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DE

L'EMPIRE OTTOMAN.

STATISTIQUE GÉNÉRALE.

3e Partie.

Population, Gouvernement.

POPULATION.

La population des deux Turquies se compose de plusieurs nations que le droit de conquête, la force et l'habitude, ont liées ensemble, et dont une, qui a conquis les autres, domine et tient celles-ci sous sa dépendance.

DES MUSULMANS.

Les Osmanlis forment la partie dominante de la population de la Turquie. C'est à leurs victoires que cet empire doit son existence. C'est d'eux principalement que dépendent sa défense et sa conservation. Ils s'arrogent une grande supériorité, non seulement sur les chrétiens et les juifs qui habitent le même empire, mais encore sur d'autres nations musulmanes qui y étaient établies avant eux. Dans cette dernière catégorie sont compris

les Arabes, les Curdes, les Turcomans, les hordes des Juruks et des Jėzidis, les Druses et Mutualis du Liban et les Fellahs de l'Égypte.

Le gouvernement des provinces, les commandements militaires et les principaux emplois, appartiennent presque exclusivement aux Osmanlis. Ils sont, relativement aux autres nations soumises, ce que les Francs étaient à l'égard des Gaulois dans les premiers siècles de notre monarchie. On peut les regarder comme composant la noblesse de l'empire ottoman, dont les autres nations seraient les classes roturières.

Le souvenir de leurs anciennes victoires et les priviléges dont ils jouissent donnent aux Osmanlis un caractère noble, fier et hardi.

L'islamisme, en élevant l'âme de ses sectateurs vers des contemplations séduisantes, leur prêche des vertus simples, l'aumône, la charité, l'obéissance. Il tend à rendre les Osmanlis, comme tous les autres musulmans, charitables, hospitaliers, probes et respectueux envers leurs chefs. Le dogme de la prédestination leur procure, dans la douleur et au milieu des plus grandes calamités, une résignation sincère et supérieure à celle des anciens stoïciens.

L'égalité politique qui existe entre tous les Osmaniis et l'espoir que chacun d'eux a de parvenir aux plus hautes dignités donnent à tous un air de fierté et d'importance. L'Osmanli qui, du dernier rang, est parvenu à occuper une place éminente, prend sans effort et sans exciter le moindre étonnement le ton et la gravité nécessaires à son nouvel emploi.

L'influence d'un clergé ambitieux, qui craint l'introduction des lumières, porte les Osmanlis à confondre dans un égal mépris les peuples civilisés de l'Europe

avec les rayas de leur empire, et à rejeter avec dédain des institutions qui amélioreraient leur sort politique et les arts qui adouciraient leur existence sociale. Ces funestes préjugés en ont fait jusqu'ici un peuple isolé et barbare sur le continent européen, dont ils occupent une des plus belles parties.

Nous avons fait connaître dans les tableaux précédents les lois et les institutions qui gouvernent ce peuple, sa force naturelle, sa puissance dégénérée, et les vices de son ancienne administration. Nous ferons connaître plus bas les efforts qui ont été faits pour régėnė– rer ce peuple, les luttes qu'ils ont fait naître, les révolutions qu'ils ont produites et les résultats qui doivent amener sa chute ou son salut.

Les Arabes qui composent la population de la Syrie, des bassins de l'Euphrate et de l'Egypte, de la péninsule arabique, quoique professant l'islamisme, sont bien loin de jouir de l'importance politique et des priviléges que possèdent les Osmanlis. Ils sont constamment tenus dans un état de dépendance absolue. Les gouverneurs, les commandants et les principaux officiers civils et militaires des provinces qu'ils habitent, sont toujours pris parmi les Osmanlis. Il est extrêmement rare et presque sans exemple qu'un Arabe mahométan soit appelé à commander ou à exercer des fonctions importantes dans les pays occupés par les hommes de sa race.

Il n'est pas étonnant que, traités par les Osmanlis avec dureté, mépris et tyrannie, les Arabes regardent ces derniers comme des étrangers et des ennemis plutôt que comme des frères.

La population arabe se divise en deux classes distinctes qui, semblables par le langage et par la croyance religieuse, ont entre elles peu d'analogie pour la manière

de vivre, les usages et le caractère. Ces deux classes sont les Arabes sédentaires et les Arabes errants ou bédouins.

Les Arabes sédentaires sont une classe laborieuse, docile et honnête. Maîtrisés par des étrangers depuis la chute du pouvoir souverain des califes, ils ne pensent guère qu'à travailler et à obéir. Ils ont été souvent employés comme instruments utiles dans les mouvements insurrectionnels et dans les guerres; mais ils n'ont jamais eu l'idée jusqu'ici de se battre pour eux-mêmes, d'expulser leurs tyrans et de proclamer leur indépendance.

L'Arabe bedouin n'a d'autre patrie que le désert et ne connaît pas d'autre habitation que sa tente. Il ne pénètre dans les pays cultivés que pour détruire et pour piller, en tuant ceux qui lui résistent. Il ne voit que des ennemis dans les hommes qui ne sont pas de sa tribu ou qui n'appartiennent pas aux tribus alliées à la sienne. Hospitalier et plein de soins et d'égards pour les personnes qui se sont mises volontairement sous sa protection, l'Arabe bėdouin redevient barbare et voleur, même envers ces dernières, lorsque le pacte qui les liait à elles a cessé d'exister. Il est depuis un temps immémorial l'ennemi du genre humain. Le désert et sa misère lui servent de sauvegarde.

Sont exclus également des privilèges dont jouissent les Osmanlis les peuples musulmans ci-après désignés :

1° Les Turcomans venus de la Haute-Asie et des bords de l'Oxus. Ils paraissent avoir la même origine que les Osmanlis. Ils habitent le haut plateau et les plaines élevées de l'Asie-Mineure, et changent de séjour suivant les saisons pour faire paître leurs troupeaux. Ils s'adonnent cependant, pendant le printemps, à la culture des céréales et de quelques plantes légumineuses, qu'ils ré

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