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ment destructif de notre système constitutionnel. Que constamment fidèle aux sermens qu'il a prêtés, et décidé à ne point se séparer de la nation, il lui ferait tout connaître sans réserve, afin qu'elle pût décider elle-même de ses intérêts; qu'il ne se dissimulait pas toutes les graves conséquences, qui pouvaient dériver de l'état actuel des choses; mais qu'il suivrait le sort de la nation, plutôt que de tergiverser dans la route entreprise et de varier dans ses résolutions. Que comme fils, comme père et comme chef de la nation il avait trois devoirs à remplir; mais que s'il déviait de la ligne de conduite qu'il était décidé à suivre, il perdrait non-seulement tout droit à l'estime de la nation, mais même à celle des Puissances étrangères.

Ces diplomates ont répondu qu'il était bien douloureux que dans le cas actuel le pouvoir exécutif se montrât passif, et qu'il n'eût pas la force suffisante pour se mettre au niveau des circonstances. S. A. R. a répliqué que, quand même elle aurait toute la puissance qu'ils supposaient nécessaire, elle ne l'emploirait jamais contre la nation, mais plutôt en sa faveur et pour son soutien.

Le Régent a terminé en déclarant qu'il ne pouvait manquer à ses sermens, ni changer sa résolution de faire tout connaître loyalement à la

nation, afin qu'elle pût apprécier ses véritables intentions;

Qu'enfin il se tiendrait toujours uni à elle, d'autant plus que depuis sept mois que le changement politique avait eu lieu (et les étrangers eux-mêmes doivent lui rendre cette justice), elle avait agi avec la plus grande modération et le plus grand respect envers la famille royale.

Le Duc DE GALLO.

VII.

Dépêche du Duc de Wellington à M. Canning.

Paris, 21 septembre 1823.

J'eus hier une longue discussion avec M. de Villèle sur les relations de son gouvernement avec l'Espagne.

Il paraît que depuis long-temps, depuis, je crois, la crainte de la fièvre jaune en Espagne, le gouvernement français a réuni des troupes dans les départemens méridionaux. Il n'a pas cependant sur la frontière plus d'hommes qu'il ne lui en faut pour remplir les fonctions du cordon sanitaire, par suite de la fièvre qui désole les provinces limitrophes d'Espagne, ou pour observer un pays devenu le siége d'une guerre civile, ou

enfin pour protéger les frontières de France de toute insulte de la part des différens partis qui sont aux prises sur les frontières.

M. de Villèle me dit, que la réunion du congrès dans ce moment n'était pas une circonstance indifférente à l'état des affaires en Espagne ou à la situation respective des deux pays. Il n'y a pas de doute qu'en Espagne comme ailleurs on attendait avec impatience le résultat des délibérations du congrès, relativement aux affaires d'Espagne, et que si le congrès se séparait sans en venir à une décision, le mal ne ferait que s'accroître, et les deux pays seraient peut-être enfin obligés d'en venir à se faire la guerre.

M. de Villèle souhaitait que le congrès prît en considération la position actuelle du gouvernement français relativement à l'Espagne, et l'hypothèse dans laquelle il pourrait être entraîné à la guerre, et que les quatre puissances alliées déclarassent quelle conduite chacune suivrait au cas où quelque événement rendrait la guerre nécessaire. Je répondis à M. de Villèle qu'il nous était tout-à-fait impossible de déclarer d'avance le système de conduite que nous pourrions être amenés à suivre dans quelques cas hypothétiques.

Je désire recevoir les instructions de S. M. au sujet de la conduite que je dois suivre et des argumens dont je dois me servir au cas où le gouver

nement français ferait au congrès la demande que M. de Villèle m'a faite à moi-même sur une déclaration des alliés.

VIII.

Rapport du Duc de Gallo au Prince Régent du royaume de Naples, sur les résolutions prises par le Congrès de Laibach.

ALTESSE ROYALE,

Honoré du choix de S. M. pour l'accompagner dans les communications difficiles de Laibach, et autorisé par V. A. R. et par le parlement à quitter mon poste pour cette commission extraordinaire, je me fais un devoir de rendre compte à V. A. R. des circonstances et du résultat de ma mission. Du moment que je me chargeai de la remplir, la première difficulté que je rencontrai vint de la part du Chargé d'affaires d'Autriche qui refusa de viser mes passe-ports pour Laibach en me déclarant qu'il avait ordre de n'en accorder aucun aux Ministres politiques de notre nation; mais cette difficulté fut vaincue du moment que S. M., qui se trouvait encore dans la rade des Baies, eut daigné faire connaître au Chargé d'affaires que je faisais, ainsi que les personnes qui m'accompagnaient, partie de sa suite.

Ainsi, je rejoignis le Roi à Florence le 24 dé

cembre; S. M. en partit le 28, en m'ordonnant de la suivre dans les vingt-quatre heures; ce que j'exécutai sur-le-champ.

Ce ne fut cependant qu'après une nouvelle demande adressée par M. le Marquis de Ruffo, Secrétaire d'état de la maison de S. M. au Ministre autrichien près la Cour de Florence, à l'effet d'obtenir de nouveaux passe-ports pour moi et pour mes compagnons de voyage comme faisant partie de la suite de S. M.

J'arrivai à Mantoue le 5 janvier; là, il me fut signifié par le Délégué de cette province qu'il ne pouvait me laisser continuer mon voyage sans des ordres spéciaux du cabinet de Vienne, à qui il se réservait d'envoyer un exprès pour les demander. Dans ces circonstances, je requis la faculté d'expédier un courrier à S. M. pour l'informer de cette difficulté, et un autre à V. A. R.; mais le Délégué me répondit qu'il ne pouvait satisfaire qu'à ma première demande, et à la charge de faire accompagner mon courrier d'un agent de police.

Je restai à Mantoue dans cette position jusqu'au 8 janvier, jour où M. le Délégué m'écrivit qu'ayant reçu les ordres pour que je pusse continuer librement mon voyage, ainsi que les personnes de ma suite, il m'envoyait les passe-ports nécessaires.

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