais parvenues au soussigné.

L'interruption du cours ordinaire des lettres destinées pour la Suède, ayant commencé peu après l'invasion française en Pomeranie, la certitude qu'on acquit de recherches faites à Ham

bourg des fonds qui s'y trouvaient pour le compte de la Suède, l'arrestation et la vente même des bâtimens suédois dans les ports de Mecklembourg et de Dantzick, ouvraient un vaste champ aux conjectures. Afin d'acquérir quelque certitude quant à l'état des choses dans la Poméranie suédoise, le Roi y envoya le Général d'Engelbrechten, en qualité de parlementaire ; mais ayant bientôt reçu la nouvelle que le Général Comte Friant s'était refusé de recevoir le Général suédois, et même de répondre par écrit à la lettre que celui-ci lui avait adressée, S. M. crut apercevoir alors un système suivi dans l'ignorance où l'on voulait conserver la Suède sur les affaires générales et sur celles qui lui étaient particulières.

On apprit, malgré toutes les précautions y contraires, plusieurs détails sur la conduite des troupes françaises en Poméranie; conduite qui cadrait difficilement avec cet étalage amical qu'on semblait vouloir attacher à l'invasion de cette province, dont l'intégrité, aussi bien que celle de la Suède, se trouvait garantie par S. M. l'Emreur dans le traité de Paris.

Des fonctionnaires publics arrêtés, traînés jusqu'à Hambourg, menacés des traitemens les plus rigoureux pour les faire fausser leurs devoirs et leurs sermens; les caisses du Roi mises sous les scellés; les bâtimens de S. M. forcés à coups de

canon, de suspendre leur départ, et finalement déchargés et séquestrés au profit de la France; les charges onéreuses imposées à un pays qui avait à peine eu le temps de respirer après les malheurs qu'il avait éprouvés, et finalement le désarmement des troupes suédoises qui s'y trouvaient; tous ces motifs réunis devaient justifier le désir du Roi, de recevoir une explication que réclamaient à la fois et la dignité des Souverains, et les stipulations des traités subsistans entre la Suède et la France.

Le Roi n'avait aucun engagement avec d'autres puissances qui fût contraire au traité qui le liait à la France, et dont S. M. s'était constamment attachée à remplir les clauses. Si les escadres britanniques ménageaient le commerce de cabotage de la Suède, cette conduite était gratuite de leur part, et provenait sans doute d'une envie d'opposition dans leurs mesures, à celles adoptées par les corsaires des puissances amies de la Suède. Si les bâtimens suédois qui apportaient des productions de leur pays dans les ports de l'Allemagne, se servaient de licences anglaises pour échapper aux croiseurs ennemis, ils ne devaient point s'attendre à être confisqués en arrivant, lorsqu'ils savaient, de science certaine, que des bâtimens de Dantzick, destinés pour l'Angleterre, avaient passé le Sund, munis de licences de S. M. l'Empereur et Roi.

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