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principes que nous avons donnés à l'article des lettres dans la seconde partie du présent ouvrage, et qui doivent trouver leur application plénière dans les lettres diplomatiques dont nous traitons.

En me reportant à ce renvoi il me suffira d'observer que la même exactitude et la même circonspection dans les expressions, si fortement recommandée pour tous les écrits qui traitent des intérêts publics des nations, est encore requise ici, où il s'agit de négociations, de déclarations et d'arrangemens à faire au nom d'un gouver

nement.

On pourra d'ailleurs employer la forme de lettres selon les circonstances, ou pour traiter d'affaires même ou pour accompagner et présenter un mémoire " ou pour prendre congé là où l'on n'est pas à même de le faire de bouche, etc.

EXEMPLES.

I.

Lettre du Citoyen Chauvelin, Ministre de France, à Lord Grenville, Secrétaire d'état du Royaume de la Grande-Bretagne.

Je reçois dans le moment, Milord, la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire au sujet de la note que je vous avais adressée le 24 du courant. J'ai l'honneur de vous remercier de la forme obligeante dans laquelle elle est conçue. Vous avez bien saisi mes intentions en croyant que je n'avais pas voulu m'écarter des règles et des formes établies dans ce royaume.

Je n'avais point pensé, en vous présentant cette note, que la demande qui y est contenue ne dût pas, comme toute autre, être mise sous les yeux du Roi de la Grande-Bretagne c'était particulièrement pour donner à S. M. de nouvelles assurances d'égards et de respect pour le gouvernement britannique, que j'avais eu l'honneur de vous faire cette nouvelle notification; et mon vœu étant de donner le plus de publicité possible à cette manifestation des dispositions du gouvernement français, j'ai cru devoir vous prier d'en donner connaissance aux deux chambres du Parlement.

Par cette demande, Milord, je voulais obvier aux fausses interprétations que pourrait occasioner dans les deux Chambres l'article de la proclamation qui en est l'objet je me flattais de concourir ainsi au maintien de cette harmonie et de cette cordialité entre les deux états, dont j'ai recueilli avec joie l'expression dans l'assurance que vous me donnez qu'elle n'est pas moins désirée par S. M. Britannique que par le Roi des Français.

Du reste, Milord, toute autre forme qu'il vous conviendrait de prendre, et qui rendrait bien publics les sentimens de la France, ses véritables dispositions à l'égard de l'Angleterre et les ordres que j'ai reçus du Roi des Français, et que je vous ai communiqués, remplirait d'une manière également complète le vœu du gouvernement français. Veuillez, je vous prie, agréer l'hommage de l'estime et de la haute considération avec lesquelles j'ai l'honneur d'être, etc.,

F. CHAUVELIN.

II.

Lettre du Citoyen Grouvelle, Ministre plénipotentiaire de France, au Comte de Bernstorff, Ministre des Affaires étrangères de Danemarck.

Copenhague, 27 ventôse an Iv de la
République française.

Le citoyen Grouvelle, Ministre plénipotentiaire de la République française en Danemarck, à S. Exc. M. le Comte de Bernstorff, Ministre du Conseil d'état de S. M. Danoise et du département des Affaires étrangères.

Les feuilles allemandes, Monsieur, ont inséré l'extrait d'une instruction qui paraît avoir été adressée circulairement par vous aux Ministres de Danemarck près les différentes Cours, et qui concerne la résolution prise par le Roi de donner au caractère de Ministre plénipotentiaire de la République française avec lequel je réside depuis deux ans et demi en cette Cour, la publicité convenable, en m'admettant à son audience particulière. J'ai tout lieu de regarder cet extrait comme authentique, et à ce titre je me vois dans le cas de vous en entretenir un moment.

De quelques réflexions que soient susceptibles le principe et l'esprit de ce paragraphe, mon des

pos

sein n'est point du tout de le commenter. Ainsi que le gouvernement qui m'envoie, je porte jusqu'au scrupule le respect de l'indépendance des gouvernemens, et même les égards pour leurs convenances particulières. Autant la manie tracassière et tyrannique de demander à tout prodes explications officielles serait contraire à ses principes, autant elle répugne à mon caractère. Incidenter sur une phrase, attacher à chaque mot une importance diplomatique, personnaliser la moindre discussion, assaisonner d'arrogance et de fiel l'ennui d'une pesante controverse épistolaire; c'est un rôle que nous avons vu jouer naguère à certains agens brouillons, faisant des querelles faute d'affaires, ne sachant servir une Cour qu'en insultant l'autre, et représenter leur nation I que par ses vices. Le ridicule et le mépris se sont attachés à eux leur exemple n'est bon à rappeler que parce qu'il est bon à fuir. Comme la République française met sa gloire à suivre un système contraire à celui des puissances qui avouent de tels Ministres, je m'honore d'avoir contrasté avec eux dans tous mes procédés.

Mais, Monsieur, je n'ai pu me dispenser d'arrêter mon attention sur la conclusion qui termine l'extrait de votre instruction ci-dessus mentionnée; et voyant que ce résultat se trouve énoncé en termes qui par leur acception trop générale

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